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Levez vos verres pour Jack Grealish !
Les images de Jack Grealish célébrant la victoire de Manchester City en Ligue des champions ont régalé les réseaux sociaux pendant trois jours ; au point de faire du joueur anglais le véritable symbole de ce sacre historique et de cette équipe. Et de nous rappeler qu'on peut encore être heureux en jouant au foot.
Ni Haaland. Ni Guardiola. Pas même le buteur Rodri. Non : le véritable héros de la première victoire de Manchester City en Ligue des champions (1-0 face à l’Inter Milan) s’appelle et restera à jamais Jack Grealish. Il est tout simplement celui qui donne un peu d’épaisseur, de vie et, lâchons-le tout de go, d’éternité à ce sacre historique des Citizens. Parce qu’il faut bien le dire, la finale en elle-même ne restera pas dans les annales du football. De même, très vite, la joie plutôt modérée des fans mancuniens présents en tribunes sur le coup a suscité un peu de moqueries. Il y a bien eu quelques larmes et émotions de joueurs ici et là, finalement assez attendues, mais dans l’ensemble, n’importe qui n’étant pas spécialement supporter des partenaires de Bernardo Silva aurait pu passer assez facilement à autre chose dès 23h35 samedi dernier.
L’essence de la fête
C’est là que Jack Grealish entre en scène. S’il reconnaît lui-même avoir été mauvais pendant le match, il claque une démonstration en matière de célébration depuis la remise du trophée. Des vestiaires d’Istanbul jusque dans les rues de Manchester à son retour en passant par l’escale à Ibiza, en gilet jaune, tenant vaguement debout, chantant à tue-tête, on ne voit que lui, ses mèches, ses 112 centimètres de tour de mollet (à vue d’œil), sa gueule et son accent de lad. Le cliché de l’Anglais fêtard a un bel avenir devant lui, c’est vrai… Mais à coups de vidéos et de photos qui pullulent sur les réseaux sociaux et vouées à devenir cultes – l’image de lui, torse nu, en position christique sur le bus bleu ciel au milieu de la foule devrait orner plus d’un living-room de la ville assez rapidement –, l’international anglais est devenu en quelques heures le pote de tous les amoureux du foot. Jack Grealish, qui n’a jamais caché son goût pour la fête dans les tabloïds, dans les diverses festivités engendrées par les titres de City ou quand il se compare avec le moine Haaland, est aujourd’hui celui avec qui on rêve tous de passer une soirée à écumer les bars en racontant des conneries.
Hang it in the Loooouvre 💙😂 pic.twitter.com/atL2tEz0ah
— Jack Grealish (@JackGrealish) June 13, 2023
Alors, est-ce qu’il en rajoute ou pas ? Est-il vraiment ivre caisse ou juste un peu éméché ? On s’en fout un peu à vrai dire, et on préférerait même qu’il ait pensé à boire régulièrement un peu d’eau entre deux canettes de 33 centilitres éventées. En réalité, ce n’est pas tant le fait qu’il soit possiblement composé à 70% de bière et de champagne depuis trois jours qui fait plaisir à voir. C’est plutôt son bonheur d’être là, sa reconnaissance de faire partie de cette équipe et d’avoir la chance de toucher ce qui se fait de mieux dans son métier et sa passion qui sont hypercommunicatifs. Parce que, quelque part, ça fait toujours un peu de bien de voir un mec heureux de célébrer une victoire à ce point et de prendre des pintes de lâcher-prise dans un football qui apparaît toujours de plus en plus lisse, incarné par des joueurs qui contrôlent de plus en plus leur image au millimètre.
Le meilleur de Jack Grealish 🤣pic.twitter.com/oWO4LhXUq6
— PLFrance_ 🇫🇷 (@PLFrance_) June 13, 2023
Alcool et foot anglais : le mauvais ménage
Toutefois, il est évidemment toujours indispensable de répéter que l’abus d’alcool est mauvais pour la santé et qu’il faut le consommer avec modération. Et de rappeler aussi qu’il a régulièrement fait mauvais ménage avec les footballeurs, notamment britanniques. On pense directement à Tony Adams qui avait avoué son alcoolisme pendant sa carrière, à Wayne Rooney qui confiait boire seul au début de sa carrière, aux problèmes d’addiction en tous genres de Paul Gascoigne, ou encore aux punchlines sur le sujet du Nord-Irlandais de Manchester United, George Best, qui faisaient tout de suite rire beaucoup moins de monde quand il avait fallu lui effectuer une greffe de foie en 2002… C’est tout le défi qui attend Jack Grealish une fois qu’il aura pris son citrate de bétaïne et qu’il se sera commandé un McDo de l’espace (ça sent le Maxi Best Of et la boîte de 20, minimum) pour éponger : ce serait beau qu’il réussisse à exploiter maintenant sans modération son potentiel sur le terrain aussi bien qu’il exprime sa joie de vivre du football en dehors.
Par Pierre Maturana