- Ligue 1
- J32
- Lyon-Marseille (1-2)
Alexis Sánchez, l’OM sur qui compter
À 34 balais passés, Alexis Sánchez a fait passer une sale soirée à l'arrière-garde lyonnaise. Passant son temps à se faire oublier dans leur dos, il n'a pas marqué, mais a clairement guidé les siens vers la victoire en ne lâchant rien. Comme d'habitude.
On peut donc être un Sud-Américain, mesurer 1 mètre 69 et bouger une charnière centrale lyonnaise dont la taille moyenne dépasse allègrement le mètre 85. Même quand on est bien seul sur le front de l’attaque de son équipe et qu’on n’a pas Mbappé à ses côtés. Alexis Sánchez en est la preuve vivante, trimballant son numéro 70 dans tous les espaces possibles, ouverts ou pas par une défense lyonnaise trop souvent naïve. La justesse technique du Chilien a fait le reste. Peu aidé par Ruslan Malinovskyi, ayant mis du temps avant d’entrer dans la rencontre, l’attaquant de pointe de l’Olympique de Marseille a tout de même pu compter sur les appels de Cengiz Ünder, qui courait au moins dans le même tempo que lui. Évitant ainsi de faire de cet OL-OM au score historique – l’OM ne s’était plus imposé à Lyon en Ligue 1 depuis plus de 16 ans – un one man show Alexis Sánchez versus le reste du monde.
L’homme des fins de disettes
Le plus gros point fort de celui à qui l’on collait l’étiquette de « cramé » lors de son arrivée sur les côtes phocéennes, c’est l’abnégation dont il fait preuve constamment. Si l’on jette un coup d’œil aux stats, on remarque ses six dribbles réussis sur sept tentés, ses deux passes clés, son tir cadré – qui mènera à l’ouverture du score par Ünder à la 44e minute – mais aussi et surtout, assez symboliques, ses 10 duels gagnés au sol sur 15 provoqués et même deux remportés dans les airs, malgré une charnière de taille. Revenant sur le but gag encaissé par l’OL en toute fin de match, Laurent Blanc confie d’ailleurs : « L’arbitre me dit qu’il reste 30 secondes de jeu et quand je vois le long ballon tiré par Pau López, je me dis qu’on va réussir à le prendre, surtout quand on voit la taille des attaquants marseillais et quand on voit la taille de notre défense. Puis à la fin, on ne le prend pas. » À ce moment précis du match, Alexis Sánchez n’est pourtant plus seul sur le front de l’attaque marseillaise. Igor Tudor venait de lui mettre dans les pattes le jeune Vitinha, unique changement marseillais à la 83e minute.
Good guy @Alexis_Sanchez 🥲🇨🇱 pic.twitter.com/0DJaM5TK8h
— Ligue 1 English (@Ligue1_ENG) April 23, 2023
Mais s’il s’agace sur chacun de ses contrôles foireux, de ses ballons pris dos au jeu alors qu’un appel en profondeur aurait été plus judicieux, le Chilien ne cesse de continuer à mobiliser les troupes. À 34 balais, le numéro 70 de l’OM a laissé sa couenne sur le gazon du Groupama Stadium, afin qu’en plus d’enchaîner les contrôles dans les petits espaces, il ne devienne aussi maître des plus grands – ceux offerts par une défense lyonnaise ne sachant plus où donner de la tête, perdue dans un déséquilibre olympien constant sur chaque phase de possession. Jusqu’au bout, et cette fameuse 90e+2 minute, c’est lui qui a sorti un énième appel en profondeur pour être à la réception du long dégagement de Pau López, qu’il décalera ensuite pour Issa Kaboré, provoquant le fameux but du 1-2. « Il a été bon toute l’année, c’est un leader, par son passé, par ses performances cette saison », plussoie Igor Tudor en conférence de presse. Si le Chilien ne garantit pas de rester la saison prochaine, il aura au moins été l’homme qui a fait tomber deux disettes phocéennes : celle contre le PSG en Coupe de France (buteur sur pénalty) et donc celle de ce dimanche soir. Et peut-être déjà celui de la qualification directe en Ligue des champions.
par Anna Carreau, au Groupama Stadium