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Ajax bat Lolo Blanc !
« Pour moi, l'Ajax, c'est un club mythique », a déclaré Laurent Blanc lundi en conf d'avant-match. Pas faux, Lolo. Mais il y a mieux : le PSG est aussi un club « ajaxien » ! Si, si. En voici les preuves…
L’ombre de Johan Cruijff a souvent plané sur le Parc des Princes… À ce propos, Lolo aurait pu se rappeler que c’est Johan 1er qui l’avait fait venir au Barça en 1996 du temps qu’il coachait la Dream Team (ou ce qu’il en restait). Pas de chance : Nunez vira El Flaco Salvador de la Catalogne, au moment où le Chevalier Blanc débarquait au Nou Camp… On peut aussi rappeler qu’avant de gicler du Barça, Johan 1er avait tanné ses dirigeants en vain pour signer Zidane (normal !), mais aussi Youri Djorkaeff qui s’était révélé à l’Europe entière… au PSG ! Johan Cruijff fut aussi le rêve ultime de coach de Charles Biétry. En devenant président du PSG en 1998, le bon Charles avait tenté une approche du génie hollandais au vu de ses bonnes relations avec lui. Pour Canal +, en plus de quelques interviews, Johan s’était également prêté de bonne grâce à des sketchs foot au début des années 90 (Le geste technique, voir vidéo). Mais Johan n’eut même pas à décliner l’offre de Biétry puisqu’il avait déjà annoncé la fin définitive de sa carrière d’entraîneur. Charly tenta également une approche de Suaudeau, un autre coach au jeu spectaculaire susceptible d’enflammer le Parc. Mais Coco l’atrabilaire ne répondit pas par l’affirmative. Biétry se rabattit sur Alain Giresse. Avec le succès qu’on connaît.
Johan le Parisien…
Évoquer Johan Cruijff et le PSG, c’est aussi se souvenir que leur union aurait pu se concrétiser. En 1975, Daniel Hechter, couturier et président du PSG, entretenait lui aussi des relations amicales avec Johan Cruijff, joueur emblématique de l’Ajax puis du Barça, à l’époque. À l’été 75, Johan disputa le Tournoi de Paris avec le PSG et la rumeur de son transfert au PSG agita pendant quelques semaines les coulisses du club. On disait Johan en léger désamour avec le club catalan… Mais il demeura fidèle aux Blaugrana jusqu’en 1978. Dommage ! Johan Cruijff fit encore faux bond le mardi 8 mars 1977, à l’occasion du match amical au Parc des Princes, PSG-Ajax Amsterdam (première rencontre historique entre les deux clubs). À l’époque, le très jeune PSG avait besoin de ces matchs amicaux pour accroître sa toute petite popularité, ainsi que pour alimenter en cash au black afin de payer ses stars (authentique : Daniel Hechter nous l’a avoué publiquement). Or, en 1977, l’Ajax était encore un club bankable qu’on invitait souvent « pour l’affiche » . Johan Cruijff devait participer au match et jouer avec ses anciens potes ajacides. Malheureusement, le Barça n’autorisa pas sa venue. Bilan : 13 000 spectateurs seulement et victoire d’Amsterdam 4-0. Pour être complet, l’Ajax revint au Parc pour le Tournoi de Paris, toujours organisé par le PSG : le 20 mai 1980, les Parisiens battirent les Lanciers 3-2. Enfin, les deux clubs s’étaient affrontés au tournoi en salle de Bercy le 6 février 1989, avec une victoire d’Amsterdam sur le score de 8-4.
Filière yougoslave et un Sneijder
Mais l’histoire commune entre les deux clubs ne s’arrête pas à Johan Cruijff… Il faut rappeler le souvenir de deux grands entraîneurs yougoslaves passés par les deux clubs. Feu l’immense libero de l’Ajax (1966-1971), Velibor Vasović, entraîna le PSG à deux reprises entre 1976 et 1979. Toujours cette fascination parisienne pour le grand Ajax lors de cette décennie seventies… Le Serbe Vasović fut à l’Ajax l’un des inventeurs du hors-jeu ravageur ( « off-side trap » ). Un autre coach plus renommé, croate celui-là, feu Tomislav Ivić, entraîna l’Ajax en 1976-77 et le PSG en 1988-90). Mercenaire talentueux, le bon Tomislav coacha aussi l’OM à deux reprises ! La « filière yougoslave » a donc beaucoup nourri les échanges entre Paris et Amsterdam. Elle connaît aujourd’hui son apogée avec Zlatan. Mais il est bon de rappeler aussi le souvenir de Marko Pantelić, jeune attaquant doué, mais un peu trop melonesque qui passa par le PSG (1997-98) avant de voguer un peu partout et d’atterrir à l’Ajax en 2009-10… En juin 2013, le PSG aurait pu accueillir enfin un autre grand Ajacide (en sus de Zlatan, Maxwell et Van der Wiel), l’immense Frank Rikjaard. Après le refus de Fabio Capello de succéder à Carlo Ancelotti, Franky figura bel et bien sur la short list de Nasser Al-Khelaifi. Mais le grand frisé fit savoir qu’il envisageait de signer pour une année sabbatique… Avant Rikjaard, la piste Sneijder enflamma aussi la capitale en décembre 2012 : Mediaset relaya le quasi-accord signé entre Wesley et Leonardo. Le transfert capota. On a parlé de l’incompatibilité de caractères rédhibitoire entre les deux divas, Zlatan et Wesley : une sombre rancune qui datait de leurs années ajacides.
Sucettes, imper’ et guerre de Troie !
Et c’est tout ? Non. Le mimétisme parisien inspiré par l’Ajax se manifesta dans d’autres occasions. Le maillot extérieur du PSG (saison 2007-2008, Nike, Fly Emirates), tout blanc et avec une grande bande centrale rouge, ressemblait furieusement à celui d’un club célèbre… C’est sous cette tunique « ajacide » que le 17 mai 2008, Diané sauva le PSG à Sochaux en scorant deux fois (victoire précieuse 2-1). Ce printemps-là, ce maillot porta encore chance à Paris, qui battit Lens en finale de la Coupe de la Ligue 2008 (2-1). Paris ne fut pas le seul club français à « emprunter » le blanc à bande rouge centrale du maillot d’Ajax. L’AC Ajaccio (l’AC Ajaxio ?) fit de même il y a quelques saisons. Et cette année, la tunique du FC Metz ressemble comme deux gouttes d’eau à celle des Ajacides. Mimétisme encore : l’impayable Luis Fernandez accoutré sur le bord du terrain de son imper’ ample, « à la Cruijff » . Du temps où il coachait le PSG, le bon Luis alla jusqu’à sucer des Chupa Chups ! Comme Johan, là aussi. Ceci dit, pour finir, il existe bien un antagonisme historique entre le club parisien et le club d’Amsterdam. Il remonte à l’Antiquité mythologique grecque : le grand guerrier achéen Ajax combattit les princes troyens, dont un certain Pâris…
Chérif Ghemmour