- Serie A
- 38e journée
- Sienne/Milan AC
Allegri à la Roma, vraiment ?
C’est l’annonce choc de cette fin de semaine en Italie. Massimiliano Allegri, le coach du Milan AC, devrait rejoindre la Roma cet été. C’est le patron du Milan, Silvio Berlusconi, qui l’a lui-même annoncé. Alors, véritable info ou petite blagounette du Cavaliere ?
On pourra, à juste titre, dire ce que l’on veut de Silvio Berlusconi. Mais il y a une chose que l’on ne pourra jamais lui enlever : ce type là est un génie de la communication. Voilà des semaines et des semaines que les journalistes se demandent bien ce que va faire Massimiliano Allegri la saison prochaine. Restera ? Restera pas ? Le coach, qui manie parfaitement l’art de la langue de bois, n’a évidemment pas lâché le morceau, lâchant les traditionnels : « On verra à la fin de la saison » et « J’ai encore un contrat ici » . De leur côté, les dirigeants milanais suivaient la même ligne directrice. Et puis, tout à coup, Silvio est sorti de sa boîte. « Allegri ? Il part à la Roma. L’annonce officielle sera faite après le match face à Sienne » lâche tout naturellement le Cavaliere, comme si c’était une évidence. Quoi ? Allegri à la Roma ? Le coup est digne d’un uppercut, d’autant que depuis le début de la saison, la presse évoquait des contacts avancés entre le club romain et Walter Mazzarri. Dans la foulée de ces déclarations choc du président rossonero, Allegri n’a souhaité faire aucun commentaire. Car mine de rien, il a encore une qualification en Ligue des Champions à aller chercher. Avenir romain ou non.
Petit rendez-vous entre amis
Voilà, en réalité, ce qui s’est vraiment passé cette semaine. Dimanche, le Milan AC fait match nul à San Siro, 0-0, contre la Roma. Un nul qui ne qualifie pas encore Milan pour le tour préliminaire de la C1, puisque, dans l’après-midi, la Fiorentina s’est imposée face à Palerme. Dans les vestiaires de San Siro, Allegri croise certains dirigeants de la Roma. Le lendemain, le coach milanais a rendez-vous avec ces mêmes dirigeants, en particulier Franco Baldini, le directeur général, et Walter Sabatini, le directeur sportif. La proposition tombe : un contrat de trois ans sur une base salariale de 2,8 millions d’euros par an. Bonus exclus. Allegri, qui n’aurait pas donné de réponse définitive, aurait également abordé avec les dirigeants romains le thème du mercato. Berlusconi a évidemment eu vent de ce petit rendez-vous, et c’est pour cela qu’il a lâché la bombe « Allegri part à la Roma » , légèrement sur le ton de la plaisanterie. Une plaisanterie qui, on l’aura bien compris, n’en est pas vraiment une.
L’entourage du coach affirme en effet que sa décision est prise : Allegri ne restera pas au Milan AC l’an prochain. Il a passé trois ans là-bas, a remporté un Scudetto, une Supercoupe d’Italie, et s’est toujours qualifié pour la Ligue des Champions (à moins d’un cataclysme à Sienne tout à l’heure). Pourtant, Berlusconi a toujours émis des petites critiques à son égard, la dernière en date ( « Allegri ne comprend rien au foot, il me met El Shaarawy sur le banc » ) n’ayant visiblement pas plu au technicien toscan. L’hypothèse première pour la suite, c’est donc la Roma. Un véritable défi pour Allegri, puisque la Louve, depuis l’ère Ranieri, est en chantier. Aucun entraîneur n’a depuis réussi à instaurer une certaine stabilité (Montella, Luis Enrique, Zeman et Andreazzoli). Si elle ne gagne pas la finale de la Coupe d’Italie contre la Lazio, la Roma sera même out de toute compétition européenne pour la troisième année consécutive. Beaucoup trop, pour un club de cette trempe.
Mazzarri toujours en embuscade
Si Allegri s’engage donc avec le club giallorosso (on préfère encore utiliser le conditionnel), quelle Roma va bien pouvoir voir le jour ? Cette semaine, les dirigeants ont affirmé que 20 millions d’euros seront débloqués pour le mercato. Pas de quoi se payer un Falcao ou un Luis Suarez, certes, mais une somme qui peut permettre de recruter au moins trois jours à 6-7 millions d’euros chacun. Lors de leur entretien, Allegri et Sabatini auraient déjà écrit quelques noms sur un petit carnet. L’ancien entraîneur de Cagliari aimerait d’abord faire venir à Rome son ancien protégé Astori pour la défense centrale (la Roma vante la deuxième pire défense de Serie A, seul Pescara a pris plus de buts). Les autres pistes mènent à un autre joueur de Cagliari, le Belge Nainggolan, au latéral de l’Udinese Basta, et à des Brésiliens : Jean, le joueur de Fluminense, Rafael, le gardien de Santos, et Paulinho, qui n’a rien à voir avec la pub Parions Sport où Lizarazu mange des cacahuètes.
Après, il y a une autre possibilité pour investir et pour rêver en plus grand. La Roma possède dans ses rangs au moins quatre éléments qui lui permettraient de rafler une grosse somme : De Rossi, Lamela, Pjanic et Marquinhos. Des joueurs pour lesquels les dirigeants romains peuvent se permettre de réclamer entre 15 et 30 millions d’euros. Evidemment, en vendant deux joueurs à 30 millions d’euros, le mercato n’est plus le même. La Roma pourrait alors chercher un top-player, ce qui serait évidemment un argument de poids pour Allegri. Pour Allegri, ou pour Mazzarri. En attendant une éventuelle réponse définitive de l’actuel coach du Milan AC, le président de la Roma, James Palotta, pourrait rencontrer lors des prochains jours celui du Napoli, pour assurer ses arrières. On en saura évidemment plus après cette dernière journée de championnat, mais force est de constater que l’on va assister à une sacrée valse des entraîneurs, cet été, en Italie. Une valse à laquelle ne participera plus Maurizio Zamparini. Malheureusement.
Par Eric Maggiori