- Premier League
- 6e journée
- QPR/West Ham
Alou Diarra, le jambon de la farce
Une saison et puis s’en va. Le passage d’Alou Diarra à l’OM n’aura pas marqué les esprits. Et celui à West Ham n’est pas parti pour être différent.
Le rêve anglais tourne court
16 juillet, les internationaux de Marseille sont attendus à la Commanderie pour la reprise de l’entraînement. Alou Diarra ne s’y pointe pas. L’ancien Bordelais avait convenu avec Didier Deschamps, avant son départ et donc avant l’arrivée d’Elie Baup, de reprendre le 19 juillet. Amende, tensions, les relations entre les dirigeants olympiens et le joueur ne sont pas au beau fixe. Eux se souviennent de sa saison 2011-2012 plus que moyenne sous le maillot phocéen et voient son salaire (3,6 millions d’euros par an) comme un obstacle à leur volonté de réduire les dépenses. Lui n’a pas franchement envie de travailler avec Baup et rêve de traverser la Manche. Ça tombe bien, West Ham s’intéresse à lui. Les trois parties trouvent rapidement un accord (autour de 2,5 millions d’euros) et Diarra vide son casier dans la plus grande indifférence.
Direction l’Angleterre et West Ham, club de la banlieue-Est de Londres. « C’est un club qui a une histoire, se réjouit Diarra sur RMC quelques jours après son arrivée. Malgré sa descente il y a deux ans, c’est un club qui a l’habitude d’être en Premier League en ce qui concerne la structure, l’organisation, le public. Ici, les gens sont très heureux de retrouver West Ham en Premier League. Pour mon apprentissage, c’est le club qu’il me fallait. J’ai toujours voulu découvrir la Premier League. C’était un objectif pour moi. J’en ai eu l’opportunité. » Malheureusement, le conte de fée anglais ne va pas durer longtemps. Il ne commence même pas en fait. Entré dans les vingt dernières minutes lors de la lourde défaite de son équipe à Swansea (3-0), l’international français n’a depuis décollé ses fesses du banc de touche que pour un match de League Cup contre Crewe Alexandra, une « Diddy Team » de quatrième division. Le problème c’est que cette situation n’est pas partie pour évoluer.
Les Bleus, c’est fini ?
De retour en Premier League après une année au purgatoire, West Ham s’est plutôt bien renforcé cet été en recrutant notamment Modibo Maïga, Matthew Jarvis, Yossi Benayoun (prêt), Andy Carroll (prêt) et Mohamed Diamé. Ce dernier est d’ailleurs l’une des raisons du faible temps de jeu de Diarra. Apprécié Outre-Manche depuis son passage à Wigan et très bon lors des cinq premières journées, le Sénégalais a les faveurs de Sam Allardyce. « C’est pour moi plus un partenaire qu’un concurrent. Vu la manière dont nous jouons à West Ham, je pense qu’Alou a été recruté pour jouer vraiment devant la défense et nous aider à récupérer un maximum de ballons » expliquait Diamé sur Foot Mercato lors de la signature de son ancien coéquipier à Lens. Oui mais voilà, le promu joue presque exclusivement en 4-2-3-1 avec Mark Noble, élu meilleur joueur des Hammers la saison dernière, ou Kevin Nolan aux côtés de Diamé, l’autre évoluant un cran plus haut.
Cette situation n’est pas franchement évidente à gérer pour Diarra qui comptera principalement sur les matches de coupe pour prouver sa valeur et tenter de gagner sa place dans le onze de départ. Un objectif qu’il se doit d’atteindre s’il veut avoir une chance d’être rappelé en équipe de France. « Refuser l’équipe de France serait fou, avouait-il il y a quelques semaines sur RMC. Ça ne dépend pas que de moi. Il y a un nouveau sélectionneur qui a de nouveaux plans. Il faut savoir si je m’inscris dans les plans ou pas. Je veux me tenir prêt physiquement et être le plus performant possible en club. » Avec l’éclosion d’Étienne Capoue, les grands retours de Rio Mavuba et Abou Diaby, sans oublier Yohan Cabaye, Blaise Matuidi voire Maxime Gonalons et Yann M’Vila, le chemin apparaît (trop) long avant un éventuel retour en Bleu. Et à 31 ans, le temps presse.
Quentin Moynet