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Amine Adli, l’espoir fait vivre le TFC

Par Tom Binet
6 minutes
Amine Adli, l’espoir fait vivre le TFC

Ce vendredi à 20h45, Toulouse accueille Grenoble dans un match à la vie à la mort pour continuer d'espérer retrouver la Ligue 1 un an après l'avoir quittée. Heureusement pour eux, les Violets possèdent dans leur arsenal l'une des armes les plus létales du championnat. Élu meilleur joueur de la saison de Ligue 2 pour sa première année chez les pros, Amine Adli ne rêve que d'une chose : ramener son club formateur dans l'élite. Avant d'aller promener son talent sur des pelouses plus prestigieuses encore ?

Samedi dernier, Amine Adli a vécu une soirée des plus contrastées. Tenu en échec à Dunkerque, le TFC voit son – très mince – espoir d’accrocher la montée directe en Ligue 1 s’envoler et doit se tourner vers une série de barrages périlleuse. Dans le même temps, le petit génie est élu meilleur joueur de la saison de Ligue 2. Grand suiveur du centre de formation du Tef’ et en charge de la base de données du club dans Football Manager, Florent Castel a vu le petit phénomène grandir depuis son débarquement sur l’île du Ramier, au pied du Stadium, en 2015. « Le talent, on savait qu’il l’avait, mais il était tellement fragile et on ne l’avait jamais vu tellement dominateur comme pouvaient l’être des joueurs comme Todibo », détaille-t-il.

Il faut dire qu’à désormais 21 ans, Amine Adli a toujours peiné à réaliser des saisons pleines au sein du centre de formation, dépassant rarement les quinze matchs par an. La faute à de trop nombreuses blessures. Mais cette année, tout se déroule comme dans un rêve pour le natif de Béziers : 33 matchs de Ligue 2, 8 buts (dont un sublime début décembre à Nancy), 7 passes décisives et donc un titre de meilleur joueur du championnat. Un sacré décollage pour celui qui s’était vu offrir quatre petites entrées en jeu en Ligue 1 l’an dernier, au sein d’une équipe déjà résignée à la descente.

Il faisait des choses que les autres n’arrivaient pas à faire. S’il voulait faire un une-deux, le ballon ne revenait pas.

Pézenas, les premières classes

C’est à Pézenas, petite bourgade de 8000 âmes située à une trentaine de kilomètres de Béziers, qu’Amine manie ses premiers ballons. « À 9-10 ans, il était déjà au-dessus de ses copains, même quand il jouait avec les U13. C’était un phénomène, se souvient José Martinez, son entraîneur chez les U13 du coin. À cet âge, on leur apprend surtout à respecter le jeu, à respecter les autres. Mais leur apprendre à jouer au ballon… C’est un don, c’est inné pour lui. » Dans l’Hérault, le garçon passe son temps à taper dans la balle et attire déjà les convoitises. « Ils étaient tout le temps tous ensemble au stade à jouer. Ils se connaissaient tous, et même s’il avait deux ans de moins, il était avec eux en permanence », rejoue encore Martinez.

Le grand fan du Barça se fait également remarquer pour son caractère bien trempé. « À neuf ans, c’était déjà un gros râleur, poursuit Martinez. Il faisait des choses que les autres n’arrivaient pas à faire, donc il ne comprenait pas. Sur le terrain s’il voulait faire un une-deux, le ballon ne revenait pas. Donc soit il essayait de faire des actions tout seul, soit il s’énervait après ses copains ou les arbitres. » Un tempérament qu’il n’a pas oublié dans ses bagages au moment de rallier la ville rose. « Le côté râleur, il l’a, il le sait, abonde Florent Castel. Il va râler contre lui-même. Cela lui a parfois porté préjudice, parce qu’il se mettait une telle pression que ça prenait un peu le dessus. Mais aujourd’hui, c’est son moteur. » Une motivation qui lui a permis de surmonter les mois à voir les copains jouer sans lui à cause de nombreuses blessures une fois installé parmi les U17 des Violets.

Il y a deux ou trois ans, il n’était pas en capacité de pouvoir exprimer son potentiel parce qu’il était trop frêle, mais on sentait qu’il avait une grosse envie de réussir.

