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Amavi à la mort
Auteur de débuts fracassants à son arrivée à l'OM la saison dernière, Jordan Amavi n'est plus que l'ombre de lui-même depuis plusieurs mois.
Faute avouée à moitié pardonnée. Mais quand les fautes se répètent encore et encore, même si la moitié est pardonnée, ça commence à faire beaucoup. Cet été, Jordan Amavi a fait son mea culpa dans les colonnes de L’Équipe concernant son mauvais printemps. « J’ai eu un coup de moins bien, ça arrive. Malheureusement, parfois, on essaye de se reprendre, mais ça ne vient pas, a déclaré le latéral gauche de l’OM. Inconsciemment, j’avais peut-être une frustration de ne pas être capable de reproduire ce que je faisais avant. Je suis quelqu’un qui aime apporter à l’équipe, attaquer, et en seconde partie de saison, ça n’a pas fonctionné. J’avais dit que je méritais un zéro pointé, c’est vrai. On ne va pas se mentir, quand je ne suis pas bon, je le dis. » Honnête de sa part. Sauf que l’ancien Niçois commence la saison comme il a terminé la dernière, à savoir la tête à l’envers, en atteste sa mauvaise préparation et son match catastrophique à Nîmes.
Débuts fracassants
L’été dernier, Jordan Amavi débarque à Marseille en prêt avec option d’achat – levée très vite d’ailleurs – et l’étiquette de doublure de Patrice Évra. Mais l’ancien Niçois inverse très vite la hiérarchie. Il vit les deux premiers matchs sur le banc, profite des prestations toutes rouillées de Tonton Pat, et s’impose comme titulaire. Ne laissant que les matchs de coupes à l’ancien capitaine des Bleus. Grâce à sa vitesse, sa grosse activité, son agressivité et sa qualité de centre, il impressionne très vite, notamment au mois d’octobre avec deux passes décisives contre Strasbourg et un gros match contre le PSG, face à Kylian Mbappé. Des performances XXL qui lui permettent d’accéder à l’équipe de France après seulement un mois dans la peau d’un titulaire à l’OM.
Et puis, ensuite, tout s’est cassé la gueule. D’abord, paradoxalement, c’est le départ de son concurrent direct qui le plombe. En novembre, Patrice Évra voit son contrat résilié pour high-kick sur supporter. Plutôt que d’être conforté par le boulevard qui s’ouvre devant lui, Jordan Amavi, très proche d’Évra, commence à se perdre sans concurrence pour souffler et pour être boosté. « Il a porté le brassard de Manchester United et des Bleus, ça reste un modèle. La concurrence oblige à se dépasser. Il me manque parce que c’est quelqu’un de bien. Il avait cette âme de leader, une expérience qui nous faisait du bien. Il m’a donné énormément de conseils » , racontait Amavi, toujours dans L’Équipe.
La blessure n’est plus une excuse
Et puis, à force de jouer tous les matchs en entier, Jordan Amavi finit par se péter juste avant Noël. Il manque plus d’un mois de compétition à cause d’une déchirure musculaire. « C’est comme ça. J’ai eu des blessures (cuisse, entorses) qui m’ont freiné aussi dans mon élan, et moi, j’ai besoin d’enchaîner les matchs, il ne faut pas que je coupe trop longtemps. » Si Amavi assure qu’il « se sentait bien une fois tous les pépins physiques réglés » , cette blessure signe pour l’instant la fin du beau Jordan Amavi. Depuis, impossible de retrouver son meilleur niveau, poussant Rudi Garcia à titulariser Hiroki Sakai à gauche de temps en temps. Depuis des mois, Amavi n’est que l’ombre de lui-même, enchaînant erreurs de placement, mauvais choix et approximations techniques. Pour reprendre sa progression, il va falloir arrêter d’avouer les fautes, et commencer à les corriger.
Par Kevin Charnay