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Alcácer, pas commun
Après avoir percé à Valence et été sous-utilisé à Barcelone, Paco Alcácer nage dans le bonheur au Borussia Dortmund tout en faisant celui du club allemand. Qui lui a permis de retrouver la sélection nationale d'Espagne.
Le triplé est aussi fou que le match en lui-même. Lorsque Paco Alcácer a suppléé Maximilian Philipp à l’heure de jeu face à Augsbourg lors de la septième journée de Bundesliga, le Borussia Dortmund était mené 1-0. Trois minutes plus tard, il voyait son attaquant égaliser. À la 96e, le remplaçant donnait la victoire aux siens au terme d’une rencontre totalement folle. Entre les deux, les visiteurs avaient repris l’avantage, concédé une nouvelle égalisation de l’homme de la partie, observé Mario Götze leur planter le but du 3-2 et recollé à trois partout. Jusqu’au coup de poignard du supersub le plus efficace d’Europe, voire de la planète.
En trois entrées en championnat, celui qui n’a pour le moment été titularisé qu’à une seule reprise (en Ligue des champions contre Monaco, un but) a en effet trouvé le chemin des filets pas moins de… six fois. En l’espace de 81 petites minutes, l’avant-centre a ainsi ouvert son compteur contre l’Eintracht Francfort, s’est offert un doublé sur la pelouse du Bayer Leverkusen, et a fait donc fait trois fois la différence devant les Bavarois. Complètement dingue.
Un succès plus global
« Je suis ravi d’avoir pu aider l’équipe. Je dis toujours que le plus important est d’entrer sur le terrain pour aider l’équipe d’une façon ou d’une autre. Cette fois, j’ai marqué trois buts, mais ce n’est pas ma victoire, c’est la victoire de toute l’équipe, a modestement réagi Alcácer face à la presse après son exploit. C’est un grand moment de joie, mais pas pour mes trois buts, plutôt pour le bonheur de tous mes coéquipiers. Le plus important, ce ne sont pas les buts, mais la joie de tous mes coéquipiers. » Sa victoire est en effet plus globale : c’est celle d’avoir su rebondir après quelques moments plus difficiles à Barcelone (à qui il appartient encore, le club catalan ne l’ayant que prêté au Borussia).
Quand il signe pour le FCB en 2016, l’Espagnol sort d’une grosse saison avec Valence (son club formateur avec lequel il a grimpé tous les échelons) et sait pertinemment qu’il rejoint une équipe dans laquelle il devra se contenter d’un rôle de coiffeur derrière Lionel Messi, Luis Suárez et Neymar. Mais malgré cet avertissement, des statistiques pas dégueus et un calendrier chargé, Paco ne parvient pas à se satisfaire de son temps de jeu (six titularisations en Liga en 2016-2017 pour six pions, huit en 2017-2018 pour quatre goals). Une situation qui lui fait en plus perdre sa place dans le groupe de la Roja, qu’il avait intégrée dès 2014 (même s’il n’a pas été retenu pour l’Euro en France).
La Roja, deux ans plus tard…
Alors, Alcácer a voté en faveur du changement. Pays différent, championnat différent, vie différente : c’est parti pour Dortmund. Une certaine prise de risque qui a immédiatement payé : son bon début d’exercice lui a permis d’être rappelé en sélection par Luis Enrique, qui a accroché son maillot aux côtés de ceux d’Álvaro Morata ou de Iago Aspas pour l’amical contre le pays de Galles et le match de Ligue des nations contre l’Angleterre – Diego Cota étant blessé. Plus de deux années que le garçon n’avait plus été présent dans une de ces listes où les présences demeurent si convoitées.
⚠ OFICIAL | Lista de convocados de @LUISENRIQUE21 para los partidos de la @SeFutbol ante Gales e Inglaterra#UnaNuevaIlusión? https://t.co/9jbgBLH3n7 pic.twitter.com/xbTNRJLux1
— Selección Española de Fútbol (@SeFutbol) 4 octobre 2018
« À Dortmund, je me sens soutenu par tous mes coéquipiers, et le club fait tout pour me faciliter la vie, a encore déclaré le buteur en guise de remerciement, mais sans fermer la porte à un retour à Barcelone. On verra ce qui se passera, mais, pour le moment, je me sens très bien ici. » À 25 piges, l’ancien de Getafe a de toute façon un peu de temps devant lui pour opter pour le bon choix. En attendant, l’attaquant va tenter de continuer à faire peur aux adversaires qui le voient sur la pelouse. Ou sur le banc.
Par Florian Cadu