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Alcántara, famille de sportifs

Par Emmanuel Guérin
Alcántara, famille de sportifs

Thiago Alcántara est considéré par de nombreux observateurs comme l'avenir du Barça et de la Roja. Le talent, le jeune en est pétri, mais ce n'est pas une surprise. Car chez les Alcántara, le sport, c'est une histoire de famille.

« Le nouveau Xavi » . C’est avec cette formule pour le moins flatteuse que Thiago Alcántara, 21 ans, est souvent présenté. Mais derrière les indispensables Xavi-Iniesta et le bouche-trou Fàbregas, difficile de grappiller des minutes dans l’entrejeu blaugrana. Heureusement pour le jeune prodige, la fin de saison s’annonce éprouvante pour les Barcelonais entre le championnat et la Ligue des champions. Tito Vilanova devrait donc faire tourner son effectif. L’occasion pour Thiago de montrer qu’il n’est pas un copier-coller du vice-capitaine azulgrana. Loin de là. Le maître a d’ailleurs tranché. « Thiago, le nouveau Xavi ? J’ai connu des comparaisons, et ce n’est pas une bonne chose. Il a besoin d’être ce qu’il est, c’est un joueur spectaculaire. » Le numéro 6 blaugrana ne s’y trompe pas. Thiago a son propre style. Technique, rapide et doté d’une bonne frappe de balle, il se distingue du milieu catalan type. Ses dribbles et sa percussion permettent d’amener un brin de folie essentiel pour sublimer la parfaite mécanique du toque catalan. À Barcelone comme en sélection, le milieu né à San Pietro Vernotico de parents brésiliens est couvé, dorloté, chouchouté afin de pouvoir exprimer l’étendue de son talent. Un avenir couronné de succès lui est promis. La gagne, c’est dans son ADN, ce n’est certainement pas son père, Mazinho, qui dira le contraire. « Il est né avec le gène du football. À la maison, il a eu le complément idéal pour le développer. » La preuve.

Champion du monde de père

Né le 8 avril 1966 à Santa Rita, Iomar do Nascimento n’est pas le premier venu. Certes, le milieu défensif brésilien n’est pas aussi reconnu que Romario, Dunga ou Bebéto, mais qu’importe. La Coupe du monde 1994, il l’a gagnée, au même titre qu’eux. « Tous les instants de cette Coupe du monde restent gravés dans mon esprit, c’était merveilleux. » L’apogée de sa carrière sportive. Il n’a d’ailleurs qu’un souhait, que son fils remporte également cette compétition : « J’espère qu’un jour il gagnera le Mondial. » C’est sûr que ça aurait de la gueule un binôme père-fils champions du monde. Thiago lui a bien facilité la tâche en choisissant la Roja. Mazinho n’a, par contre, pas connu pareils succès en club. Au Brésil, il a évolué pour plusieurs formations et a gagné le championnat à trois reprises (1989 avec Vasco de Gama, 1993 et 1994 avec Palmeiras). En Europe, ce fut le néant. Passé notamment par la Fiorentina et Lecce, le Brésilien n’a pas brillé en Italie. Pas mieux en Espagne où ses saisons à Valence et au Celta ne sont pas restées dans les annales de la Liga. En 2001, le champion du monde 1994 a raccroché les crampons après une dernière pige dans son pays natal. S’est-il éloigné des terrains pour autant ? Sûrement pas. Mazinho est le premier supporter de ses fils et sa passion, il la vit par procuration. « Dans ma tête, j’étais prêt à l’avance. Ce qui m’a aidé à quitter les terrains sereinement, c’est le fait d’aller voir jouer mes fils tous les week-ends. J’aimais avoir du temps libre pour m’occuper de mes garçons. » Le Barça l’en remercie.

