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Akinfeev, quel pied !

Par Théo Denmat
Akinfeev, quel pied !

Si la Russie est en quarts de finale d'un Mondial pour la première fois depuis 1970 (époque URSS), c'est grâce à lui. Et en un instant, Igor Akinfeev est devenu devant Iago Aspas le sauveur que l'on attendait qu'il soit en sélection depuis bientôt douze ans.

C’est la grande blague du moment en Russie : sur les nouveaux billets de cent roubles, on peut apercevoir Igor Akinfeev. Ou sa silhouette, plus exactement, apposée sur la partie la plus brillante de ces biftons imprimés en nombre limité par la banque centrale russe à l’occasion du Mondial. Au départ, c’était un simple croquis d’un gardien lancé dans un arrêt improbable : extension horizontale, tête tournée vers la droite, et pied gauche levé haut pour repousser un ballon imaginaire. Et puis, c’est devenu une évidence après l’Espagne. Prémonitoire ou non, le billet représente le capitaine de la Sbornaïa face à Iago Aspas, sur ce dernier tir repoussé de la patte au bout d’une séance de tirs au but qui l’avait déjà vu écœurer Koke. Ça valait bien un petit tweet agrémenté du message suivant : « La prédiction a toujours été notre fort. »

Avant cela, tant de rendez-vous manqués…

Voilà où en est désormais la scène du stand-up russe : à comparer la main de Dieu de Maradona 1986 au pied du dieu Akinfeev en 2018. Il faut dire que le portier, titulaire en équipe nationale depuis un temps où Jean-Paul II était encore un pape vivant (2005), n’a pas toujours répondu aux attentes qui lui collaient aux basques depuis son éclosion à 17 ans au CSKA Moscou (seul et unique club dont il ait jamais porté la tunique). Avant les neufs arrêts de sa 109e sélection face à la Roja, donc, notamment devant Iniesta et Aspas (85e), puis Rodrigo (109e), il y avait eu quelques conneries. Et même pas mal de larmes. On s’en souvient à peine, mais le gamin avait été obligé de présenter ses excuses nationales à l’issue d’une piteuse Coupe du monde 2014, où sa boulette face à la Corée du Sud lors du premier match avait mis son pays dans de sales draps.

Quelques jours plus tard, un laser dans les yeux le déconcentrait au moment d’arrêter un coup franc belge, avant de rater une sortie contre l’Algérie qui aurait pu éviter à la Russie de terminer avant-dernière de son groupe H. La presse du pays le descend alors à boulets rouges, et il termine même dans le Flop 11 du Mondial dressé par la Gazzetta dello Sport, pas aidé par la réputation qui le poursuit en Europe depuis son fabuleux record de 43 matchs consécutifs de Ligue des champions en encaissant au moins un but. Histoire de simplifier le calcul : onze ans et trois mois de douleur entre le 1er novembre 2006 face à Arsenal et le 22 novembre 2017 contre le Benfica Lisbonne. Et encore, c’est sans aborder cette sortie foireuse l’an passé contre le Mexique qui a coûté une place en demi-finales de la Coupe des confédérations à la Russie… Lui, le crack de Football Manager ? Le type décrit lors de ses jeunes années par Oliver Kahn comme « le potentiel futur meilleur gardien du monde » ?

L’envol de l’indétrônable

Ce n’est pas pour rien si le bonhomme a donné, jeudi dernier, son nom au nouvel aigle brun des steppes du zoo de Moscou. Un animal à la « vision affûtée et aux réactions rapides comme l’éclair, comme Igor Akinfeev » , ainsi que l’a gentiment déclaré sa directrice générale Svetlana Akulova. Mais qui, avec ses deux mètres d’envergure, peut aussi mettre du temps à prendre son envol. Attention, on ne parle ici que de l’échelle internationale, tant ses performances en club ne souffrent plus aucune comparaison. Au milieu des stats et de ses trophées, la plus éloquente : en 2014, il a paradoxalement battu le record de 204 clean-sheets pour un gardien russe, détenu jusque-là par… Lev Yachine, rien que ça. C’est simple : au pays, il est une légende de 32 ans et 1,85m. « C’est un dieu, et je pense qu’il est meilleur que De Gea, expliquait cette semaine son premier coach Pavel Koval. J’ai été témoin de trois grandes ères au cours de ma vie : l’ère Yachine, l’ère Dasaev, et maintenant celle d’Akinfeev. »

Et puisque l’on en est aux hommages, autant continuer. « Igor représente un véritable modèle pour des millions de jeunes Russes. C’est un grand professionnel et un garçon charmant. En 2018, les espoirs de l’équipe de Russie reposeront certainement en partie sur ses épaules » , prédisait le vice-Premier ministre Vitaly Mutko en 2012. Schmeichel senior, sur Russia Today : « On voit des statues de héros partout en Russie… Akinfeev mérite une statue après aujourd’hui. » Et enfin Sergueï Ovchinnikov pour la même chaîne, à qui l’intéressé a succédé dans les cages de la Sbornaïa : « Je ne veux pas appeler les gens des héros. Les héros sont les hommes qui se sont battus lors de la Grande Guerre patriotique. Mais Igor est un grand homme. » Attention : après le match face à Croatie, il ne tiendra peut-être plus sur les billets de cent roubles…


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