- Amical
- France-Paraguay (5-0)
Air Giroud envoie le Paraguay dans le cosmos
Bien supérieurs à leurs adversaires du soir, les Bleus repartent de Rennes avec le plein de confiance... et Giroud le ballon du match. Pas mal, à sept jours d'un match décisif face à la Suède. Thomas Pesquet est heureux.
France 5-0 Paraguay
Buts : Giroud (6e, 13e et 69e), Sissoko (76e) et Griezmann (77e) pour la France
On dit parfois des boxeurs qu’il faut combattre petit pour arriver confiant au combat du titre. Bingo, voilà un mantra qui marche aussi avec l’équipe de France de football. Une semaine avant un match décisif face à la Suède dans la course à la Coupe du monde 2018, Deschamps pourra se satisfaire d’un match très facilement remporté par les siens qui font le plein de sérénité. Car sept heures après le retour sur terre de Thomas Pesquet, les Bleus avaient décidés de jouer les balanciers et d’envoyer un cadeau en retour : onze carcasses paraguayennes, visiblement pas préparées au décollage.
Mendy le martien
À l’entame, pas de surprises : DD a posé sur le papier une équipe type qui devrait furieusement ressembler à celle qui débutera face à la Suède. On annonçait une titularisation cadeau pour Costil, c’est finalement Lloris qui tient son poste et en profite pour devenir le gardien le plus capé de l’histoire des Bleus avec 88 sélections. Juste devant Fabien Barthez, mais avec des cheveux. Dès les premières minutes, les intentions des Bleus sont claires : offrir une belle soirée de retour à notre astronaute préféré. Mendy est déjà en orbite, Payet exploite tous les espaces, Dembélé longe sa ligne comme une fusée Soyouz, Griezmann prélève des échantillons de rein paraguayen… et Giroud détend son mètre quatre-vingt-douze jusqu’à la station spatiale internationale. C’est d’ailleurs lui qui est à la réception d’un centre de Dembélé côté droit, qu’il n’a plus qu’à pousser au fond d’une bonne reprise du gauche (6e). 1-0, déjà.
Pas le temps de se reposer, Griezmann force quelques minutes plus tard Antony Silva à une parade salvatrice (10e). La France attaque fort et tourne autour des cages paraguayennes comme les anneaux de Jupiter, avant d’enfin se décider à plonger vers le noyau : Mendy, encore lancé seul en profondeur, prolonge pour Payet dans la surface. Le numéro 10 du soir se défait du marquage pour un centre du gauche et une tête plongeante du « remplaçant d’Arsenal » Olivier Giroud, qui marque à l’occasion son 25e but international (13e). Le reste sera moins flamboyant, entre hausse de rythme – relative – du Paraguay, et baisse physique des Français. À vrai dire, il suffisait d’écouter Fred Calange et Grégoire Margotton pour obtenir un bon résumé de la première période. Le premier, à la 10e minute : « Déjà neuf centres pour les Français, quatre pour Mendy. » Le second, à la 45e : « On les sent tristes, ces Paraguayens. » Il y a de quoi.
Ground Control to Major Olive
Qui dit match amical dit changement à la pelle : Lemar, Sissoko et Kanté font leur entrée dès la reprise, mais sans parvenir à donner un coup de punch aux Bleus. Il faut dire qu’il n’y a pas non plus de quoi s’inquiéter outre-mesure, tant le Paraguay est inexistant offensivement. Cette formation en 4-4-2 a le mérite de présenter un trio offensif à la charnière française, mais laisse des courants d’air derrière, dont profitent les latéraux Bleus. Lucas Digne, tout fraîchement entré, file d’ailleurs en contre-attaque et trouve une nouvelle fois le pied gauche de Giroud, qui devient le premier Français à marquer un triplé en match officiel depuis Rocheteau en 1986 (69e) ! Pas mal, pour un type controversé.
On pourra ensuite désigner le phénomène à suivre comme « craquage » , que celui-ci soit physique ou psychologique : le Paraguay encaisse deux pions d’affilés, de Sissoko (76e) et Grizou (77e), sur deux passes décisives de Lacazette, fêtard. Attention, il ne faudra pas tirer trop d’enseignements d’un match joué face à une équipe de Ligue 2, si ce n’est celui que la France est en pleine possession de ses moyens. On se rappelle aux bonnes heures des roustes collées aux îles Féroé… et c’est chouette. Mais reste à ronger son frein, attacher sa ceinture et répéter les manœuvres de décollage : l’arrivée en apesanteur, c’est pour dans sept jours.
Par Théo Denmat