- Ligue 1
- 9e journée
- Ajaccio/Bastia (0-0)
Ajaccio et Bastia ont oublié le spectacle
Avec des tacles, des explications front contre front, et un début de générale à dix minutes de la fin, le derby corse a tenu ses engagements en terme d'intensité. Pas en terme de jeu (0-0).
AC Ajaccio – Sporting Bastia : 0-0
La dernière fois que le Sporting Club de Bastia et l’AC Ajaccio s’étaient rencontrés dans le cadre du championnat, c’est en mars 2010. Les deux équipes étaient dans les bas-fonds de la Ligue 2, Alain Orsoni faisait une grève de la faim en prison, et les paris avaient été suspendus trois jours avant par la Française des jeux, déjà persuadée de la victoire bastiaise. Cette année, c’est un nul 0-0 qui évite une semaine compliquée aux deux formations. Mais impossible de croire qu’il ait pu y avoir un quelconque arrangement.
Tacles versus tampons
Car cette fois-ci, les conditions ont changé. Au quart de championnat, les deux clubs corses ont montré suffisamment pour ne pas faire partie des favoris à la descente. Surtout offensivement, de quoi se dire que ce derby peut être un truc un peu fou. Erreur. Déjà, à la vue de la pelouse, on peut penser que les contre-attaques éclair, où le ballon fuse, ça se passera ailleurs en Europe cet après-midi. Et puis il y a les supporters. Très présents et bruyants pour les deux camps, ils offrent la tentation aux acteurs de s’attirer les vivats de la foule par un geste beaucoup plus facile qu’un enchaînement qui fait mouche : la charge, si possible gratuite.
Un truc plus spectaculaire que méchant, juste pour la macagna, quoi. Khazri commence avec un tacle envolé sur Benjamin André. Cavalli réplique très vite par un tampon gratuit sur Choplin. Dix minutes de jeu, le match semble être lancé. Ça retombe assez vite. Les joueurs restent sérieux, offrant une belle opposition de style. Bastia évolue comme d’habitude dans son 4-2-3-1, envoyant quasiment tous ses ballons sur Modeste, très dangereux dans ses déviations de la tête. Ajaccio, dans un 4-4-2 losange, tente beaucoup plus, notamment par l’intermédiaire de son duo d’attaque Mutu-Eduardo, bien soutenu par Cavalli. À l’image d’une frappe lobée du meneur de jeu juste avant la pause : c’est placé, mais pas assez fort. Choplin sauve sur sa ligne.
Mutu passeur plus que buteur
Au retour des vestiaires, Alex Dupont sort Mutu, intéressant dans le jeu. Plus dans ses passes que dans ses appels ceci dit, à bout de souffle. Le technicien fait entrer Sigamary Diarra à la place pour repasser en 4-3-3 et bien prendre les côtés. C’est un échec. Bastia neutralise sans mal, mais ne prend pas pour autant l’avantage, Rothen faisant avant tout parler sa science de la frappe pour dégager le plus loin possible. Zéro intensité. Il faudra une altercation entre Cavalli et Angoula pour se réveiller. Mais quand on voit que ça débouche sur deux expulsions, des échauffourées, des bombes agricoles et des affrontements entre supporters, difficile de présenter ça comme quelque chose de positif. L’ACA essaie d’en profiter. Mais au moment de sortir un Benjamin André auteur d’un match plein, Dupont se rend compte qu’il n’a quasiment pas de banc. Tant pis, ça sera 0-0.
Par Romain Canuti