Votre intérêt pour Arsenal, c’est toujours d’actualité ?
J’ai grandi près d’Highbury. À six ans, j’avais déjà ma place attitrée, près de l’horloge. À l’époque, rester debout tout le match, chanter, parler aux gens, c’était ma raison d’aimer le foot. Je suis un supporter terrible, qui parle beaucoup trop en tribune et se désintéresse quand ça ne marche pas. J’aime beaucoup Arsène, mais si le club était un petit peu plus strict avec certains joueurs, l’équipe tournerait mieux. Et en même temps, tous les ans, Arsène nous refait le même coup : il annonce qu’il n’y aura plus de transferts quelques heures après que la campagne des abonnements s’est terminée. Ça énerve, forcément…
Et Mezut Özil ?
Le club est plutôt riche, même si ce n’est pas le PSG ou Manchester City. Disons juste que les supporters sont plutôt patients avec lui… Mais il faut prendre le temps de comprendre des personnalités différentes. Moi, je ne supportais pas Tony Adams quand il parlait. Sur le terrain, rien à redire, mais lorsqu’il ouvrait la bouche, c’était très souvent pour dire quelque chose de complètement stupide. Thierry Henry était plus intéressant, et aujourd’hui, il ne faut pas sous-estimer les jeunes : Walcott et Ramsey, je crois qu’ils ont un vrai sens de l’humour, beaucoup d’auto-dérision, mais surtout, ils sont utiles à l’équipe, fiables, réguliers, tu peux leur faire confiance, plus que les anciens, peut-être… J’avais invité Wenger et l’équipe à l’avant-première de mon film, et bien le seul qui s’est pointé à l’époque, c’était Lee Dixon.
Quel est votre rapport au jeu ?
Je m’y intéresse comme un étudiant permanent. Prends le cas de Luis Suárez : l’année dernière, c’était le méchant, le mort de faim, le type qui mord un joueur, en insulte un autre. En une saison, il est devenu un des meilleurs joueurs de la Premier League, mais aussi pas loin d’être un des plus populaires. Là, le Real Madrid va se jeter sur lui. La capacité de certains joueurs à retomber sur leurs pieds m’a toujours fascinée.
Samir Nasri qui ne va pas à la Coupe du monde, ça vous parle ?
En Angleterre, il est bon, chez nous aussi, il avait été bon, mais qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Personne ne se sent mal chez nous par rapport à lui parce qu’il est parti pour l’argent. Fàbregas, lui, ça n’a pas été la même histoire, c’était un meilleur joueur, même s’il était plutôt inconsistant, très bon ou alors pas du tout.
Une vague idée de ce qui va se passer pour la sélection anglaise au Brésil ?
Notre problème, c’est Wayne Rooney. Il ne doit plus jouer pour l’Angleterre, vraiment, il est beaucoup trop cupide de tout, en fait : je déteste les joueurs qui n’arrêtent pas de crier pour qu’on leur donne le ballon. Ce type terrorise quand même tous les jeunes joueurs, qui se sentent obligés de le trouver. Les anciens doivent savoir que, s’ils ne lui donnent pas, ils l’auront sur le dos ensuite, pendant ou après le match, donc il finit par toucher beaucoup de ballons, mais ce n’est pas une bonne chose pour les autres, vraiment… Il faut faire confiance à une nouvelle forme de coopération sur le terrain. Je ne suis absolument pas nostalgique de ces caractériels qui aboient.
L’Atalanta se place, Salzbourg se réveille
Propos recueillis par BF / Remerciements : Eric Lavatine.