Alexandre le grand

TottenhamArsenal

le 02/03/2019 à 13:30

Premier League

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C’est un but qui aurait pu être anecdotique. Entré sur le pré peu après l’heure de jeu, Alexandre Lacazette délivre un amour de coup franc pour enterrer définitivement Southampton (5-1). Sauf que ce pion est finalement bien plus important pour le Frenchie qu’il n’y paraît. Déjà parce qu’il s’agit du premier but en championnat sur coup franc direct de l’international français depuis ses débuts en pro à l’OL en 2010. Mais surtout puisqu’en faisant trembler les filets d’Artur Boruc, Alexandre Lacazette est devenu le premier joueur depuis Robin van Persie (saison 2011-2012) à marquer durant cinq matchs consécutifs à l’Emirates Stadium. Preuve que la cuvée 2019 du natif de Lyon s’annonce comme un cru d’exception.

Dans le collimateur d’Emery

Retour en août 2018. Alors que la saison d’Arsenal est sur le point de commencer, Alexandre Lacazette prend conscience qu’elle risque d’être bien compliquée pour lui. La faute à l’arrivée d’Unai Emery sur le banc des Gunners et son idée de départ d’évoluer en 4-2-3-1 avec Pierre-Emerick Aubameyang en pointe, ne laissant alors que le banc des remplaçants pour l’international français. Sauf que cette tactique ne paye pas, et Arsenal débute par deux défaites face à Manchester City (0-2) et à Chelsea (3-2). Résultat, l’ancien coach du PSG change légèrement ses plans et accepte de décaler PEA sur un côté, permettant ainsi à Lacazette de choper petit à petit une place de titulaire.

Et si Lacazette plante quelques pions par-ci par-là, Emery relève surtout les erreurs du Français comme après le match nul à Crystal Palace, le 28 octobre 2018, lors duquel Lacazette s’est rendu coupable d’une perte de balle sur l’action qui amène le penalty égalisateur des Eagles (2-2) : « Tous les jours, je commets aussi des erreurs dans mes décisions, mais il faut apprendre de ses erreurs et non pas perdre notre confiance ou notre capacité à faire la décision sur le terrain. Et je pense que sur le second but, Lacazette était un peu moins dans cet état d’esprit. Quand nous sommes dans la surface, je veux des joueurs qui prennent leurs responsabilités pour rechercher le dernier geste pour marquer, pour frapper, pour gagner un corner. Mais sur cette passe, on perd le ballon et sur la transition, ils marquent. »

La nouvelle coqueluche de l’Emirates

Les semaines passent, et Unai Emery comprend peu à peu qu’il ne peut plus critiquer son numéro 9 impunément. Déjà parce qu’Alexandre Lacazette empile les buts à la pelle (6 en 8 matchs depuis le 1^er janvier 2019). Mais surtout puisque le Français est devenu le véritable chouchou de l’Emirates Stadium. Des supporters qui l’ont d’ailleurs élu meilleur joueur d’Arsenal du mois de janvier quelques jours après avoir copieusement sifflé Unai Emery, coupable d’avoir remplacé Lacazette à la 74^e minute lors de la large victoire face à Fulham (4-1). Il faut dire que l’international français (16 sélections, 3 buts) sait se mettre les fans dans la poche à coups de pions décisifs. Car si son coup franc face à Southampton n’est qu’anecdotique sur un plan comptable, Lacazette reste le joueur de Premier League à avoir inscrit le plus de winning goals – soit le fait de marquer un but de plus que son adversaire – avec 9 (sur 12 buts marqués) contre 8 pour son poursuivant Mohamed Salah.

Hello Didier Deschamps

Des statistiques solides qui permettent logiquement à Alexandre Lacazette d’ambitionner un retour en équipe de France que l’ancien Lyonnais n’a plus vue depuis le 14 novembre 2017 et un doublé en amical face à l’Allemagne (2-2). Avec 12 buts inscrits en championnat, l’attaquant des Gunners fait largement moins bien que Kylian Mbappé et ses 22 pions, mais tient la cadence d’Antoine Griezmann (12 buts). Il devance même légèrement ses concurrents Wissam Ben Yedder (11 buts) et Alassane Pléa (10 buts) et très largement Olivier Giroud (1 but). Mais Lacazette le sait, Didier Deschamps est surtout attentif à ses performances lors des grands rendez-vous. Et cela tombe bien puisque l’attaquant qui cartonne toujours plus les années impaires que les années paires – ce qui n’est pas très pratique pour disputer une compétition internationale – va affronter Tottenham ce samedi. Et Didier Deschamps sera devant son poste de télévision. Au moins pour regarder Moussa Sissoko.