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And the Oscar goes to…

Par Florian Cadu
And the Oscar goes to…

Vendu 70 millions d’euros en Chine, Oscar n’aura pas eu le profil nécessaire pour réellement convaincre à Chelsea. N’empêche qu’il s’y est imposé, a gagné des titres et donc réussi son passage en Europe.

Finalement, ce que beaucoup considéraient comme une arnaque s’est quasiment transformé en bonne affaire. L’investissement signé Chelsea a commencé il y a quatre ans. Quand le club londonien lâche trente-deux millions pour Oscar, un anonyme Brésilien de vingt et un ans, les supporters voient une erreur dans l’annonce. Pour eux, une virgule a été oubliée entre deux chiffres. Après confirmation, ils doivent pourtant se rendre à l’évidence : Roman Abramovitch a bien aligné les billets pour attirer celui qui séduit en Amérique du Sud avec l’Internacional. Mais, aujourd’hui, les habitués de Stamford Bridge comme le milliardaire russe se frottent les mains. Car Oscar a quitté la maison… pour plus de soixante-dix millions d’euros. Impensable, quand on connaît la qualité intrinsèque du joueur. Même pour la Chine, qui ne cesse d’enrôler des grands noms et qui réalise là le transfert le plus onéreux de son histoire, après les cinquante-cinq millions claqués pour Hulk. Impensable, parce qu’Oscar ne vaut pas, et n’a jamais valu une telle somme.

Titulaire particulier

Il convient de l’avouer : le milieu de terrain n’avait pas sa place dans une équipe qui joue le titre de champion d’Angleterre, et qui lutte – normalement – chaque année avec les meilleures équipes européennes en Ligue des champions. Pendant quatre saisons, sa présence a d’ailleurs constamment ressemblé à un gros point d’interrogation. Comme avec la sélection brésilienne, d’ailleurs. Pas sexy pour un sou, Oscar n’a quasiment jamais été décisif, n’a jamais fait peur à quiconque, et n’a jamais paru en mesure de pouvoir progresser. Pas assez génial, pas assez talentueux, pas assez travailleur, pas assez physique, pas assez tactique, pas assez déterminé, pas assez winner.

Et pourtant. Pourtant, Oscar a réussi son passage en Europe. Il a réussi parce qu’en dépit de ses qualités – mentales et physiques – limitées et de son potentiel peu emballant, le natif d’Americana s’est imposé et a gagné. Comment ? Pourquoi ? Difficile à dire. Mais il l’a fait. Titulaire sous les ordres successifs de Rafael Benítez, José Mourinho et Guus Hiddink, le garçon, pas indispensable pour autant, a chaque saison été aligné d’entrée au moins vingt fois en championnat (vingt et un buts et dix-huit assists en 122 parties de PL). Doté d’une belle frappe de balle, il a parfois donné un peu de kif grâce à ses missiles sortis de nulle part (et beaucoup trop rares), comme son bijou contre la Juventus Turin en septembre 2012 ou son lob majestueux quelques semaines plus tard face au Shakhtar Donetsk.

Arrivé en Angleterre juste après le sacre des Blues en Ligue des champions, Oscar dos Santos Emboaba Júnior, de son nom complet, n’était pas franchement destiné à briller. N’empêche qu’il a raflé un championnat, une League Cup et une Ligue Europa avec Chelsea, tout en précipitant indirectement le départ de Juan Mata, qui constituait quand même le meilleur joueur de l’équipe durant les années 2012 et 2013, lui chopant sa place de meneur axial avec Mourinho. Tous ces fais d’armes, le monsieur mérite qu’on s’y attarde. Pourquoi ? Parce qu’en quatre ans et demi, Oscar n’a jamais rien revendiqué et ne s’est jamais plaint. Passer du temps sur le banc et donner un coup de main en fin de match ? Pas de problème. Être considéré comme un éventuel salaire à économiser ou une monnaie d’échange et se préparer à quitter les lieux chaque été ? D’accord. Ne pas prendre de vacances pour jouer tous les matchs qu’on lui impose en 2012-2013 ? (soixante-quatre rencontres toutes compétitions confondues, personne n’a fait plus cette saison-là sur la planète.) Allez. Obéir au doigt et à l’œil aux exigences de ses coachs et jouer contre-nature en multipliant les efforts défensifs ? Entendu. Rendre le numéro 11 à l’emblématique Didier Drogba lors du retour de ce dernier ? OK, va pour le numéro 8 de Frank Lampard.

Et si le milieu offensif a parfois énervé le public du Bridge en raison de sa faiblesse apparente, jamais personne n’a dénoncé le fait qu’il porte des numéros aussi symboliques dans le dos. Paradoxalement, c’est Antonio Conte qui a participé à la fin de parcours britannique du Brésilien. Assez inattendu, quand on sait l’amour que porte le technicien italien aux soldats. Mais sans doute que le principal intéressé n’avait plus envie de cette pression et des critiques qui commençaient à se faire entendre dès qu’il se montrait sur le terrain. C’est d’ailleurs lui qui a officialisé la chose, en annonçant à Spor TV que le transfert était « fait à 90 % » . Oscar rejoint donc Shanghai SIPG, pour un prix qui ne reflète absolument pas son niveau. Contrairement au championnat local.

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Le sélectionneur du Brésil critique le vote des journalistes au Ballon d’or
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