- C1
- J6
- Bayern Munich-PSG (3-1)
Alves le Danisaure
Importantissime au sein de l’effectif parisien, Daniel Alves n’est cependant plus tout jeune. Et cela se voit parfois sur le terrain. Comme lors de la défaite contre le Bayern Munich, durant laquelle il a semblé fatigué et totalement dépassé.
Pour certains, Daniel Alves se doit d’être éternel. Selon la légende, le bonhomme aurait encore moins de trente ans, et n’aurait pas le droit de les dépasser. Il faut dire que quelques-unes de ses performances réalisées ces dernières années plaident en ce sens. Symbole même du latéral moderne, le Brésilien fait tout pour convaincre le reste du monde qu’il a découvert l’élixir de jouvence. Oui, mais voilà : qu’on le veuille ou non, l’arrière droit a soufflé ses 34 bougies le 6 mai 2016. Et qu’il le veuille ou non, ce laps de temps passé hors du ventre de sa maman se reflète parfois dans son rendement quand il se trouve sur une pelouse.
Ce mardi soir par exemple, Alves a davantage ressemblé à Yamcha à la fin de Dragon Ball qu’à Sangohan au milieu de DBZ. Autrement dit, la recrue parisienne a sorti ses jambes de papy et laissé celles de sa jeunesse aux vestiaires, où il a énormément d’influence depuis son arrivée cet été. Transpercé sur chaque offensive du Bayern Munich, dépassé sur chaque accélération de Kingsley Coman, effacé sur chaque initiative de Franck Ribéry, l’international a vécu un calvaire lors de la défaite de son équipe face aux Bavarois (3-1). Il a même été l’homme le plus décisif (dans le mauvais sens) des siens. Sur le premier but allemand, l’ancien de Barcelone couvre Robert Lewandowski, qui peut se retourner et ouvrir le score. Sur le deuxième, James Rodríguez s’amuse avec lui et adresse un service parfait pour Corentin Tolisso, qui gagne son duel avec Layvin Kurzawa pour le break. Sur le troisième, l’ex-Turinois ne parvient même pas à découper Coman, qui se promène sur le côté gauche comme un touriste se baladerait dans le jardin du Luxembourg.
De la place pour Meunier, de l’air pour Alves
Alors, Alves serait-il finalement cuit ? Doit-il laisser la place à d’autres concurrents plus jeunes ? Non, bien sûr que non. Outre sa présence psychologique dans l’effectif digne de celle d’un Tonton Pat’, le monsieur continue de réaliser des partitions plus que respectables et de partager sa détermination contagieuse. Face à Munich, il est resté agressif (sept tacles, personne ne fait aussi bien sur la partie) et a encore énormément participé au jeu (101 ballons touchés, seul Marco Verratti fait mieux). Certes, il a péché dans le domaine défensif. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois. Reste que cela ne signifie pas qu’il n’a plus de sueur à offrir. Seulement qu’il en a un peu moins qu’avant. Et qu’il a désormais fortement besoin de souffler, lui qui enchaîne les combats avec la Seleção et avec le leader de Ligue 1. Surtout que Thomas Meunier, dont les 26 printemps attendent leur tour sur le banc, a de l’énergie à revendre.
« Dans ma vie, j’ai appris que tout n’était pas toujours rose, déclarait le principal intéressé il y a quelques jours face à la presse après la défaite surprise contre Strasbourg. Mais malgré ce jour difficile, nous sommes bien. Nous n’avons pas réussi à transformer nos occasions en buts. Mais ce genre de choses arrive. Aujourd’hui, c’était un accident de travail. » Un accident de travail qui s’est répété à titre individuel en milieu de semaine sur la scène européenne. Et qui pourrait devenir une habitude si le garçon ne gère pas mieux ses efforts à l’avenir. Carton jaune mérité.
Par Florian Cadu