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Al Wasl se déleste de Maradona
Pour sa première véritable expérience en tant qu’entraîneur de club, Diego Maradona, au sortir d’une sale saison avec les Émiratis d’Al Wasl, a échoué. Un exemple qui prouve, une fois de plus, que ce n’est pas parce qu’on a été un super joueur qu’on devient forcément un grand meneur d’hommes.
Dans le monde du football, certains sont entrés dans la légende en tant que joueurs. À la fin de leur carrière, il y a ceux qui décident de se mettre en retrait, et de se consacrer à leur famille, à leurs amis, voire à faire le bien autour d’eux. Exemples : Pelé, Uwe Seeler, Eusébio, Paolo Rossi, entre autres. Et puis il y a ceux qui ne peuvent imaginer la vie sans être près d’un terrain. Président de club ? Trop facile. Dans un premier temps, le plus facile pour vivre sa passion du mieux possible et tenter de garder une notoriété conséquente, c’est d’être au plus près du pré.
Entraîneur, donc. À ce petit jeu, des gars comme Beckenbauer ou Cruyff ont réussi leur pari. Le premier a été champion du monde en 1990, le second s’est fait plaisir en transmettant l’héritage de Rinus Michels au FC Barcelone. Et puis il y a Diego Armando Maradona. Un joueur exceptionnel, pour sûr. Un amoureux du ballon, pas de doute là-dessus non plus : il n’y a qu’à voir comment il caresse le cuir de sa patte gauche encore aujourd’hui. Par contre, pour ce qui est d’entraîner, ça, c’est une autre histoire.
Un coach qui n’a connu que des tandems
Après un an passé sous le soleil et l’air climatisé des Émirats arabes unis, El Pibe de Oro a été prié de faire ses valises. « Après une réunion du conseil d’administration du club d’Al Wasl tenue mardi (…) il a été décidé de mettre fin au contrat de Diego Maradona et de son encadrement technique. » Les Émiratis sont des mecs sympas, ils sont prêts à lâcher énormément pour attirer des vieilles gloires sur la péninsule arabique, mais faut pas déconner non plus. Même s’il s’agit de l’un des plus grands joueurs du XXe siècle. Le joueur en question n’est, techniquement, plus sur le terrain, il dirige des hommes. Et force est de constater que pour l’instant, ce n’est pas trop ça.
Pourtant, il s’agissait de la première véritable expérience de l’Argentin en tant qu’entraîneur-manager, sa quatrième au total. Pour la première fois de sa carrière, il n’était plus assisté. La première, c’était en 94-95, avec son pote Carlos Fren. Ensemble, les deux hommes avaient dirigé le Textil Mandiyú puis le Racing Club, pour des résultats franchement pas terribles. De 2008 à 2010, Maradona était certes coach de la sélection argentine, mais il avait derrière lui un homme du nom de Carlos Bilardo. Rien de moins que l’entraîneur qui a fait gagner l’Argentine en 1986. Après s’être fait bouffer par l’Allemagne en quarts de finale (4-0 sec), Maradona ne sera pas prolongé par le directeur technique en question. Il aura beau crier à la manipulation, personne n’y croit vraiment.
Une saison catastrophique
Monsieur Maradona, alors au chômage, fait des pieds et des mains un peu partout dans le monde pour coacher une équipe. En mai 2011, Al Wasl finit par tendre l’oreille et lui propose un joli contrat jusqu’en 2013, avec un salaire de 3,5 millions de dollars par an à la clé. Tout le monde se frotte donc les mains. Au final, ce fut une grosse déception. Outre les prêts à la pelle de joueurs locaux, le recrutement est constitué de Sud-Américains de seconde zone, comme les Argentins Mariano Donda (ex-Bari) et Juan Mercier (ex-Argentinos Juniors), ainsi que du Chilien Edson Puch (ex-Universidad de Chile). L’Uruguayen Juan Olivera aura beau tirer son épingle du jeu, ses 13 buts en 20 matchs n’arriveront pas vraiment à faire décoller Al Wasl, qui finira huitième du championnat (sur douze) et qui se fera dégager en quarts de la Presidents Cup et en demies de la Coupe des Émirats.
Pourtant, Maradona y avait vraiment mis de la bonne volonté. Il était tout à fait conscient qu’Al Wasl n’allait être qu’une étape, certes, mais qu’elle allait être importante pour la suite de sa carrière. « Je suis arrivé ici avec l’idée de bosser dur et d’arriver à accomplir quelque chose. […] Mon intention n’était pas de venir, de me la couler douce et de passer du temps sur la plage. Je suis content d’être ici. C’est une chance pour moi. Je profite du moment présent » , avait-il déclaré cette saison alors que ça commençait à sentir le soufre. Malgré une saison ratée, le nouveau président du club, Mohammed ben Fahd, avait décidé de le garder, dans un premier temps. Avant de le licencier, finalement. Du coup, on devrait bientôt le voir courir dans tous les sens pour décrocher un job. À moins qu’il ne décide de se calmer et d’arrêter d’écorner la belle image qu’on a de lui. En tant que joueur, s’entend.
Ali Farhat