Blocs et manchettes pour la mère

Valeria Alcántara n’a rien à envier au père de ses enfants. Enfin si, une Coupe du monde. Mais la mère de Thiago et Rafinha a également connu ses heures de gloire. Convoquée à 25 reprises avec la sélection brésilienne de volley, Valeria a fait une petite carrière en tant que professionnelle. Le temps pour elle de connaître les clubs de Botafogo, Fluminese, América, Poble et surtout Xuvenil Teis. Mais à 19 ans, elle rencontre son mari, met sa carrière entre parenthèses et le suit en Italie. L’Italie, pays qui rime inévitablement avec la naissance de Thiago. « Le sport est passé au second plan. J’ai préféré me consacrer à l’éducation de mes enfants » , explique la mère de Thiago et Rafinha. Une éducation qu’elle a ensuite due déléguer au centre de formation de Barcelone lorsque ses fils sont entrés à la Masia. Une séparation très douloureuse pour l’ancienne volleyeuse. « Ils ont dû nous quitter à l’âge de 14 ans. C’est très difficile pour une mère. » Valeria a donc assisté à l’éclosion de ses fils depuis la Galice où elle élève ses deux autres enfants : Thaisa, l’unique fille de Mazinho et le petit Bruno, issu d’une seconde union. L’autre femme du clan Alcántara ne déroge d’ailleurs pas à la règle familiale. À seulement 14 ans, elle pratique le basket à un très bon niveau. Meneuse de jeu rapide et habile, elle semble aussi destinée à une carrière de sportive professionnelle. Les frangins n’ont qu’à bien se tenir…

Rafinha préfère Copacabana

Formé à la Masia comme son aîné, Rafinha a de nombreux points communs avec son frère. Normal. Mais dans certains domaines, le petit Rafael est meilleur que le numéro 11 du Barça. Paroles du padre. « Il a plus de verticalité que Thiago, un meilleur sens du but et est plus rapide. » Un bon point pour lui. Pour le moment, Rafinha n’a pas intégré durablement l’équipe première en compagnie de son frère. Il est en revanche l’un des maillons forts de la filiale du Barça et s’offre quelques apparitions avec les A. Les deux frérots ont notamment disputé le 6 décembre 2011 leur première rencontre de Ligue des champions côte à côte. Dans un match sans enjeu, Pep Guardiola décide de faire tourner son effectif face au Bate Borisov (4-0). Les deux frères sont sur la pelouse, la mère dans les gradins, le rêve devient réalité. « Thiago m’a appelée et m’a dit « Maman, Rafa est titulaire. » Alors j’ai envoyé un message à Rafa pour lui dire « Bonne chance, je t’aime » » , raconte avec sourire et émotion la mère du jeune Rafinha. S’il fait la fierté de sa mère, le petit frère de Thiago fait aussi le bonheur de son père. En optant pour le Brésil, il a réalisé le vœu de Mazinho. « Je me suis toujours senti plus brésilien que mon frère, donc j’ai pris cette décision de défendre le Brésil. Mon père a toujours voulu me voir jouer pour la Seleção. » C’est bien d’écouter son papa. Rafinha n’a pas encore été appelé avec les A, mais son talent pourrait lui permettre de connaître cela dans les prochaines années. Patience.

Rodrigo danse la serrinha

5 décembre 2012, le Barça affronte Benfica en Ligue des champions. Un match de groupe sans intérêt pour certains, une réunion de famille pour d’autres. Les frères Alcántara, titulaires, défient leur cousin, Rodrigo. Pas de jaloux à la fin du match. Égalité (0-0). À l’image de ses cousins, l’attaquant lisboète profite de l’expérience de son père, Adalberto, ancien joueur de Flamengo, pour gérer sa carrière. Comme eux, il possède la double nationalité hispano-brésilienne. Une culture qui a influencé son style de jeu. « J’ai hérité d’une partie de la culture brésilienne mais aussi de l’espagnole » , aime-t-il répéter. Arrivé à 12 ans en Espagne avec son père parti bosser au Celta Vigo avec le tonton Mazinho, Rodrigo fait ses classes dans le petit club de district de Val Miñor. Bien loin des superbes installations de la Masia. À 17 ans, le moment vient pour le jeune Rodrigo de passer un cap. Direction le Celta puis le Real Madrid pour terminer sa formation. Deux ans plus tard, le Benfica l’achète pour 6 millions d’euros. La bonne affaire. Un an de prêt à Bolton histoire de s’aguerrir et le fils d’Adalberto revient à Lisbonne. Pour sa première saison, il marque 16 buts en 38 rencontres. Cette année, il en est à 10 pions en 29 rencontres. Si la concurrence est présente chez les Aigles, il ne doute absolument pas. « Je suis rapide, j’aime prendre les espaces et j’ai aussi un bon jeu de tête. » Rodrigo se vante, mais c’est à son patrimoine génétique qu’il doit tout ça, tout comme Thiago. Alors on dit quoi ? Merci maman, merci papa.

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