- International
- Matchs amicaux
- Allemagne/Australie (2-2)
Allemagne et Australie se quittent bons amis
La rencontre entre Allemands et Australiens a symbolisé ce que l'on attend d'un match amical. Un rythme peu endiablé, mais beaucoup de buts et de remplacements. Au final, personne ne perd (2-2), et tout le monde est content.
M. Reus (17′), L. Podolski (81′) pour Allemagne , J. Troisi (39′), M. Jedinak (50′) pour Australie.
L’Australie est une nation de rugby. Même si les Socceroos se sont mis au foot, et avec succès, en atteste cette victoire en Coupe d’Asie, on ne peut rien faire contre son instinct primaire. En bon demi de mêlée, Ryan, le gardien australien, s’applique sur son jeu au pied, tandis que Mile Jedinak complète cette charnière en portant le costume de demi d’ouverture. L’influence de l’ovalie est telle que les Kangourous encaissent un but marqué de l’empreinte du sport à XV : interception haute de Khedira, course en solitaire, et passe caviar pour que Reus puisse aplatir entre les poteaux. Heureusement, s’ils savent encaisser des buts dignes d’essais de rugby, les joueurs de Postecoglou ne sont pas en reste et rendent hommage aux Wallabies. Grâce notamment à une belle pénalité de Jedinak, buteur sur coup franc, l’Australie tient longtemps le choc, malgré un retour au score tardif pour l’Allemagne. Preuve qu’avec un ruck solide, tout est possible. Même tenir tête aux champions du monde.
Reus et Troisi hors de la mêlée
Dans ce duel de champions, ceux d’Asie sont loin d’être ridicules contre les rois du monde allemands. Leckie, en bon ailier, joue de sa vitesse pour prendre le meilleur sur les défenseurs de la Nationalmannschaft, mais Zieler est parfait dans son rôle d’arrière, et s’interpose plusieurs fois devant l’Australien, soit sur sa ligne, soit à la limite de sa surface (9e, 31e). En face, l’Allemagne met un peu de temps à entrer dans la rencontre, la faute à un jeu de passe peu assuré en début de match. D’ailleurs, ce n’est pas par le jeu, mais sur une interception haute et un contre éclair que Khedira trouve Reus d’un délicieux extérieur, et offre au joueur de Dortmund l’ouverture du score (17e). Une récompense pour l’attaquant de pointe du jour, qui avait déjà trouvé le chemin des filets quelques minutes auparavant, mais qui avait vu son but logiquement refusé pour un en-avant, car Reus était effectivement hors-jeu.
Un peu sonné par cette ouverture du score, Jedinak se troue dans son rôle de demi d’ouverture, et sa passe ratée offre un nouveau face-à-face à Reus, mais cette fois, Ryan bloque parfaitement son bourreau (23e). Une alerte qui réveille les Australiens, et Jedinak, qui cherche à se rattraper, mais la frappe du capitaine des Socceroos est parfaitement claquée par Zieler, encore une fois impérial. Malgré tout, le portier d’Hanovre ne peut rien sur l’égalisation australienne, et peut râler sur sa défense aux fraises. Monsieur Burns adresse un centre parfait pour Troisi, qui s’intercale dans la ligne arrière allemande et place un coup de casque victorieux (40e). Essai validé, et les hommes de Postecoglou rentrent aux vestiaires à la hauteur des Allemands.
Podolski sauve l’Allemagne de la cuillère de bois
Le début de la seconde période est une histoire de coup franc. Sur le sien, Reus voit Ryan sortir le cuir du bout des doigts. Mile Jedinak assure lui sa transformation en trouvant la lucarne malgré les gants de Zieler, et permet aux hommes d’Ange Postecoglou de prendre les devants. Pas vraiment contente de se faire dépasser au score par la 64e nation au classement FIFA, l’Allemagne commence à hausser le rythme, mais sans succès, puisque Bellarabi n’est pas sûr de son sport et envoie un drop dans les tribunes. Pendant ce temps-là, sur le bord de la pelouse, Burns sort pour les Jaunes, tandis que Kramer entre pour les Blancs. Ça ne s’invente pas. C’est d’ailleurs peut-être un coup de chaud qui handicape les hommes de Löw, tant ils semblent sans rythme, tergiversant beaucoup dans la surface sans parvenir à se montrer dangereux.
En face, l’Australie envoie de longs coups de pied vers l’avant, en profitant de la vitesse d’un Leckie volontaire, mais malchanceux quand le poteau vient contrer sa tentative de la tête (71e). Le problème quand on vient du pays de Goethe, c’est qu’on a trop l’âme d’un poète. À trop vouloir construire à partir de derrière, les Germains se mettent en difficulté et peinent à trouver la profondeur. La poésie, très peu pour Podolski, puisqu’esseulé au second poteau, le joueur de l’Inter profite que la défense australienne se troue pour crucifier Ryan. En plein récital, le buteur n’est d’ailleurs pas loin d’ajouter deux nouvelles créations à son recueil, mais sans réussite. L’Allemagne ne parvient pas à trouver la faille une troisième fois, et l’Australie confirme qu’elle a probablement un avenir dans ce drôle de sport qui se joue à onze.
Par Pierre-Valentin Lefort