Chakher, la saison s’est terminée il y a une semaine. Comment jugez-vous la vôtre ?
Individuellement, ça a été une saison compliquée, j’ai disputé 15 matchs (12 titularisations en L1). La précédente, j’avais fait le même nombre de matchs. Je n’ai pas beaucoup joué. Je pense que j’aurais pu en faire plus. J’ai fait plusieurs bons matchs, même s’il y a eu du bon et du mauvais. Maintenant le coach, il a fait ses choix, il ne m’a pas fait jouer davantage. J’ai respecté. Je l’ai vu il n’y a pas longtemps, il m’a dit qu’il ne comptait pas sur moi, que je ne faisais plus partie de ses plans pour l’année prochaine et qu’il fallait que je trouve autre chose. Il me reste un an de contrat.
Vous avez senti que sa confiance en vous s’était envolée ?
Franchement, depuis trois ans qu’on se côtoie, je n’ai jamais senti sa confiance en moi. Je lui ai dit en face. On s’est dit nos vérités entre hommes, sans s’engueuler. On parlait tranquillement sans hausser le ton. J’ai toujours respecté ses choix. C’est lui l’entraîneur, c’est lui qui décide.
Caen s’intéresse à vous depuis plusieurs jours. Cela semble être une bonne porte de sortie…
Suite à cette conversation avec le coach, je suis allé voir la direction, ce qui est normal. Je leur ai expliqué que l’entraîneur ne comptait plus sur moi. Maintenant, ça fait 17 ans que je suis au FC Nantes, donc je suis allé leur demander ce qu’ils comptaient faire de moi. Ils m’ont répondu qu’ils allaient m’aider, qu’ils n’allaient pas me laisser tomber. À ce moment-là, ils m’ont dit : « Si tu trouves un club, on va s’arranger. » Caen s’est alors manifesté, c’était du concret. Alain Caveglia (le directeur sportif du Stade Malherbe, ndlr) m’a appelé et présenté le projet. Ça m’a vraiment intéressé, j’ai adhéré de suite, sachant que Nantes ne voulait plus de moi. C’était une opportunité de retrouver un club de Ligue 1, c’était intéressant. Caen me propose quatre ans de contrat, c’est une belle opportunité. Ils sont d’accord pour que je les rejoigne, mais libre. C’est normal, je n’ai pas fait beaucoup de matchs en deux saisons, je les comprends. Avec mon agent, on est partis voir Nantes, on a appelé le président et on leur a dit que Caen était intéressé. Ils ont commencé à dire qu’ils voulaient de l’argent. Ce n’était pas un problème, on l’a dit à Caen. Ils ont refusé. Le manager (Xavier Gravelaine, ndlr) a finalement réussi à trouver un accord avec le président Kita : me laisser libre, mais lors de mon prochain transfert, Nantes récupèrera 30%, ce qui est pas mal. Le président Waldemar Kita était d’accord.
Alors, qu’est-ce qui n’a pas collé ?
Il y a eu un repas au club où j’ai vu le président en tête à tête, il m’a souhaité bonne chance. Il était d’accord pour que je parte libre, c’est ce qu’il avait dit à mon agent. Quand un président te dit ça droit dans les yeux, il n’y a pas de raison de ne pas le croire. Caveglia m’a rappelé pour me dire qu’il était super content de ma venue. Le lendemain, en revanche, Waldemar Kita a changé d’avis. Il ne voulait plus me laisser libre. Je n’ai pas compris pourquoi il y avait eu ce changement du jour au lendemain. Ça m’a un peu choqué, surpris. Je lui en veux un peu d’être revenu sur sa décision, c’est normal. Du coup, ça fait une semaine qu’on essaye de régler ce problème, mais ça n’avance pas trop. Ça capote un peu. Je n’ai jamais eu aucun souci avec le club et c’est dommage de finir comme ça, surtout que le coach ne compte pas sur moi.
Revenir à Nantes le 26 juin pour la reprise de la saison, c’est pas mon délire.
Comme on dit souvent, le train ne passe qu’une fois…
Voilà, c’est ça. Ça me fait peur. J’ai peur que Caen opte finalement pour un autre joueur et que je ne puisse plus avoir cette opportunité de rester en Ligue 1. Je suis à Nantes, je ne peux pas partir en vacances, je veux que ça se règle. Revenir à Nantes le 26 juin pour la reprise de la saison, c’est pas mon délire. Après, si d’ici là, je ne trouve rien, je serai quand même là à la reprise avec le groupe pro. Je suis professionnel.
Du coup, y a-t-il d’autres clubs qui ont tenté de prendre la température ?
Je ne sais pas du tout. Mon agent ne m’a rien dit. Je sais qu’il y a Caen qui s’est manifesté et je souhaite vraiment rejoindre cette équipe. J’ai vraiment envie que tout le monde soit gagnant, que je ne parte pas de Nantes avec une mauvaise image en étant énervé contre eux. J’ai envie que tout se passe bien.
Pour terminer avec le sourire, un petit mot sur les Comores, dont vous portez également les couleurs…
Il y a un match contre le Burkina Faso le 13 juin. Le rassemblement commence le 4. Je serai présent, c’est important la sélection. C’est sûr que ça va faire du bien. Il y a Kassim Abdallah qui joue aussi en Ligue 1. Les autres viennent pour la plupart de championnats étrangers, de Ligue 2 ou de National.
Pour vous, il faut donc espérer que la prochaine convocation, vous la recevrez à Caen…
J’espère bien la recevoir à Caen la prochaine, mais là, je crois qu’ils l’ont envoyée à Nantes. (rires)
Êtes-vous en train de vous désintéresser du football ?