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Alaba en haut ?
Après avoir rayonné avec le Bayern Munich il y a quelques saisons, David Alaba est petit à petit rentré dans le rang. Sans toutefois perdre l'intégralité de sa splendeur. Signe qu’il conserve toutes ses chances de devenir le meilleur à son poste. En quittant l’Allemagne pour l’Espagne ?
Jamais « de haut en bas » , toujours « de bas en haut, de bas en haut ! » David Alaba, s’il adore à coup sûr son métier, n’a certainement jamais regardé Le plus beau métier du monde, film français avec Gérard Depardieu dans le rôle principal, sorti quand le joueur avait à peine quatre ans. Mais même sans visionnage, et même s’il ne connaît rien à la meilleure façon de poignarder quelqu’un, l’Autrichien sera d’accord avec Daniel Prévost : une trajectoire allant de bas en haut est souvent préférable au contraire. Surtout quand il est question d’une carrière de footballeur.
Le mouvement vers le sommet, Alaba l’a connu très tôt. Arrivé au Bayern Munich en 2009 puis prêté une saison à Hoffenheim deux ans plus tard, l’arrière gauche s’impose ensuite très vite chez les Bavarois. À tel point qu’au-delà des titres nationaux et continentaux, le petit David s’invite au sein de l’équipe type de la Ligue des champions en 2013. Et dans l’équipe de l’année UEFA 2013, 2014 et 2015. Autrement dit, le latéral est considéré comme l’un des meilleurs de la planète à son poste. Malheureusement pour lui, le Munichois va aussi devoir affronter la dynamique inverse. À savoir descendre de son piédestal en raison de prestations moins abouties.
Après un Euro 2016 raté avec sa sélection (où il fut majoritairement utilisé comme meneur de jeu assez isolé), l’international aux 59 sélections peine à retrouver son lustre d’antan. Bien entendu, il reste une valeur sûre et conserve un certain statut chez l’ogre allemand (29 titularisations en 2016-2017). Mais ses performances sont bien loin de ressembler à celles qui faisaient de lui un quasi-incontournable quand on pensait dream-team. En témoigne son titre déchu de joueur autrichien de l’année. Une couronne qu’il a portée sans discontinuer entre 2011 et 2016, et qu’il a dû déposer sur le crâne de Marcel Sabitzer en 2017 (l’attaquant étant même précédé de Guido Burgstaller).
Des chiffres et des signes
En témoignent, aussi, ses statistiques. Défenseur moderne et offensif, capable de faire trembler les filets une dizaine de fois en une seule saison (en 2014-2015 ou en 2012-2013 par exemple, toutes compétitions et équipes confondues), Alaba n’a trouvé le chemin du but qu’une seule et unique fois depuis cet été. Les passes décisives ? Une seule avant mi-décembre, quand il avait servi neuf caviars la saison dernière ou en 2013-2014. Plus globalement, le garçon frappe moins au but depuis deux ans, se montre moins présent dans son couloir, et perd davantage de duels aériens.
Mais il y a pire : celui qui a récemment atteint les 200 matchs en Bundesliga (ce qui fait de lui le plus jeune joueur étranger à passer cette barre) et qui est régulièrement handicapé par de petites blessures ennuyeuses (pas moins de sept depuis juin 2017) n’est plus un indiscutable aux yeux de Jupp Heynckes, puisqu’il n’a démarré que quatorze journées de championnat. Sa valeur marchande est d’ailleurs passée de 45 millions d’euros à 38. Pas anodin pour un jeune gars de 25 ans évoluant dans l’un des plus gros clubs de la planète.
La Catalogne pour devenir autonome ?
Est-ce à dire qu’on ne reverra plus jamais le formidable Alaba sexy que tout le monde aime regarder ? Non, absolument pas. Car le bonhomme rappelle parfois qu’il en a toujours sous le pied (comme récemment contre Hambourg, une assist ; au match aller contre un Beşiktaş qu’il retrouve ce soir, une passe dé également ; à Fribourg). Et peut-être aussi parce que son rebond passe par un départ du Bayern, où il a visiblement fait le tour au regard de ce que disent ses déclarations.
« Je me sens vraiment très bien ici, mais je peux m’imaginer prendre un autre chemin dans l’avenir pour passer un palier ou trouver un nouveau défi » , vient-il ainsi de balancer dans les colonnes du Kurier, sachant pertinemment que le Real Madrid, Barcelone, Manchester City ou encore Chelsea pensent à lui. Selon certaines sources plus ou moins fiables, et donc à prendre avec des pincettes, Ernesto Valverde serait même déjà en contact avec les proches du protagoniste. Si jamais Daniel Prévost souhaite s’improviser agent et adresser quelques conseils…
Par Florian Cadu