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Al-Fahim, nouveau maître de la Premier League ?

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Al-Fahim, nouveau maître de la Premier League ?

Portsmouth-Manchester City a beau ne pas être une affiche bien bandante, elle préfigure peut-être la Premier League de demain. Celle qui puise ses fonds au Moyen-Orient avec au cœur de ce business plan un homme : Sulaiman Al-Fahim. Portrait.

Qu’on se le dise, l’Angleterre n’a de souveraine que sa couronne. Pour le reste, elle s’attache à se comporter en petite catin qui roule du cul dès qu’elle voit miroiter les biffetons. Et telle une girouette, la direction vers laquelle elle se tourne nous indique toujours le sens du vent. On avait eu la période de l’empire américain (Manchester United, Liverpool, Aston Villa, Tottenham notamment), et celle des oligarques russes (Chelsea, Portsmouth, Arsenal). L’heure est désormais aux pétrodollars du Moyen-Orient. Il faut dire que, si la crise a largement rincé les pros de l’immobilier et les princes de la finance, elle n’a pas nécessairement mis sur la paille les rois du pétrole. Et voilà comment, en pleine récession économique, Manchester City puis Portsmouth sont devenus propriétés de fortunes venues de Dubaï avec pour point commun un homme : Sulaiman Al-Fahim, 32 ans et dit le « Donald Trump d’Abu Dhabi » . Tout un programme…

Orphelin après une tragédie

Une histoire pas vraiment banale que celle d’Al-Fahim. Là où on attendait un richissime héritier en mal de hobbies, on découvre en fait un vrai self-made man. Du genre doué et précoce. Un type qui bosse à 11 ans dans la pharmacie du paternel, qui vers 14 boursicote sur le nom de sa daronne avant de s’attaquer dans la foulée au marché immobilier, est forcément un sacré loustic dévoré par l’ambition. Du genre à vendre père et mère ? On ne le saura jamais. Car à même pas 21 ans, Sulaiman Al-Fahim perd ses deux parents ainsi que son plus jeune frère dans un accident de voiture. Pour tourner la page et se reconstruire, l’orphelin se tourne vers le Nouveau Monde. Direction les Etats-Unis où il se chope un Master of Business Administration (MBA). Ambitieux, débrouillard et ultra-diplômé, Sulaiman Al-Fahim se lance à la conquête du monde des affaires. Ici l’immobilier, là les sociétés de productions audiovisuelles spécialisées dans la téléréalité et puis le sport. Une vraie passion en vérité. A 18 ans, le bougre avait déjà fondé le « Sulaiman Al-Fahim Group » chargé de financer l’éducation sportive aux Emirats Arabes Unis. Si Al-Fahim est mordu d’échecs (il préside la fédération d’échecs émirati et prétend même avoir été 5e joueur mondial à l’âge de 9 ans mais là, on n’est pas obligé de le croire), le truc qui le fait triper, c’est le football. Populaire, universel même et vecteur de sommes astronomiques, le ballon rond a effectivement de quoi séduire un goinfre comme Al-Fahim.

Portsmouth, école de l’humilité ?

Notre milliardaire s’est d’abord fait la main dans les environs en prenant la direction d’Al-Aïn, l’ancien club de Kader Keita, juste pour voir. Résultat : une Ligue des champions d’Asie. Forcément, ça aiguise l’appétit et surtout l’envie d’aller jouer dans la cour des grands. D’abord en sponsorisant un club du Costa Rica, puis la Bundesliga avant d’ouvrir une académie de football en partenariat avec l’Inter Milan. Oui mais bon, le Costa Rica, l’Allemagne et l’Italie, c’est bien gentil mais le vrai frisson pour tout néophyte du ballon rond qui se respecte, c’est en Angleterre et nulle part ailleurs. Alors notre bonhomme fait le nécessaire. Membre du consortium Abu Dhabi United Group, Al-Fahim représente ce fond d’investissement pour racheter Manchester City en septembre 2008. Al-Fahim touche son Graal. Le club enrôle aussitôt Robinho, et Al-Fahim se voit en maître de la planète foot. « Notre but est de faire de City le plus grand club du monde » . Mais Al-Fahim n’est que le mandataire du Cheikh Mansour Bin Zayed Al-Nahyan qui nomme Khaldoon Al-Mubarak à la présidence. Damned ! Al-Fahim ne peut se contenter d’un siège au board. Alors cet été, il rachète Portsmouth à Alexandre Gaydamak. Avec des ambitions forcément moins spectaculaires. Là où City avait tout de suite chopé un Robinho avant de siphonner tout le royaume, Portsmouth recrute Boateng, se fait prêter Dindane en rêvant d’Aurélien Capoue. Yeah !

Oui, à Pompey, avec son nouveau joujou soldé, Al-Fahim découvre l’humilité. Mais on en est sûr, il ne tardera à retrouver sa gourmandise habituelle. Dès dimanche par exemple, en accueillant, tiens tiens, Manchester City à Fratton Park. Al-Fahim n’est pas encore le maître du monde. Mais il est déjà un personnage central du football anglais.

Les notes de Koh-Lanta : la tribu maudite

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