Tu viens de faire un clip à Auguste-Delaune avec La Blogothèque. Comment c’était ?
C’était dingue. C’était la première fois que j’y rentrais et se retrouver au milieu dans ce lieu vide, c’était génial. Alors j’imagine comment ça doit être quand c’est plein à craquer. J’avais jamais percuté la pression que pouvaient ressentir les joueurs en entrant dans un stade, savoir faire les choses correctement devant les gens. Un peu comme un musicien qui ne doit pas se rater en concert. Les footballeurs doivent être des robots pour supporter ça. Encore plus en Coupe du monde quand t’as la pression de ton pays, toutes les caméras et la foule autour. Du coup, je comprends un peu que derrière, les mecs vrillent comme des rockstars. Pour le clip, il y avait pas mal de pression, aussi. Notamment parce que ça s’est accéléré au dernier moment : le 10 juin, le Stade de Reims devait refaire la pelouse du stade pour la reprise. Donc on a dû trouver la chorale, le drone et tourner, tout ça en deux jours. Le Stade de Reims s’est très bien occupé de nous. Et puis le fait d’avoir ce stade ouvert la nuit rien que pour nous, c’était génial. D’autant plus parce que j’ai été voisin de ce stade quand j’étais gamin donc je vivais au rythme des cris de la foule et des lumières. Il y a d’ailleurs eu des coups de fil de riverains à deux heures du matin : « Qu’est-ce qui se passe ? Il y a un entraînement ? » (rires)
Comment tu as réussi à convaincre le Stade de Reims de faire ce clip à Delaune ?
Ben tout simplement, je les ai appelés gentiment : « Euh… Bonjour ! » (rires) Au départ, ils se sont demandé qui j’étais parce que ça devait être la quinzième demande depuis le début de l’année. Finalement, ça s’est fait parce qu’ils ont compris que l’envie était de faire une carte postale rémoise et que le Stade de Reims devait faire partie de cette carte postale. Que ça serait un bel objet qui mettrait en valeur le stade. Pour cette raison, le drone, c’était presque la condition sine qua non. Ça nous a permis de filmer le stade comme jamais auparavant. Quand tu regardes le résultat, t’as l’impression de voir FIFA 2015. On a fait sept morceaux dans sept lieux différents qui symbolisent ma ville et Delaune, c’est un élément emblématique de la ville de Reims. Dans le montage final, le film se terminera à Delaune, d’ailleurs. Même si t’es pas footeux, si t’es dans le coin du stade un jour de match, tu comprends direct que quelque chose se passe. Il y a une émulsion différente dans la ville, ça vit beaucoup plus. En partie parce que Delaune est un des seuls stades qui se situe encore en centre-ville. Et puis Delaune, ça collait bien au morceau, le côté épique avec les cuivres et les choristes comme équipe de football. Le Stade de Reims nous a d’ailleurs prêté les maillots. C’est dommage parce que les choristes n’ont pas les maillots extérieur. Faut comprendre que le Stade de Reims, c’est l’histoire de la ville au même titre que le concert de Nico et Tangerine Dream à la cathédrale de Reims en 1974 ou les Lionceaux, le premier groupe de rock des années 60. Histoire de situer que pas grand-chose s’est passé depuis ! (rires)
T’as suivi un peu la Coupe du monde ?
Un petit peu, ouais. J’ai surtout aimé parce qu’il y avait beaucoup de buts et que souvent, c’est le facteur qui fait que tu décroches ou non d’un match quand tu n’es pas un grand passionné. Là, le 7-1 de l’Allemagne et du Brésil… C’est du basket, le truc ! On était en tournée au Québec à ce moment-là. On est partis juste avant les quarts de finale et on s’était dit avec mon batteur qu’on ferait un truc si la France gagnait : lui mettrait son maillot de l’équipe de France et moi, je jouerais la Marseillaise à la guitare électrique ! (rires) Les Québecois auraient pas pigé ! Le soccer, c’est pas trop leur truc… Ceci dit, c’est pas non plus trop mon truc. D’ailleurs, j’ai été plutôt déçu de ne pas voir la France aller jusqu’au bout, en partie parce que comme tout mec qui ne suit pas forcément le foot, je m’intéresse à la compétition à partir des huitièmes, quarts de finale ! (rires) Pour tout te dire, en 98, j’ai même raté les deux buts de Zidane parce que j’ai pas vu la première mi-temps. En revanche, même si je n’avais que sept ans, je me rappelle très bien de la Coupe du monde 86 au Mexique, avec la victoire de l’Argentine et l’équipe de France qui chute en demi-finale. Là, on ratait pas un match avec mon père.
Toi qui es musicien, t’aurais aimé composer un hymne de foot ?
C’est marrant parce que Guillaume de The Shoes a fait la musique d’entrée des joueurs au Stade de Reims. Il nous avait proposé de le faire ensemble avec Yuksek et moi. On n’y est pas parvenus. Ça m’aurait chauffé de faire un hymne de foot, ouais. Tu t’imagines tellement le moment où les joueurs entrent et tous les mecs hurlent sur les premières notes… Pour un titre, devenir un hymne scandé dans un stade de foot, c’est le summum du tube. Il faut que le thème soit efficace et assez simple pour que ça marche. Mais épique aussi. Épique et simple, sans un orchestre philharmonique. Et puis ce sont de vrais intros de morceaux, à chaque fois. Un gros thème et une entrée de batterie de ouf. Quelque chose de très percussif. Un côté Dieux du stade qui perdure. T’arrives pas avec une flûte de Pan, par exemple. Le Stade de Reims m’a demandé s’ils pouvaient passer mon album à la mi-temps. Bah attends, carrément ! Ceci dit, je sais pas si un de mes morceaux pourrait faire figure d’hymne… Peut-être Whispers under the moonlight. Mais le high level du tube, c’est Gloria Gaynor avec I Will Survive, Survivor avec Eye of the Tiger, les White Stripes avec Seven Nation Army. Ou We are the Champions de Queen. D’ailleurs, on est d’accord, les types, ils ont fait ce morceau exprès pour que ce soit joué dans les stades, non ? Il y a un truc pas clair avec ce morceau.
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