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Aït Fana : «On sait subir et marquer à la fin»
Au club depuis son plus jeune âge, l’excellent Karim Aït Fana, longtemps blessé, a manqué une grosse partie de la folle saison montpelliéraine. De retour sur les terrains, l’Héraultais se confie.
Comment vas-tu depuis ton retour de blessure ?
Ecoute, ça va bien. Enfin, ça va mieux, parce que cette période de blessure a quand même été compliquée. Là, depuis janvier, j’ai repris la compétition et ça va beaucoup mieux. Ca fait beaucoup de bien de retrouver la pelouse, parce que tu sais, ça fait presque un an que j’enchaîne les blessures. Etre à nouveau sur le terrain, c’est énormément de bonheur.
Tu t’estimes à 100% de tes capacités?
Je suis bien. Peut-être pas à 100%, mais j’ai retrouvé toutes mes sensations. J’ai eu la chance de pouvoir enchaîner les matchs depuis mon retour. J’ai joué cinq, six matchs titulaires et la je suis rentré contre Bordeaux. J’ai eu le droit à pas mal de temps de jeu, ça te permet de repartir sur de bons rails.
Cet enchaînement de blessures qui t’a diminué pendant presque une dizaine de mois, c’est le pire moment de ta carrière ?
Ouais, sans aucun doute. Parce que c’est la première fois que j’ai été blessé. Honnêtement, je n’ai jamais été blessé auparavant, même pas un petit truc, donc c’est vraiment difficile. Le pire moment, oui. Mais ça forge le caractère, comme on dit.
Dans ces moments difficiles, on arrive quand même à être content pour l’équipe, ou on a les boules de ne pas être là ?
Si, forcément, même si d’un côté, on est extrêmement content, parce que le club marche bien. Mais on est un petit peu dégoûté, parce qu’on aimerait bien participer…
Comment tu as vécu ces mois fous pour l’équipe ?
J’ai vécu ça de l’extérieur. Au début de la blessure, tu ne t’entraînes pas avec le groupe, du coup, on est un peu comme quelqu’un d’extérieur au groupe. Par exemple, tu ne fais pas forcément les déplacements. Après, on s’habitue, on essaye de trouver la motivation pour revenir encore plus fort. C’est ce que j’ai fait. Revenir comme cela, ce n’est pas quelque chose de facile. Je vais tout faire pour jouer.
Le retour n’a pas été trop dur ?
Ca fait six ans que je suis dans le groupe, ça facilite les choses pour le retour ! Je connais tout le monde au club, alors ça va oui, on peut dire que ça s’est très bien passé !
Ca fait un petit bout de temps que tu es au club. Ca te fait quoi de voir Montpellier à ce niveau ?
Ca me fait super plaisir. Aujourd’hui dans le groupe on est peut-être trois ou quatre à être là depuis cinq-six ans, et je me rappelle que pour ma première saison en Ligue 2, on a failli descendre en National, on s’était sauvés lors de la dernière journée. C’était chaud. Deux ans plus tard, on monte en Ligue 1, et aujourd’hui, on en est là, c’est exceptionnel. Quand tu regardes ce parcours, tu ne peux être que content aujourd’hui.
Justement, même dans tes rêves les plus fous, tu pensais voir le MHSC en tête de la Ligue 1 ?
Honnêtement, on ne pensait pas en arriver là. On pensait descendre en National ! Ensuite, pouvoir monter en Ligue 1, c’était déjà le top. Notre première année a été bonne. L’année d’après on fait une finale de Coupe de la Ligue, et aujourd’hui, nous sommes leaders. En fait, depuis qu’on a rejoint l’élite, c’est que du bonheur.
On a l’impression que les gens commencent à percevoir Montpellier comme un candidat sérieux au titre, tu ressens ça, toi ?
C’est sûr, on nous voit différemment parce que l’on enchaîne les victoires. Aujourd’hui, les observateurs se sont habitués au fait de nous voir faire de bons résultats. L’an dernier, on entendait partout qu’on allait craquer, et cela s’est produit, mais je suis convaincu que cette saison, les choses sont différentes. Cette année, on gagne des matchs que l’on ne gagnait pas l’an passé. On sait subir et marquer à la fin, alors que nous n’y arrivions pas avant.
Ca doit être sympa de revenir de blessure dans une équipe qui marche bien…
C’est sûr. Quand on revient de blessure dans une équipe qui ne marche pas, ça doit être compliqué ! Là, moi, l’équipe joue, c’est plus facile de me remettre dans le bain. Surtout pour quelqu’un qui aime les espaces comme moi. Pour un retour, c’est parfait.
Qu’est ce que l’équipe a de plus que la saison passée ?
Je pense que c’est l’expérience. Et puis ça fait quelques années que ce groupe vit ensemble, ce qui facilite les choses. Cela étant, il faut souligner le fait que le recrutement estival a été bon, avec l’apport de joueurs d’expérience comme Henri Bedimo, Vitorino Hilton ou John Utaka. J’espère que ça va continuer comme ça !
Quelle est l’équipe qui t’a le plus impressionné cette année ?
Paris au match aller, je pense. C’était costaud. J’étais en tribunes, et selon moi, on fait une première demi-heure très très bonne mais ils ont su accélérer au bon moment et nous mettre un but qui fait mal. C’est là que tu vois que c’est une grosse cylindrée. Et puis leur potentiel offensif, quand même… Au match retour, moins.
Je t’ai entendu dire que vous visez une place en Ligue des Champions. A partir de quand on pourra dire que vous jouez le titre ?
Si ça continue comme ça, je pense qu’à partir des six derniers matchs on pourra redéfinir nos objectifs plus clairement. Même si je pense qu’il faut être ambitieux. Le but aujourd’hui, c’est de continuer. Vraiment, si on est dans la même disposition à six journées de la fin, on pourra dire que l’on vise le titre.
La C1, ça te fait envie ?
Bien sûr ! Le but de chaque joueur, c’est de la jouer. La Ligue des Champions ici, pour moi, ce serait quelque chose de magnifique…
Comment abordes-tu le match de ce soir face à Dijon ?
Je trouve que Dijon est une très bonne équipe. J’ai vu pas mal de leurs matchs. Il y a des joueurs talentueux, vraiment. Corgnet et Jovial devant, c’est fort, et puis bon, ils ont recruté le petit Kakuta, qui est excellent. Il y a aussi Souprayen et Sankharé, qui étaient en équipe de France espoir avec moi. Vraiment, ça ne va pas être un match facile.
Propos recueillis par Swann Borsellino