- Belgique – Jupiler Pro League – Présentation de la saison
Anderlecht, quatre fois ?
La saison de football en Belgique commence ce week-end, avec le triple champion Anderlecht dans le rôle du chassé et toute la meute, Standard et Bruges en tête, dans le rôle des chasseurs. Attention, le mauve est une couleur voyante… Revue de détail des forces en présence, du tenant du titre jusqu'à l'ovni Mouscron-Peruwelz.
Le triple tenant : Anderlecht
Vainqueur dans le money time de son troisième championnat consécutif après avoir pourtant été à la peine une bonne partie de la saison, Anderlecht part donc en quête d’un quatrième titre de rang, le trente-quatrième de son histoire. L’entraîneur Besnik Hasi, arrivé en fin d’hiver, a été confirmé à son poste. Il va devoir composer avec une équipe a priori amoindrie par les départs du solide défenseur Cheikhou Kouyaté à West Ham, du jeune espoir Massimo Bruno à Salzbourg et du capitaine Guillaume Gillet à Bastia. Ils n’ont jusqu’à présent toujours pas été remplacés. Les Mauves se disent sûrement – et possiblement à raison – qu’ils ont le temps pour constituer leur équipe, le fonctionnement du championnat belge avec une saison régulière et une phase de play-offs favorisant les groupes avec un bon finish plutôt que les endurants au long cours. C’est un peu injuste mais c’est ainsi…
Le concurrent numéro 1 : Standard de Liège
Remarquable pendant une bonne partie de la saison, le Standard s’est fait passer devant sur la fin et a dû se contenter de la deuxième place. Un résultat tout de même encourageant pour la première saison en Belgique de l’entraîneur israélien Guy Luzon. Comme leurs meilleurs ennemis les Mauves, les Rouches paraissent a priori avoir un effectif moins fort que l’an passé, avec les départs acquis de Michy Batshuayi à l’OM et de William Vainqueur au Dynamo Moscou, en plus de celui possible d’Imoh Ezequiel (Qatar ?). Dans le sens inverse, les renforts se nomment pour l’instant Adrien Trebel, l’ancien Nantais, et Jorge Teixeira, en provenance du FC Zurich. Le Standard, qui va affronter le Panathinaikos dans le troisième tour préliminaire de la Ligue des champions, ouvre le bal cette saison en Jupiler Pro League avec un derby wallon ce vendredi face à Charleroi.
Les autres prétendants : FC Bruges et Genk
Bientôt une décennie sans titre pour le FC Bruges, ça commence à faire beaucoup. Le Club espère que cette année sera enfin la bonne et ne manque pas d’arguments. Il possède, avec Michel Preud’homme, un entraîneur de qualité et déterminé, qui a fait venir en provenance de son précédent club en Arabie Saoudite l’ancien Bordelais Fernando, 33 ans. L’effectif brugeois apparaît cohérent et expérimenté, il devrait logiquement pouvoir jouer la gagne. La prédiction est moins évidente en revanche pour le KRC Genk, qui a disputé une fin de saison dernière très pénible (2 victoires seulement sur les 10 matchs de la phase de play-offs). Un nouvel entraîneur, Emilio Ferrera, est arrivé cet hiver pour remplacer Mario Been. Il va certainement devoir faire sans Jelle Vossen, le leader de cette équipe, qui souhaite toujours changer d’air et quitter un club qu’il a intégré il y a 14 ans. Une page se tournerait.
Les outsiders : Zulte-Waregem, La Gantoise et Lokeren
Zulte Waregem a perdu plusieurs cadres à l’intersaison, dont Thorgan Hazard, mais le club continue de mener une politique résolument pro-jeune. Des gamins issus des centres de formation de Porto, Monaco, Arsenal et Manchester United sont arrivés, de même que… Kylian Hazard, le petit dernier de la famille, 18 ans, et Jonathan Benteke, frangin de Christian, 19 ans, tous deux arrivant de D2 belge. De son côté, La Gantoise joue les ambitieux et semble en mesure de retrouver le top 6 du championnat pour disputer les play-offs. Le recrutement a été soigné, avec en tête de gondole l’arrivée de l’ancien Lensois David Pollet, en provenance d’Anderlecht. Enfin, Lokeren reste une valeur sûre, une équipe discrète mais qui tourne bien et devrait continuer à bien tourner sous les ordres de Peter Maes, élu en mai dernier entraîneur de l’année en Belgique.
Les grosses cotes : Ostende, Courtrai, Charleroi et Malines
Révélation de la saison dernière, Ostende repart avec l’ambition d’essayer de viser les play-offs I. L’équipe, propriété du businessman Marc Coucke (par ailleurs sponsor principal de la formation cycliste Omega Pharma-Quick Step) est la plus expérimentée du championnat. Elle a été renforcée à l’intersaison par les arrivées de Jordan Lukaku et John Jairo Ruiz (ex-Lille). Courtrai aussi s’en était bien tiré la saison dernière et aimerait continuer sur sa lancée, avec un effectif stable. Problème : l’entraîneur a changé, Hein Vanhaezebrouck ayant été récupéré par La Gantoise et remplacé par Yves Vanderhaeghe. Malines aussi a changé d’entraîneur et aimerait retrouver un peu de son lustre d’antan, sous les ordres du Serbe Aleksandar Janković. Dernière grosse cote, Charleroi continue de se servir allègrement en France pendant le mercato. Lynel Kitambala (Saint-Étienne) et Kalifa Coulibaly (PSG B) ont rejoint Fauré, Marcq, Parfait Mandanda, Kebano, etc.
Les figurants : Lierse, Waasland-Beveren, Cercle Bruges, Westerlo
Ceux-là devraient déjà se trouver heureux s’ils ne passent pas leur saison à craindre pour leur maintien. C’est le cas de Lierse de Stanley Menzo, qui mise sur le grand attaquant grec Apostolos Vellios (en provenance d’Everton) pour s’en tirer. C’est le cas aussi pour Waasland-Beveren, qui repart dans l’inconnu avec un nouvel entraîneur. Le Cercle Bruges repart de son côté avec une équipe a priori amoindrie et semble toujours fragile depuis qu’il a échappé de peu à la relégation au printemps 2013. Quant au champion de D2 en titre, Westerlo, il va déjà essayer de se stabiliser en élite avec le groupe qui a réussi la montée, renforcé par deux recrues hollandaises : Evander Sno et Mitch Apau, qui arrivent de Waalwijk.
L’ovni français : Mouscron-Peruwelz
Satellite français appartenant à 51 % au LOSC depuis deux ans, le Royal Mouscron-Peruwelz est un drôle d’ovni dans le paysage footballistique belge. Son effectif est composé aux deux-tiers de Français ! Le vieux Stéphane Pichot est toujours là par exemple. D’autres sont arrivés cet été, comme Steeven Langil (Guingamp), Tristan Dingomé (Monaco) ou Pierrick Cros (Sochaux), sans oublier les nombreux jeunes et réservistes lillois non conservés par le club français. Monté ric-rac au printemps, Mouscron-Péruwelz dispute ses matchs à domicile dans le fameux stade Le Canonnier, qui aimerait retrouver l’ambiance qu’il y avait lors de l’âge d’or de l’Excelsior Mouscron (dont Mouscron-Péruwelz est une émanation) à la fin des années 90 et au début des années 2000.
Par Régis Delanoë