- C'est Noël !
Albert Buche et Junior Dinde forment-ils la plus belle doublette de Noël ?
L'un a joué dans les années 30 en Suisse. L'autre évolue aujourd'hui au Brésil. Rien ne les rapproche. Sauf leur nom qui sent bon Noël.
Le 24 décembre 2015, nous dévoilions notre équipe type du réveillon de Noël. Devant, un duo plutôt improbable : Albert Büche et Junior Dinde. La dinde de Noël et la bûche. Deux immenses classiques des repas du 24 au soir, sur ces grandes tablées où l’on se pète le bide jusqu’au milieu de la nuit. Alors oui, Albert Büche et Junior Dinde ont bien existé. La Buche et la Dinde ont tous deux porté un short, des chaussettes et un maillot, et ont marqué des buts. Ils ne se sont jamais côtoyés, l’un étant né en 1911 et l’autre en 1995. Pourtant, l’idée même de les associer virtuellement dans une équipe (puisque l’un est milieu et l’autre était attaquant) est dans le pur esprit de Noël. Alors, en ce jour où des kilos de dinde aux marrons vont être engloutis, et que des centaines de milliers de bûche vont relancer l’éternel débat de fin de repas « plutôt bûche au chocolat ou bûche au café » , rendons hommage à ces deux joueurs, en essayant d’en savoir un peu plus sur eux. Car derrière leur nom fou, il y a aussi deux hommes.
L’attaquant a en tout cas connu une ascension fulgurante. Il connaît sa première sélection le 29 mars 1931 contre l’Italie, alors qu’il est âgé de dix-neuf ans. Il s’agit d’un match comptant pour la Dr Gero Cup, certainement un pré-hommage au concepteur de cyborgs de DragonBall Z. En tout, Büche va apparaître à cinq reprises avec l’équipe de Suisse lors de cette année 1931, et va même planter deux buts : le premier contre l’Écosse, le 24 mai au stade des Charmilles de Genève, le second le 13 juin à Prague, lors d’une défaite 7-3 contre la Tchécoslovaquie. Mais après une dernière apparition contre l’Autriche le 29 novembre 1931, plus rien. Il fera juste partie de la campagne 1934, mais sans y prendre part. Une carrière internationale express. En même temps, tout bon pâtissier vous le dira : une bonne bûche fourrée avec de la mousse, ça ne se garde pas plus de deux-trois jours au frigo.
Du coup, ce joueur de vingt et un ans a dû, comme tous ses compatriotes brésiliens, choisir un nom à inscrire dans son dos, au-dessus de son numéro. Facile : ce sera Junior Dinde. Évidemment, en brésilien, cela se prononce « Junior Dinedé » . Mais ce n’est pas grave. Junior Dinde, ça pète. Ça pète beaucoup plus que sa carrière, en tout cas. Junior Dinde, que l’on peut également appeler Junior Freitas à en croire sa page de stats sur Ogol.com.br, n’a en effet jamais goûté aux joies de la première division brésilienne. Les clubs dont il a porté le maillot ? Estação, Barra, Piauí, puis Fortaleza, où il tente depuis 2015 de s’imposer.
Lors de l’été 2016, il a disputé quelques matchs avec Hercílio Luz, un petit club évoluant en deuxième division du championnat régional Catarinense, mais son prêt s’est terminé le 10 août 2016 après que le nouveau comité technique du club a décidé de ne pas le conserver. Le voilà donc de retour à Fortaleza, où il porte désormais le numéro vingt. Ce qui est plutôt normal, puisque, comme l’explique le sommelier Emmanuel Delmas, vin et dinde se marient à la perfection : « Les vins rouges sont en mesure de s’associer avec la chair de la dinde, à condition que celle-ci reste tendre. Privilégiez donc les vins souples en tanins, ou orientez-vous vers des vins blancs de belle chair. » Ce qui nous amène donc à une terrible conclusion : la vraie doublette de Noël ne serait donc pas Albert Büche-Junior Dinde, mais plutôt Junior Dinde-Mohamed Chabli. Une question qui méritera assurément d’être posée au Noël 2017.
Par Éric Maggiori