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Alex Morgan, a star is gone
En annonçant sa retraite ce jeudi, Alex Morgan a plongé des millions de fans de football dans la tristesse et la nostalgie. Icône du ballon rond depuis ses débuts professionnels en 2010, l’attaquante américaine disputera son dernier match dans la nuit de ce dimanche à lundi avec sa franchise de San Diego Wave.
« Je vais aller droit au but… je prends ma retraite. […] Début 2024, j’ai senti dans mon cœur que ce serait ma dernière saison. Le football est une part de moi depuis 30 ans, c’est l’une des premières choses que j’ai aimées. » C’est dans une vidéo postée sur son compte Instagram qu’Alex Morgan a annoncé la fin de sa carrière de joueuse professionnelle, entamée en 2010. Une annonce soudaine à laquelle personne n’aura eu le temps de se faire, alors qu’elle effectuera déjà son dernier tour de piste dans la nuit, du côté de San Diego. Les adieux d’une grande dame du football, tant par le talent sur le terrain que les combats qu’elle aura menés en dehors pour l’amélioration de la condition des femmes dans le football et la société en général.
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Morgan de toi
Sur le terrain, Alex Morgan aura notamment marqué par ses performances hors normes, elle qui tire sa révérence comme cinquième meilleure buteuse de l’histoire de sa sélection avec 123 caramels en 223 capes. La dernière d’entre elles s’est tenue début juin face à la Corée, avant qu’elle ne soit privée de l’aventure olympique de l’été. Qu’importe pour celle qui a déjà tout raflé, de la médaille d’or à Londres à deux Mondiaux, en 2015 puis 2019. De quoi faire d’elle l’une des premières superstars mondiales qu’ait comptées le football féminin, en pleine expansion aux quatre coins du globe. Une période dorée pour celle qui avait notamment été choisie pour figurer sur la jaquette de FIFA 2016, célébrant l’arrivée des équipes féminines dans le jeu. Surtout, cette année marque sa première expérience à l’étranger. À Lyon plus précisément, où au-delà de ses prestations, la principale star mondiale du football féminin a marqué les esprits et eu un impact médiatique et symbolique majeur en une seule saison, tant pour l’OL que le championnat de France dans sa globalité.
De retour de l’autre côté de l’Atlantique depuis 2022, c’est donc sous les couleurs du San Diego Wave que l’éternelle n°13 fera ses adieux. Lire les nombreux hommages qui lui ont été adressés depuis son annonce donne également une idée de la place que l’attaquante tenait dans le cœur de millions de fans, mais aussi d’acteurs du monde du football. « Je ne pense pas que beaucoup de gens comprendront un jour le poids que tu as porté chaque jour en étant le visage de cette équipe et du football féminin en général », a par exemple écrit Lindsey Horan, longtemps coéquipière de Morgan avec l’équipe nationale et capitaine des médaillées d’or à Paris. Elle était « le visage de la gloire du football américain au cours de la dernière décennie, utilisant son pied gauche pour frapper tous les adversaires, image pour sa part le célèbre commentateur Roger Bennett. Alex est devenue une lumière de la culture populaire. »
Comme un symbole
Si elle a tant marqué le monde du ballon rond et du sport ces quinze dernières années, c’est aussi parce qu’Alex Morgan s’est muée en symbole de la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Après plusieurs années de combat, elle a obtenu en 2022 aux côtés de 27 de ses coéquipières en sélection l’égalité salariale entre joueuses et joueurs évoluant sous la bannière étoilée. « C’est un pas en avant monumental qui permet de se sentir estimée, respectée, et qui répare notre relation avec US Soccer, déclarait-elle alors à ABC. Je ne vois pas seulement cela comme une victoire pour notre équipe ou le sport féminin, mais pour les femmes en général. »
Pionnière, Alex Morgan le fut aussi au moment de sa première grossesse, annoncée fin 2019. Avant de reprendre le fil de sa carrière après la naissance de sa fille, Charlie, le 7 mai 2020. « Charlie est venue me voir l’autre jour pour me dire que quand elle serait grande, elle voulait être joueuse de football, s’émeut-elle encore dans sa vidéo d’adieu. Cela m’a rendue immensément fière. Pas parce que j’espère qu’elle devienne joueuse, mais parce que désormais, même une petite fille de 4 ans peut voir que l’on change des vies. L’impact que nous avons sur la prochaine génération est irréversible. Je suis fière d’avoir pu jouer un rôle dans ce processus et de laisser le jeu à un endroit dont je suis tellement heureuse et fière. » Un an après Megan Rapinoe, le football féminin perd une nouvelle de ses icônes.
Par Tom Binet