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Anderlecht, champion sans saveur

Par Adrien de Marneffe
Anderlecht, champion sans saveur

Au terme d’une saison dominée de la tête et des épaules, les Mauves deviennent champions, alors qu’il reste deux journées de championnat à disputer. Le succès d’un quatuor talentueux Jovanovic-Gillet-Suarez-Mbokani.

Anderlecht est-il un petit champion de Belgique ? Les mauvaises langues n’hésitent pas à l’affirmer. Un match nul après un pénalty généreux durant les arrêts de jeu face à Bruges (1-1) et c’est bouclé. Anderlecht remporte son 31ème titre de champion de Belgique. Un succès mitigé… Pourtant archi-dominants cette saison, les Bruxellois n’ont pas entièrement convaincu les observateurs. Le niveau d’ensemble du championnat a par ailleurs atteint cette saison des sommets de médiocrité. En cause, pour beaucoup d’observateurs, l’accumulation des matchs entre les ténors, qui retire beaucoup de saveurs à ces chocs.

Individuellement, les Mauves possèdent sans conteste les forces les plus talentueuses du championnat. Mais sans verser dans la mauvaise foi, ce sacre tient davantage à l’insigne faiblesse des concurrents qu’à la force des Anderlechtois. Un Standard en chantier, insipide, un Bruges défensif et sans idée, Genk qui se réveille trop tard et La Gantoise insuffisante, c’était donc la voie royale qui s’ouvrait pour eux. Le club le plus titré de Belgique creuse encore l’écart avec les autres écuries belges. Au niveau du fond de jeu, malgré quelques prestations 3 étoiles lors de matchs au sommet, le constat est triste. Les champions de Belgique se sont surtout montrés dangereux en contre-attaque… Un comble pour une équipe qui possède une supériorité aussi écrasante au niveau de ses individualités !

Mbokani au-dessus du lot

Si Anderlecht a dominé la Jupiler League à ce point, il le doit avant tout à son quatuor offensif. A gauche, le serpent serbe, Milan Jovanovic, a livré une saison assez irrégulière, marquée par une baisse de rythme en fin d’exercice. Mais au niveau belge, l’ancien joueur du Standard reste une valeur sûre, capable de faire la différence. A droite, Guillaume Gillet s’est fendu d’un premier tour canon. Une dizaine de cageots en première partie de saison, 13 au total. Pas mal pour un type qui évoluait encore arrière droit la saison dernière. Et puis, il y a Matias Suarez, la perle argentine. Lui, c’est le talent à l’état pur. Un style chaloupé, classieux, propre. Il devrait quitter la capitale belge cet été. Suarez facture 11 buts, 14 assists et un soulier d’or cette saison. Arsenal serait sur le coup. Mais la vraie star du 11 d’Ariel Jacobs, c’est Dieumerci Mbokani. Un attaquant extrêmement complet, capable de joueur dans la profondeur, en pivot, de conserver le ballon, de dribbler. Seul bémol, son mental est parfois défaillant, il ne brille que dans les rencontres au sommet et snobe les matchs face aux sans-grades. Cette saison pourtant, malgré deux années difficiles, des échecs à Monaco et à Wolfsburg, le décès tragique de son bébé, Mbokani a retrouvé la forme. Sa fin de saison a été tout simplement énorme. Son bilan ? 10 buts en 18 matchs de championnat.

Au milieu, c’est nettement moins réjouissant. L’Américain Sacha Kljestan est un joueur correct mais qui risque de tirer la langue la saison prochaine en Ligue des Champions. Et puis il y a l’Argentin Lucas Bilgia, qui compte 6 sélections sous le maillot albicelseste. Le pote de Léo Messi en sélection de jeunes serait même ciblé par le Real Madrid. Sérieusement, on se demande si Mourinho a réellement visionné le joueur. Bon techniquement, Bilgia n’a ni le volume de jeu, ni l’explosivité, ni la taille, ni la frappe à distance pour espérer s’imposer dans une équipe de ce niveau. Et si, à 26 ans, le petit Argentin n’a pas encore quitté la Jupiler League, il y a tout de même une raison… Enfin, on s’en voudrait d’oublier la surprise Kanu. Il y a un an, le Brésilien était élu Soulier de plomb de la D1 belge. Un titre qu’il n’avait pas volé. Cité un temps au Terek Grozny, la direction mauve se frottait les mains à l’idée de se débarrasser de ce joueur maladroit, une sorte de Brandao, en moins costaud. Pourtant,, contre toute attente, le Brésilien a été l’un des hommes de ces play-off. Alors que le milieu de terrain bruxellois tirait la langue, Jacobs a eu l’idée saugrenue de relancer Kanul. Un coup dans le mille ! Kanu a redynamisé le milieu, inscrivant même quelques buts au passage. « Je suis très fier de lui. Un jour, je l’ai appelé dans mon bureau pour lui dire que c’était fini, qu’il était seul, qu’on ne voulait plus de lui, expliquait Herman Van Holsbeeck, le manager sportif d’Anderlecht dans Le Soir.Il avait touché le fond. Il s’est rendu compte de la situation, s’est mis à bosser seul et est métamorphosé. »

Tous derrière le Bayern Munich

En défense, les lacunes sont également criantes. Derrière la révélation Cheikhou Kouayaté, c’est presque le vide. Le Sénégalais est très costaud, rapide, intraitable dans les duels et doté d’une relance perfectible mais en progrès. Kouyate est le baobab qui cache la forêt. Derrière, c’est le vide ou presque. Le Hongrois Roland Juhasz est aussi lent que le débit de parole de François Hollande. Et, malgré son excellent jeu de tête, il se révèle incapable d’amorcer les attaques depuis l’arrière, préférant balancer de longs ballons vers l’avant. Mortel au plus haut niveau. Sur les côtés, ce n’est guère mieux. A droite, l’ours de Poznan, Marcin Wasylewski, est un boucher. Et à gauche, l’international suédois Behrang Safari reste un bon joueur bien que limité défensivement. Enfin dans les cages, on trouve l’insupportable mais néanmoins excellent Sivlio Proto.

Reste à savoir quel visage offriront les Mauves la saison prochaine en Ligue des Champions. Mais pour y accéder sans tour préliminaire, ils devront espérer une défaite de Chelsea en finale de Ligue des Champions. En cas de victoire des Blues, la Premier League déroberait à la Belgique son ticket d’accès direct aux lucratives poules de Ligue des Champions. Après avoir transféré un chat dans un sac avec Romelu Lukaku, les Blues pourraient donc rendre la monnaie de leur pièce aux Anderlechtois.

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Par Adrien de Marneffe

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