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Álvaro Morata, Turin lui va si bien

Par Adrien Candau
5 minutes
Álvaro Morata, Turin lui va si bien

Transféré à la Juve en prêt payant avec option d'achat, l'attaquant espagnol retrouve le club bianconero, avec qui il avait atteint la finale de la Ligue des champions en 2015. De quoi peut-être relancer sur les sentiers de la gloire un type qui n'a jamais semblé aussi fort que lorsqu'il évoluait dans le Piémont, et dont le profil complet peut s'accorder avec celui de Cristiano Ronaldo.

À l’été 2016, Álvaro Morata a quitté Turin sur une désagréable impression : celle d’une histoire inachevée, d’une idylle naissante piétinée par les lois du marché. Rapatrié par le Real, qui déboursait à l’époque 30 millions d’euros pour payer la clause de rachat du joueur, l’attaquant était rentré en Espagne en traînant les pieds. Pire : vendu à Chelsea un an plus tard, Morata n’a jamais tout à fait digéré l’épisode. « Pourquoi ai-je choisi de retourner au Real Madrid ? Parce qu’il y avait des accords contractuels à respecter, confiait-il à la Gazzetta dello Sport, en 2017. La déception a été énorme. Je me suis retrouvé à la case départ. Ils m’ont traité comme celui que j’étais avant mes deux saisons en Italie. La vérité, c’est que, quand je suis allé à la Juve, j’étais encore en apprentissage. J’en suis reparti en étant devenu un vrai joueur de foot. Je pense que pour un Espagnol, l’Italie est le meilleur pays. Il y a tout : la beauté, l’histoire, l’art, la cuisine, la mode… Si cela avait été possible, je n’aurais jamais quitté l’Italie et la Juve. » La vie fait parfois bien les choses : quatre ans après son escapade italienne, Alvaro Morata est de retour dans le Piémont, au moins pour une saison.

Passion Piémont

Résumons l’affaire : l’Espagnol va de nouveau fouler la pelouse de l’Allianz Stadium moyennant un prêt payant d’un an de 10 millions d’euros, assorti d’une option d’achat fixée à 45 millions d’euros. Il semble ainsi incertain de pronostiquer qu’il s’éternisera plus d’une saison à Turin. Reste que l’opération convoque à la fois quelques espérances sportives, et une dose bienvenue de romantisme. Dans un football européen de plus en plus froidement cartésien, Álvaro Morata détonne au moins un petit peu, et on a envie de l’en remercier. Lorsqu’il traînait son spleen à Chelsea, l’avant-centre n’avait pas hésité à parler de ses tendances dépressives aux médias d’outre-Manche, dans une interview confession : « Pendant la deuxième partie de la saison à Chelsea, j’ai eu une sorte de blocage mental, je ne voulais parler à personne, je ne voulais entendre personne… Je voulais simplement rester à la maison. Ce n’était pas de la dépression, mais quelque chose de semblable. » Un franc-parler qui donne envie de croire le bonhomme – dont la femme est italienne – quand il dit en pincer pour la Botte et plus spécifiquement pour la Juventus. Reste encore à savoir quelle valse l’attaquant va précisément danser avec la Vieille Dame cette saison.

En Italie, le Madrilène débarque en terrain connu. À la Juve, il sera dirigé par Andrea Pirlo, qui a disputé avec lui la finale de la C1 2014-2015. Plus qu’en Serie A, c’est justement dans l’épreuve suprême que Morata se sera distingué à Turin : buteur à l’aller et au retour face à Dortmund en huitièmes de finale de l’épreuve, comme face au Real dans le dernier carré, l’Espagnol s’est construit dans le Piémont une réputation de joueur qui ne brille jamais autant que dans les grands matchs. La saison suivante, toujours en C1, on se souvient de son rush stellaire face au Bayern, qui mettait sur orbite Cuadrado, même si la Juve devait finalement s’incliner au terme d’une double confrontation renversante.

L’homme à tout faire

La suite de la carrière de Morata, ponctuée d’une année réussie au Real, ne s’accompagnera malheureusement pas d’élans aussi épiques, lors de ses passages successifs à Chelsea et à l’Atlético. Reste que la Juve a semblé capable de tirer le meilleur d’un joueur un peu inclassable, dont la polyvalence extrême était louée à Turin par son entraîneur d’alors, Massimiliano Allegri. Ce dernier le décrivait comme « le seul attaquant au monde à l’heure actuelle qui peut s’intégrer dans n’importe quel système tactique, n’importe quel rôle, peut être le partenaire de n’importe quel coéquipier dans la ligne d’attaque. Vous pouvez le placer où vous voulez, il fait le travail et permet à ceux qui l’entourent de mieux jouer. » De fait, à Turin, Morata avait le plus souvent évolué en soutien de Carlos Tévez lors de son premier exercice piémontais, avant d’alterner avec Mandžukić en pointe, voire d’évoluer à l’occasion sur un côté, lors de sa deuxième année italienne. S’il offre des garanties statistiques limitées (il n’a jamais marqué plus de 15 buts en championnat), sa versatilité n’est plus à prouver : son mètre 87 offre certaines assurances dans le domaine aérien, quand son toucher de balle conjugué à sa vitesse de déplacement lui permettent de faire des différences aussi bien en situation de contre que sur attaque placée.

Surtout, son profil tout terrain et porté sur la chose collective peut s’avérer complémentaire de Paulo Dybala (avec qui il a déjà évolué lors de l’exercice 2015-2016), mais encore davantage de Cristiano Ronaldo. En délaissant régulièrement son côté gauche pour l’axe, le Portugais n’est jamais aussi à l’aise que lorsqu’il évolue avec un attaquant axial capable de dézoner, en évoluant un cran plus bas ou sur une aile. Soit précisément ce que Karim Benzema faisait au Real Madrid, ce qui a valu à Massimo Ambrosini, désormais consultant pour Sky, de tracer un parallèle entre le style de jeu du Français et celui de Morata : « La Juventus avait besoin d’un avant-centre. Morata a l’avantage de connaître l’environnement Juventus et il a selon moi les caractéristiques pour bien jouer un rôle « à la Benzema. » Pour moi, il n’est pas différent techniquement du Morata qui a quitté la Juve en 2016. À l’époque, il était déjà fort. Là, il sera plus mature. » L’Espagnol a désormais au moins un an en plus pour boucler avec la manière son idylle dans le Piémont, qui mérite une fin plus aboutie que celle dont il avait été privé il y a quatre ans maintenant.

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