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Alexis Pradié : « Je veux faire l’ESSEC »
Il aurait pu être une révélation du championnat qui monte, la Major League Soccer. Ancien minot de l'OM, Alexis Pradié a finalement renoncé à jouer pour Dallas. Les études de commerce lui importent plus que le football.
Alexis, tu as été sélectionné lors de la draft de la MLS. Quand vas-tu débuter en saison régulière ?
J’ai été drafté par le FC Dallas en effet. J’ai fait la pré-saison avec eux mais non, je ne vais pas jouer en MLS. Tout s’est bien passé mais je viens de réaliser que ce n’est pas ce que j’ai envie de faire. Depuis que je suis ici, j’ai fait mes études et j’ai envie de les poursuivre. Déjà en quittant Marseille, j’avais tourné la page du football. Je ne ressens plus les mêmes choses.
Commençons par Marseille. Qu’est-ce qui s’est passé là-bas ?
L’année de ce match au Parc, je faisais une très bonne saison avec la réserve. On me parlait d’un contrat pro. Mais ça n’avait pas pu se faire avec les dirigeants. Comme il me restait un an de contrat stagiaire, je ne me suis pas affolé, je me suis dit qu’on verrait par la suite. Malheureusement, j’ai eu une pubalgie et on sait tous comment ça se passe dans ces cas-là, ils n’étaient plus très chaud pour me faire signer.
De là, tu pars direct pour les Etats-Unis ?
En mai 2007, j’avais donc vraiment envie de changer d’air, de voir autre chose. Je ne connaissais rien au système américain mais j’ai un pote prof d’anglais qui m’avait dit de tenter ma chance avec les universités. J’ai envoyé pas mal d’e-mails et bon, quand t’as un CV avec OM marqué dessus, une équipe avec qui t’as fait des bancs en coupe d’Europe, ça aide vachement… J’ai donc décroché une bourse grâce au soccer à Daytona Beach, en Floride. Et j’y ai passé quatre ans, le temps d’avoir mon diplôme, un équivalent du Master.
Et là, tu as été drafté, ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Ca se passe comme en NBA, avec une petite cérémonie. Sauf que je n’étais pas du tout au courant, j’étais rentré en France pour les fêtes, et du coup, lorsque Dallas m’a choisi, j’étais dans l’avion du retour. C’est à l’aéroport, en recevant pleins de « congrats » par texto que j’ai compris ce qui m’arrivait. Mais bon, ça va, ce n’était pas le jackpot non plus.
Justement, financièrement, ça se passe comment ?
Il y a un joueur que tu peux payer autant que tu veux par club, comme Henry ou Bekcham. Pour les gens comme nous, pour qui c’est un premier contrat en MLS, c’est 35 000 $ l’année et c’est non négociable. Comme t’as tout à te payer à ce prix-là, le loyer, la voiture, les courses, ce n’est pas vraiment l’affaire du siècle. Et puis ce n’est pas une question d’argent. Tu sais ce que c’est le football : tu restes 24/24 avec les 20 types de ton équipe, tu es trimballé de droite à gauche… J’ai 24 ans, j’ai envie de m’ouvrir à autre chose.
Quand même, quand on voit que Jérôme Rothen galère pour trouver un point de chute dans ce championnat. Toi, t’en a un mais tu ne le veux pas.
De nombreuses personnes rêveraient d’être dans mon Uni ! C’est pour ça que je suis allé à Dallas au début, j’avais envie de voir. Mais je ne l’ai pas senti, c’est un choix perso. Après, je me fous de ce que les gens pensent. Moi, mon rêve, c’est d’intégrer l’ESSEC. Ou McGill, à Montréal.
Pour y faire quoi ?
J’aimerais quand même beaucoup bosser autour du sport, dans le marketing, pour un équipementier ou un club. Mais c’est encore très vague. Là, je sens que j’ai vraiment des trucs à apprendre.
Pour finir, les spingbreaks, quand t’es footballeur à l’université, ça doit être pas mal non ?
C’est marrant parce qu’on est en plein dedans là. Oui, c’est de grosses soirées, et certaines partent en orgies. Ca, c’est pour les étudiants normaux. Nous, les sportifs, on se doit de faire attention. Bon, je dois reconnaître que la vie en Floride, c’est quand même assez facile.
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