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Alexandre Letellier : « À Paris, j’ai été formaté pour ne pas stresser »
Sept ans qu’Alexandre Letellier a quitté le Paris Saint-Germain. Non conservé par le club de la capitale, le gardien signe en 2010 en faveur d’Angers, club avec lequel il découvre le haut niveau et se révèle sur la scène nationale. Signe du destin, Letellier retrouve Paris ce samedi 27 mai en finale de Coupe de France.
Retrouver le PSG en finale de Coupe de France, c’est spécial.Ça reste un match particulier, j’espère que ça va bien se passer. Je jouerai chez moi à Paris, mon ancien club. J’y ai pensé le jour du tirage, mais lorsque la rencontre débutera, je ferai abstraction.
Tu n’es pas un robot. Au moment d’entrer dans le stade, ça te fera forcément quelque chose.Certains gardiens sont relâchés, tranquilles, mais moi, lorsque j’entre sur le terrain, je suis dans ma bulle. L’année dernière, lorsque j’ai joué au Parc, il y avait 45 000 personnes, mais je n’y ai pas fait attention. C’est une fois que le match était terminé que j’ai réalisé.
Tu n’es jamais stressé, happé par l’événement ?Non. Lorsque j’étais à Paris chez les jeunes, j’ai vite été formaté pour ne pas être stressé. Comme on joue tous les clubs de la banlieue, ce sont des matchs chauds. Les mecs n’ont qu’une envie : taper Paris. Ils aimeraient être à ta place et veulent faire un gros match pour se montrer. Le niveau est donc révélé, il y a une certaine tension. Lorsque tu y es habitué dès le plus jeune âge, ça te sert pour la suite. Il y a même eu des tournois à l’étranger devant du monde, ça a été hyper formateur. Tu as une pression, mais elle est positive parce que tu as envie de bien faire. On fait du foot, donc si on a peur de jouer, ça ne sert à rien.
On connaît des joueurs tellement stressés qu’ils ont peur de tirer un penalty.Ça dépend de la tension du match aussi et des joueurs.
Quitter Paris t’a attristé ?Oui forcément, une grosse page se tournait. J’ai fait toute ma formation là-bas. Je quittais ma famille, mes amis, tout. Mais dans ce milieu-là, quand tu quittes des gens auxquels tu t’attaches, il faut vite tourner la page pour te concentrer sur la suite. Si tu mets trop de temps à faire ton deuil, ça peut te desservir pour tes performances avec ton nouveau club. J’ai eu la chance de le savoir assez tôt, donc ça m’a permis de tourner la page plus vite.
Comment ne pas douter lorsqu’on n’est pas conservé ?Je savais que je n’allais pas signer pro à Paris, mon club. Dans ma tête, c’était un regret, ça me tenait à cœur, mais je savais ce que je voulais : être footballeur professionnel. Pas question de me mettre la tête à l’envers ou de me morfondre. Je me suis mis la tête dans le travail. J’ai appelé mes agents pour leur dire que la page PSG était terminée, qu’il fallait passer à autre chose. Ils ont fait ce qu’il fallait. Quand Angers s’est manifesté, j’ai signé assez tôt. Je pouvais donc finir ma saison tranquillement à Paris en sachant que j’avais mon projet à Angers qui allait commencer après.
Une victoire en finale aurait-elle un goût de revanche ?Ça fait sept ans que je suis parti de Paris. Je verrais ça comme une satisfaction pour tout le travail accompli avec Angers. Le club progresse régulièrement depuis quelques années. Je me dirais que j’ai participé au projet. Je suis monté de Ligue 2 en Ligue 1. Je n’ai aucun esprit revanchard.
Propos recueillis par Flavien Bories