le 20/06/2018 à 17:00
Coupe du monde – Groupe A – J2
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Glisser un douzième joueur sur le terrain
Cela sonne comme une évidence quand on sort d’un 0-5 : la charnière formée par Hawsawi, Osama et Omar n’a pas su briser la déferlante russe jeudi dernier au stade Loujniki. Alors avant d’affronter la paire Cavani-Suárez, Juan Antonio Pizzi sait qu’en dépit de pouvoir répondre à ce défi qualitativement, ce sera quantitativement qu’il pourra renforcer son secteur défensif. Jusqu’ici cloué au banc, un troisième Hawsawi, prénommé Motaz, est forcément l’homme de la situation. Au bout d’un quart d’heure de jeu, le score est encore nul est vierge : le moment idéal pour déployer l’opération «
Ocean Twelve » . À la manière du Tunisien Mouez Hassen,
simulant une blessure pour permettre à ses coéquipiers de rompre le jeûne, le capitaine Osama Hasawi feint une déchirure musculaire. Déposé par les soigneurs sur le bord du terrain, l’ancien joueur d’Anderlecht est immédiatement remplacé par son homonyme. Sauf que pendant que tous les regards sont braqués sur le joueur entrant, Osama refait discrètement son retour sur le terrain, ni vu ni connu. Un vrai tour de prestidigitation, qui reste inaperçu jusqu’à la fin de la rencontre. L’Arabie saoudite s’en sort avec une courte défaite de 1-0, mais sa combativité a marqué les esprits. «
On a l’impression qu’ils se sont démultipliés » , s’exclame admiratif Élie Baup au micro de beIN Sport. Bien vu : l’analyse est aussi juste sur le plan footballistique que mathématique.
Payer un visa brésilien à Yasser Al Shahrani
Christophe Josse a l’œil. «
Il y a un peu de Marcelo chez Al Shahrani » , s’aventure le commentateur. Une belle crinière, une patte gauche intéressante et une propension à se projeter vers l’avant, la confusion est possible, surtout que le fameux Yasser a certainement été le seul Saoudien à garder la tête hors de l’eau face aux hôtes russes. Sauf qu’à y regarder de plus près, c’est plutôt à Luiz Gustavo que le latéral ressemble. Le bouc ne trompant pas. Pas plus mal, car plus que des fulgurances offensives du joueur madrilène, c’est bien de la lecture de jeu et de l’abattage défensif du Marseillais dont Al Shahrani a besoin. Un petit aller-retour au Brésil, où le Gus passe ses vacances, et suivre un petit stage express, cela ne peut pas être inutile. Et puis si Bouna Sarr y est arrivé…
Passer un coup de bigo à Jean-Yves le Drian
Ça ne saute pas aux yeux sur un terrain de football, mais les Saoudiens manient plutôt bien l’art de l’attaque. Leur action au Yémen peut en attester, puisqu’ils pilonnent actuellement leur voisin de la Péninsule arabique. Derrière ce conflit, c’est la responsabilité du gouvernement français qui est aussi pointée du doigt. En effet, depuis quatre ans, Paris est un des plus gros fournisseurs d’armes du Royaume. Selon les experts, 391 blindés, des canons, des ravitailleurs en vol, des fusils sniper, des équipements pour les avions de chasse, des intercepteurs maritimes, ou encore des missiles, des chars Leclerc, des armes de petit calibre transiteraient entre les deux pays. Des contrats pour la plupart signés par l’ancien ministre de la Défense et actuel ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Et face aux difficultés de leur équipe en Russie, les émissaires saoudiens sont alors tentés de réactiver leurs relations et demander l’aide de leur allié français, histoire de blinder un peu plus leurs lignes arrières. Pas un problème pour le premier diplomate français qui n’a qu’à faire un petit tour dans la cave et sortir de la réserve Mamadou Sakho et Sébastien Lenglet. Deux cuirassés qui ont de quoi constituer un sérieux arsenal pour contenir l’Uruguay et l’Égypte.
Filer les commandes de la défense au pilote d’avion
Si la défense saoudienne est susceptible de trembler à chaque turbulence, le pilote de l’avion de la délégation sait lui parfaitement garder son sang-froid dans les situations extrêmes. En témoigne son habileté
lorsqu’un des réacteurs de l’avion s’est embrasé en plein vol lundi soir, alors qu’il approchait de Rostov-sur-le-Don, le lieu d’atterrissage et de match pour l’Arabie saoudite. Avec tout l’aplomb nécessaire, le commandant de bord a pu déposer sur le tarmac tous ses passagers sains et saufs. Et si les joueurs pourraient être perturbés par ces incidents, celui-ci pourrait alors postuler une place de titulaire pour le prochain match. Un exploit qui pourrait lui garantir une place de choix dans le onze des Faucons verts, puisqu’il a montré qu’il avait toutes les qualités requises pour ne pas sombrer lorsque les attaquants uruguayens embraseront la défense. Tout ça avant de poser l’appareil saoudien en héros lors du retour au pays, avec « seulement » six buts encaissés lors de ce Mondial. Tant de vies sauvées en si peu de temps !
Neymar défend (encore) la candidature de l’Arabie saoudite pour le Mondial 2034