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Aleksandr Golovin décolle enfin avec Monaco
Débarqué à Monaco en 2018, Aleksandr Golovin a mis du temps pour trouver la bonne carburation sur le Rocher. Enfin débarrassé de ses pépins physiques, le Russe a, depuis la reprise, trouvé sa vitesse de croisière.
Dans les cordes après quatre matchs consécutifs sans succès (deux nuls et deux défaites dont une jolie baffe à Trabzonspor), l’AS Monaco accueillait Angers dimanche. Derniers du championnat et plus mauvaise défense, les Angevins avaient tout de la victime idéale pour se relancer. Pourtant, pendant 45 minutes, les Asémistes patinent et regagnent les vestiaires sur un nul, 0-0, avec, notamment, un échec, plutôt inhabituel, de Wissam Ben Yedder sur penalty. Les Rouge et Blanc finissent par s’en sortir à la suite d’un deuxième acte bien plus convaincant (succès 2-0), dans le sillage d’Aleksandr Golovin, entré à la pause et qui fêtait son 150e match sous la diagonale. Auteur du deuxième pion des siens, le Russe est surtout devenu un élément essentiel de cette ASM cuvée 2022-2023.
L’ASM touche enfin le Golo
« C’est un joueur avec de grandes qualités, mais « le moteur et la carrosserie » doivent être prêts à répéter les performances de haut niveau », constatait Philippe Clement début avril. En moins de trois mois, le mécano belge avait pris la mesure de la complexité de son poulain, parfois formidable joueur de football (les supporters de l’OL peuvent en témoigner), mais trop souvent absent. Sur ses quatre premières saisons en Principauté, le Russe a manqué 43 matchs sur blessure. Raison pour laquelle l’ancien coach du FC Bruges avait pris le temps de bichonner son nouveau bolide et avait attendu le 20 mars dernier – date de la première titularisation de l’ex-Moscovite en 2022 lors d’un succès de l’ASM face au PSG – pour le remettre dans le circuit.
Derrière, Golovin, ou « Golo » comme aime à l’appeler Clement, ne quitte plus le onze de départ, et les Asémistes claquent neuf victoires sur les dix derniers matchs de la saison. Sur sa lancée, le numéro 17 enchaîne et n’a manqué qu’une seule partie lors de cet exercice – la première en Ligue 1, face à Strasbourg – à la suite d’une suspension datant de la saison dernière. Sur les dix-neuf rencontres qu’il a disputées depuis début août, le « Tsar » n’a enlevé sa chasuble qu’à quatre reprises, pour quinze titularisations. Preuve de son importance dans le dispositif monégasque, les Rouge et Blanc ont concédé deux de leurs trois défaites en championnat (face à Lens et Troyes) lorsque le Russe squattait le banc au coup d’envoi. Il faut dire qu’en plus d’être un manieur de cuir plutôt habile, Golovin possède un impressionnant volume de jeu et digère parfaitement le pressing intense voulu par le divin chauve du Rocher.
Pas encore Goalovin
Toutefois, ces efforts le conduisent parfois à manquer de justesse au moment de conclure. Le Russe amène incontestablement du liant dans le jeu de son équipe, mais peine à le traduire en chiffres. « Il a déjà tenté cette frappe cette saison, et il a les qualités pour réaliser ce geste. J’espère qu’à force, il va marquer beaucoup de buts comme ça parce qu’il a les qualités pour le faire », constatait Clement, dimanche, après le pion de Golovin face à Angers. Avec 27 frappes depuis le mois d’août, seul Breel Embolo, 29 tirs, devance le milieu monégasque dans ce domaine, tandis que Wissam Ben Yedder suit de près avec ses 26 tentatives. Problème pour le joueur de la Sbornaïa, là où ses deux acolytes cadrent quasiment une fois sur deux (48,3% pour le Suisse, 53,8% pour le Français), lui n’attrape la cible que moins d’une fois sur trois (29,6%).
Pourtant avec ses deux buts et trois passes décisives, le Russe affiche des statistiques qui auraient de quoi rendre jaloux ses collègues qui se baladent sur l’aile opposée, à droite. Krépin Diatta, titulaire par défaut, ou presque, Takumi Minamino, dont l’adaptation semble plus compliquée que prévue, et Magnes Akliouche, encore trop tendre, s’y succèdent, mais aucun d’entre eux n’a vraiment le rendement du Russe. À eux trois, ils ne cumulent que deux passes et deux buts (un pion pour le Sénégalais, le reste pour le Japonais). Alors que Clement s’appuie depuis plusieurs semaines sur un onze quasiment type, ce poste demeure le seul où le Belge tâtonne encore. Pendant ce temps, sur l’aile gauche, Golovin a réglé la concurrence et mis fin à pas mal de débats l’entourant. Une bonne nouvelle sur le Rocher, au moment où les Rouge et Blanc tenteront de composter leur billet pour les seizièmes de Ligue Europa face à l’Étoile rouge ce jeudi soir.
Par Florian Porta