- Coupe du Roi
- 16es
- Alavés-Gérone
Alavés, la hype des teigneux
Dauphin du Barça, Alavés, encore vainqueur de Villarreal ce week-end (2-1), est la grosse sensation de la Liga après dix journées. Les Basques surprennent dans un championnat réputé pour laisser peu de place aux outsiders. Reste à savoir si cela peut durer.
C’est la folie à Alavés et pour s’en rendre compte, il suffit d’écouter le coach du Deportivo, Abelardo Fernández Antuña, qui ne trouve pas d’autres mots que « dinguerie » pour qualifier le début de saison de ses hommes, 2es avec 20 points après 10 journées de Liga. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le Deportivo Alavés apparaît juste en dessous du FC Barcelone au moment de dresser le classement actuel du championnat espagnol. Inespéré pour les Babazorros ? Oui. Mille fois oui.
Sept points pris dans les arrêts de jeu
Pour comprendre la mentalité de mort de faim qui entoure le club cette saison, une statistique suffit : sur les vingt points acquis en dix journées, sept ont été obtenus dans le temps additionnel d’une fin de rencontre. D’abord grâce à un but d’Ibai Gómez sur le terrain de Valladolid (0-1, 4e journée), puis un match nul acquis sur la pelouse de Getafe avec Jonathan Calleri (1-1, 6e j.), une victoire à l’arrachée contre le Real Madrid sur un coup de tête de Manu García (1-0, 8e j.) et un nouveau succès le week-end dernier contre Villarreal avec un but de roublard signé Borja Bastón (2-1, 10e j.). Des noms qui n’indiquent pas grand-chose sur le niveau de ces joueurs, mais qui traduisent un état d’esprit commun : celui d’un désir de révolte.
Dans les cages, Fernando Pacheco arpente le but de fort belle manière pour sa quatrième saison sous le maillot bleu et blanc. Dénué de chance d’arriver à intégrer un jour l’équipe première du Real Madrid, ce portier révèle en ce moment toute la qualité de la formation de la Fábrica, trop souvent mise à l’écart par une Maison-Blanche avide de transferts coûteux. Dans le même registre, John Guidetti revient aussi de loin. Peu en réussite au Celta de Vigo, le Suédois retrouve des couleurs depuis l’an passé et œuvre dans un rôle de soutien de Calleri ou Bastón, deux buteurs revanchards après une saison 2017-2018 bouclée par une relégation respective avec Las Palmas et Málaga. Peu avant la réception du Real à Mendizorroza, Ibai Gómez profitait d’un vestiaire focalisé pour haranguer sa troupe sans passer par des discours alambiqués : « La base, c’est de l’ordre et aucun doute ! » La meilleure des recettes pour gagner à l’usure.
Pitu l’insensible
Cette semaine, Alavés, 14e du dernier exercice, va devoir gérer un calendrier alourdi par un match de Coupe du Roi contre le FC Gérone. Si cette affiche entre deux pensionnaires de Liga apparaît prometteuse sur le papier, El Pitu Abelardo, surnom donné pour sa petite taille à l’âge enfant, compte bien offrir un temps de jeu « mérité » aux habituels remplaçants « pour la concurrence qu’ils créent dans ce groupe » . Heureux comme un homme qui ne s’attendait pas à se retrouver dans une situation aussi confortable pour célébrer Halloween, l’ancien défenseur du Barça entre 1994 et 2002 garde la tête bien vissée sur les épaules dans cette spirale positive. « Je mettrais bien dix ou douze équipes dans les équipes susceptibles de descendre à la fin de la saison, confiait-il en conférence d’après-match dimanche dernier. Certains seront huitièmes, d’autres seront derniers. Mais je suis catégorique : à la fin, les effectifs larges finissent toujours pas prendre le dessus. Luis Aragonés disait toujours que la Liga se jouait dans les dix dernières journées, et il avait raison. » En attendant, c’est grâce aux dix premières journées qu’Alavés est en train de rêver.
Par Antoine Donnarieix