Le talent rend plus fort

Accueilli par le centre de formation du TFC en 2015 après un passage par le pôle espoirs de Castelmaurou, Adli attend le parcours jusqu’en finale de coupe Gambardella lors de la saison 2018-2019 (perdue contre Saint-Étienne) pour laisser éclater son talent aux yeux de tous. « À son arrivée, il avait une bonne réputation, mais il n’a jamais été un cador. Il a toujours été un joueur que l’on sentait comme un titulaire en matière de potentiel, mais qui n’a jamais pu enchaîner », décrit Florent Castel, qui l’a souvent observé depuis la main courante. Pas de quoi freiner le jeune homme, qui adapte son jeu pour compenser, assure José Martinez : « Il avait une vivacité à son âge… Il était obligé parce que s’il allait au contact, il savait qu’il allait se faire mal. »

Cela n’empêche pas le jeune Toulousain d’être appelé avec les U18 de l’équipe de France, avec lesquels il dispute cinq matchs lors de la saison 2017-2018. Sélectionneur, Lionel Rouxel remarque les mêmes limites malgré un talent indéniable. « C’est un joueur qui au départ était assez frêle, qui n’était pas armé physiquement pour lutter au niveau international, relate-t-il. Mais il était capable de montrer qu’il était intéressant au niveau technique. C’est un joueur créatif qui est maintenant capable de marquer.(…)Tout ce qu’on lui disait, il prenait. Il y a deux ou trois ans, il n’était pas en capacité de pouvoir exprimer son potentiel parce qu’il était trop frêle par rapport au niveau, mais on sentait qu’il avait une grosse envie de réussir. »

Avec Manu Koné et les autres, ils s’étaient mis ça en tête, de faire remonter le club. Ce sont des joueurs attachés au maillot avec lequel ils ont grandi..

« Il aura vraiment les boules si le club ne monte pas »

Porté par cette envie, le pur gaucher s’accroche pour finalement être récompensé cette année par la confiance de Patrice Garande. Baladé à tous les postes du milieu, Adli rayonne aujourd’hui derrière l’avant-centre, où il peut faire parler son gros volume et sa lecture du jeu. « C’est un joueur d’axe, assure Rouxel. De là, il peut se projeter par la passe ou balle au pied. Il faut seulement qu’il soit plus chirurgical dans la finition. » Le débat sur son meilleur positionnement le suit depuis son arrivée sur les bords de la Garonne. « Cette polyvalence, on la retrouve un peu dans son parcours de formation. Il a commencé comme relayeur, plus organisateur, avant d’être déporté sur un côté, une sorte de meneur excentré. Il a fait tous les postes du milieu, donc aujourd’hui il a toutes les palettes : il sait dribbler, prendre l’espace, revenir chercher les ballons, organiser le jeu », énumère pour sa part Florent Castel. Sa plus grosse qualité, c’est son volume de jeu. Il ne s’arrête jamais, il n’est jamais dans l’économie. Il est tout le temps à fond. »

Pressé, celui à qui il ne reste qu’un an de contrat à Toulouse l’est sans aucun doute. Et s’imagine forcément aller voir plus haut. « Il doit déjà devenir un très bon joueur de Ligue 1, retranscrire ce qu’on a vu en Ligue 2 dans un championnat où tout ira plus vite », espère Lionel Rouxel. Une mission qu’il aspire à remplir avec son club formateur. Une sorte de dernier défi pour la génération dorée de Manu Koné (déjà transféré au Borussia M’Gladbach, qu’il rejoindra cet été), Bafodé Diakité et Moussa Diarra. « Il aura vraiment les boules si le club ne monte pas, parce qu’ils s’étaient mis ça en tête, de faire remonter le club. Ce sont des joueurs attachés au maillot avec lequel ils ont grandi. Ils ont vécu ensemble les épopées de Gambardella, ce sont des générations talentueuses qui ont un gros vécu. Ils partiront parce que leur carrière le demande, mais cela reste des joueurs attachés au club », résume Florent Castel. C’est désormais toute une ville qui espère que le jour du grand départ, il y aura quand même quelques sourires, témoins de la satisfaction du devoir accompli.

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Par Tom Binet

Tous propos recueillis par TB

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