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Ah ouais, Frank Lampard à Monaco ?
C’est la rumeur de la semaine. Frank Lampard pourrait se retrouver à Monaco au mercato hivernal. Un récent vainqueur de la Ligue des champions en Ligue 2 ? Bah ouais. Et pourquoi pas, hein ?
Parce que Ranieri
Depuis cet été, l’AS Monaco compte un nouvel entraîneur, et non des moindres. Claudio Ranieri. L’ancien coach de la Roma et du FC Valence a posé ses bagages sur le Rocher, avec pour ambition de reporter le club monégasque à sa splendeur d’antan. Au-delà de trouver à Monaco un coach prestigieux, Lampard pourrait surtout retrouver un coach… qu’il connaît. De fait, le milieu de terrain britannique fait ses grands débuts à Chelsea en 2001, avec, à cette époque-là, un certain Claudio Ranieri sur le banc des Blues. C’est l’Italien qui l’a véritablement lancé dans le grand bain, après que le Franky s’était déjà fait sa petite réputation sous le maillot de West Ham. Avec Ranieri, en trois saisons, Lampard dispute 113 matchs de championnat sur 114 (!) et inscrit 21 buts. Huit ans après le départ de Ranieri, les deux hommes pourraient bien avoir envie de se retrouver pour une dernière folle aventure monégasque. Qui se charge de ramener Hasselbaink, Stanić, Le Saux et Zola ?
Parce que la Ligue 2 est presque plus sexy que la Ligue 1
On ne va pas se mentir : cette saison, la Ligue 1 ne casse pas franchement trois pattes à un canard. Le leader, Lyon, ne compte que 28 points, et les huit premiers du classement se tiennent en six points. Bien pour le suspense, certes, mais bon… Quant au PSG, que l’on attendait flamboyant, enthousiasmant, éclatant, il n’est pour le moment rien de tout ça. Du coup, la Ligue 2 a son mot à dire, avec des joueurs en plein boom (Traoré, Djordjevic…) et des équipes historiques comme Monaco, Nantes, Auxerre ou encore le RC Lens. Des formations que Lampard a certainement vues en Ligue 1 la dernière fois qu’il a jeté un œil sur ce qui se passait dans le football français, disons il y a environ cinq ans. Et puis bon, aller disputer une rencontre à la Beaujoire ou à Felix Bollaert, cela reste autre chose que d’aller jouer devant 10 000 âmes en peine (avec tout le respect pour eux) au stade de l’Aube de Troyes. Ou à Marcel Picot, tiens.
Parce que repartir de la Ligue 2, c’est s’assurer une place de titulaire en Ligue 1
Cela ne laisse que peu de doutes : l’AS Monaco devrait être sur la ligne de départ de la Ligue 1 2013-14. Les hommes de Ranieri sont actuellement premiers de Ligue 2, à égalité avec Nantes. Il faudra cravacher, certes, mais tous les éléments (joueurs, entraîneurs, président) semblent réunis pour une remontée sereine. Par conséquent, si Lampard débarque en janvier en Rocher, il pourrait déjà s’assurer une place de titulaire pour la saison prochaine. De fait, comment le coach pourrait-il mettre sur le banc un joueur qui aura accepté de disputer cinq mois en deuxième division, alors qu’il disputait la finale de la Ligue des champions il y a quelques mois ? Dans le jargon, on appelle ça : « Faire une Trezeguet » . L’ancien Monégasque, justement, a accepté de rallier les rangs de River Plate en deuxième division. Les supporters ont évidemment trouvé ça grand. Du coup, maintenant que le club est remonté en D1, le Français est quasiment indéboulonnable. Et ce, malgré le fait qu’il ne plante plus une bille (un but en 10 apparitions, contre ses 13 buts en 19 matchs en D2). Lampard sait donc à quoi s’en tenir pour se la couler douce dès l’année prochaine.
Parce que la « fiscalité avantageuse » (et parce que Charlène)
Bah oui, c’est un fait. L’AS Monaco jouit d’une fiscalité particulière. Une situation relative à celle de l’État monégasque, état indépendant et souverain qui a choisi de ne pas imposer les citoyens habitants sur son territoire. Si l’AS Monaco est considéré comme un club français à part entière, il demeure un club soumis au droit commun monégasque, et donc au régime juridique et fiscal monégasque. Bon, tous ces termes compliqués et juridiques pour expliquer que, depuis le 18 mai 1963 et une convention fiscale entre Monaco et la France, un joueur étranger qui s’engage en faveur du club de la Principauté n’est pas imposable, à l’inverse des joueurs étrangers évoluant au PSG, par exemple. Lampard pourrait donc se pointer sur le territoire français, jouer en Ligue 2, puis en Ligue 1, et ne pas être soumis au régime fiscal français. La taxe à 75% ? Non, connaît pas. Par contre, aucun souci : Charlène de Monaco, ça, il connaît bien.
Parce qu’il a un compte en suspens
20 avril 2004. Demi-finale de la Ligue des champions. Le Chelsea de Ranieri affronte l’AS Monaco de Didier Deschamps. Lampard dispute là la première demi-finale de C1 de sa carrière (il en jouera, en tout, six en onze saisons passées à Londres). En état de grâce, l’ASM s’impose ce soir-là 3-1, grâce à des buts de Pršo, Morientes et Nonda. Au match retour, Chelsea compte bien renverser la tendance. Et cela commence bien, avec l’ouverture du score de Grønkjær (une perle du gauche). Juste avant la pause, Frank Lampard lui-même double la mise. À ce moment-là, c’est Chelsea qui est qualifié. Mais le rêve ne dure que trois minutes. Le temps pour Ibarra de réduire l’écart à 2-1. En seconde période, Chelsea pousse, mais Morientes égalise à l’heure de jeu. À 2-2, c’est terminé. Monaco s’envole en finale. S’il a enfin réussi, en mai dernier, à remporter la coupe aux grandes oreilles, Lampard conserve toutefois un compte en suspens avec Monaco, qu’il n’a plus jamais affronté depuis. Et comme on dit : il faut combattre le mal par le mal. Porter les couleurs de l’ennemi pour mieux l’absoudre. C’est beau, putain !
Eric Maggiori