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- Naples-PSG (1-1)
Allan trop trop
Au match aller (2-2) comme au match retour (1-1), Allan a remporté haut la main son duel avec Marco Verratti, broyant tous les joueurs du milieu parisien à lui seul. De quoi prouver qu'il mérite d'avoir été appelé en sélection brésilienne pour la première fois.
Quinze jours séparent les deux matchs de Ligue des champions entre le Napoli et le Paris Saint-Germain. Pourtant, rien n’a changé ou presque : Lorenzo Insigne a marqué, le match s’est terminé sur un nul, Neymar a râlé et Allan a mangé tout cru le milieu parisien. Étincelant au Parc des Princes, le milieu brésilien avait mis Adrien Rabiot et Marco Verratti dans sa petite poche.
Quinze jours plus tard, pas de bouclettes à l’horizon, mais cela n’a pas empêché Allan de broyer quasiment à lui seul Marco Verratti et son nouveau binôme Julian Draxler, qui n’ont jamais pu porter le ballon dans l’axe sans voir le Brésilien débarqué tel un pitbull pour le récupérer dans leurs pieds et le transmettre proprement à ses petits potes. Libre sur le front de l’attaque, Neymar a beau aller très très vite et avoir des centaines de compilations Youtube de ses dribbles, le Parisien n’a jamais réussi à se montrer dangereux, se heurtant comme tous ses coéquipiers au mur Allan.
Il a mis l’Italie à ses pieds
Si la France a découvert lors de cette double confrontation le Blaise Matuidi aux pieds d’argent brésilien, l’Italie, elle, n’est pas surprise de voir Allan courir comme un dératé pendant 90 minutes et récupérer 150 ballons. Il faut dire que ça fait maintenant six ans que le Brésilien a quitté son Vasco de Gama – où il évoluait notamment avec Philippe Coutinho – pour rejoindre Udinese, puis le Napoli en 2015 contre 12 millions d’euros. Et s’il y a bien une chose qui ne change pas avec Allan, c’est qu’il sait se mettre de suite son coach dans la poche.
Que ce soit Maurizio Sarri qui déclarait à Sky Sports en 2015 : « Allan est un joueur important. Il a un grand dynamisme, une excellente qualité d’interception. C’est un joueur complet » , ou Carlo Ancelotti qui n’a eu besoin que de deux semaines d’entraînement pour comparer Allan à son ancien protégé Gennaro Gattuso – « Il est dynamique, il récupère beaucoup de ballons, il est très agressif. Oui, il y a une ressemblance avec Gennaro » –, Allan fait l’unanimité. Le sens du sacrifice, l’abnégation, deux caractéristiques ancrées en Allan depuis son enfance comme il l’a récemment expliqué au quotidien italien Il Messaggero « J’ai vécu dans les favelas de Rio de Janeiro, dans une petite maison avec plein de monde. Il n’y avait pas beaucoup de place pour vivre. Dans ces situations, vous risquez de prendre de mauvais chemins. Mais mes frères et moi avons grandi animés par des principes sains. L’école, l’éducation, le travail et bien sûr, le football. »
Le Brésil a enfin ouvert les yeux
Oui, mais voilà, Allan a beau enchaîner les bonnes prestations avec Udinese et le Napoli, cela ne suffit pas à taper dans l’œil des sélectionneurs brésiliens qui préfèrent appeler des joueurs qui font des roulettes ou qui ne jouent pas dans le top 8 européen. À la manière d’un Casemiro ou d’un Fernandinho, Allan n’est pas là pour amuser la galerie. Lui préfère empêcher les adversaires de faire des grigris, laissant le soin de marquer aux autres (8 buts en 143 matchs avec le Napoli).
Sauf que la mascarade a assez duré et en regardant ses Brésiliens du PSG face à Naples lors du match aller, Tite, l’actuel sélectionneur de la Seleção, est comme tout le monde tombé amoureux d’Allan et a décidé de l’appeler en sélection pour la première fois à l’occasion des matchs amicaux face à l’Uruguay (16 novembre) et au Cameroun (20 novembre). Une chose est certaine, si le Paris Saint-Germain avait lâché un chèque pour Allan cet été et disposé ainsi d’une vraie sentinelle, le Brésilien aurait déjà été appelé en Seleção depuis quelques mois. Et Paris aurait même peut-être gagné ses deux rencontres face au Napoli.
Par Steven Oliveira