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Alonso-Kroos, à qui perd gagne

Par Robin Delorme, à Madrid
Alonso-Kroos, à qui perd gagne

Coéquipier un petit mois durant, Toni Kroos et Xabi Alonso ont échangé de vestiaires l'été dernier. Relève du Basque sur le paperboard d'Ancelotti, l'Allemand, loin d'être un flop, est l'illustration des maux merengues. Merci qui ? Merci patron.

Le principe des tiroirs de Dirichlet est une théorie mathématique allemande. Ce nom à la prononciation barbare horrifie les étudiants qui peuvent se rassurer à l’amorce de sa définition : il correspond au jeu des chaises musicales. Fidèle à ses origines teutonnes, ce jeu a connu, cet été, son épicentre footballistique entre Bavière et Castille. Entre Bayern Munich et Real Madrid pour être précis. En l’espace de quelques semaines, Xabi Alonso, fidèle commandant de bord du XI d’Ancelotti, et Toni Kroos, énième milieu de terrain au niveau interstellaire de l’escouade de Guardiola, ont inversé leur rôle. Un échange qui n’en est pas un, puisque le blondinet de Greifswald a débarqué sitôt le Mondial terminé en tant que coéquipier du Basque. Ce n’est que vers la fin de l’été, suite à une réflexion poussée – et une entente qui n’avait plus rien de cordiale avec Casillas – qu’il a décidé de rejoindre une nouvelle aventure. Huit mois après les faits, le grand gagnant ne se trouve pas du côté de la capitale espagnole. Et ce, indépendamment du niveau de Toni Kroos.

Toni Kroos, Tom Hanks et Wilson

Sous un soleil abrutissant, le Bernabéu se remplit de casquettes, lunettes de soleil et de claquettes avec chaussettes. En ce 17 juillet, le secret de Polichinelle autour du transfert de Toni Kroos est levé. Contre 25 millions d’euros plus bonus, le tout frais champion du monde est présenté aux aficionados merengues. À 24 ans, il est le chaînon manquant du milieu de terrain de Carlo Ancelotti. Obsédé par l’équilibre de son équipe, l’Italien est un homme comblé. Aux côtés de Xabi Alonso, Di María, Isco, Modrić et Illarramendi, Kroos puis James viennent combler les derniers manquements de son effectif. Cette armada du milieu de terrain ne sera unie que quelques semaines. Le temps suffisant à Di María pour voguer vers des cieux mancuniens plus prospères et à Xabi Alonso de s’offrir un dernier challenge excitant sous la houlette de Pep Guardiola. Pour Florentino, cité par Karl-Heinz Rummenigge, « le Real Madrid avec Toni Kroos et le Bayern Munich avec Xabi Alonso : nous pouvons être heureux tous les deux » . Pour Carletto, ce n’est que le début des casse-têtes tactiques et des crêpages de chignon avec son président, véritable instigateur des ventes en fin de mercato de l’Argentin et de l’Espagnol.

Surfant sur la dynamique de la Décima et sur la forme de Cristiano Ronaldo, le début de saison – le faux pas d’Anoeta mis à part – offre de sérieux gages d’optimisme à la nébuleuse de Chamartin. À un poste plus en retrait qu’il en a l’habitude, Toni Kroos devient la sentinelle du milieu à trois blanc. Toujours titulaire, toujours aussi délicieux à contempler, il est l’une des clés de voûte des 22 succès consécutifs du Real. Le crash de Luka Modrić, absent plusieurs mois des terrains, conjugué à des adversaires de plus en plus érudits face au système d’Ancelotti, brisent la spirale positive. Tel un remake de Seul au Monde version castillane, le cœur du jeu devient au gré de la saison madrilène un no man’s land. L’Allemand se mue alors en Tom Hanks. Seul devant la défense, il court plus que jamais il ne l’a fait dans sa carrière (128 mètres par minute, contre 120 lors de sa période munichoise). Au four et au moulin, il ne mâche pas ses efforts, mais ne peut se décupler. Résultat des courses, comme Wilson avec le disparu Hanks, le cuir est son seul ami. Un ami dont il ne jouit que trop rarement.

L’échec de Florentino, moins de Carlo

Aussi fin soit-il, Toni Kroos n’en demeure pas moins un relayeur ou un meneur. Loin de la science du jeu et du vice de Xabi Alonso, il ne peut gérer la solitude à laquelle il est contraint. Ce qui est la plus grande faiblesse du système d’Ancelotti devient par là même la force des adversaires du Real. « Nous avons préparé le match pour que les milieux et les attaquants reçoivent le ballon dans le dos de Kroos » , nous expliquait Gerard, auteur de l’égalisation de Villarreal il y a dix jours. De ce chamboule-tout entre le Bayern et le Real, Carlo Ancelotti répond plus au rôle de la victime que de l’instigateur. La faute de l’Italien réside plus dans l’adaptation foirée d’Illarramendi, successeur désigné de Xabi Alonso. Avec sa volonté d’un Real Madrid juvénile et tout en strass et paillette, Florentino Pérez a balayé d’un revers de main le précaire équilibre trouvé la saison dernière. S’il manie la langue de Freud, le big boss madridista pourrait ainsi boire les paroles de Jérome Boateng lorsqu’il affrime que « Kroos est quasiment parfait techniquement, mais Xabi Alonso est un leader » .

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« D’ici deux ans, le gardien de l’équipe première aura un casque »
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Par Robin Delorme, à Madrid

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