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Afrique : les clés des qualifications
La manche retour des barrages au Mondial 2022, zone Afrique, livre son verdict ce mardi soir. De quoi offrir des scénarios plus ou moins attendus aux nations engagées et délivrer les cinq billets qualificatifs pour le tournoi suprême.
Maroc – RDC (1-1 à l’aller)
La gestion. En assurant un excellent nul à Kinshasa lors du match aller, le Maroc s’est prémuni d’une mauvaise surprise face à la République démocratique du Congo. Malmenés durant 70 minutes (une seule frappe cadrée en première période), les Marocains ont su s’appuyer sur l’expérience de Vahid Halilhodžić. Tant pour réveiller les siens, avec l’entrée de Tarik Tissoudali, buteur, que pour conserver le ballon, avec l’apparition de Sofiane Boufal : le Bosnien a savamment orchestré sa fin de partie. Afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs, coach Vahid saura donc rectifier le tir d’entrée (Munir El Haddadi, Azzedine Ounahi ou Fayçal Fajr étant des options envisageables dans le onze), dans la bouillante ambiance de Casablanca et ajuster son effectif en cours de partie.
En face, la RDC aura pour mission de gérer la rencontre dans son intégralité. Maîtres dans le jeu à domicile, les Léopards se sont en effet étrangement liquéfiés dans le second acte, sans réelle réaction de la part d’Héctor Cúper. Sur le banc au stade des Martyrs, Theo Bongonda, Yannick Bolasie, Gaël Kakuta et Paul-José M’Poku devraient ainsi débuter ce mardi afin d’inverser la tendance. Les coéquipiers de Cédric Bakambu sont, de toute manière, dans l’obligation de marquer.
Algérie – Cameroun (1-0 à l’aller)
Au Japoma Stadium de Douala, l’Algérie a montré qu’elle savait souffrir. Dominés dans l’utilisation du ballon, les Verts n’ont subi aucune occasion franche de la part de Camerounais brouillons. À Blida, les Algériens devraient donc récupérer le cuir, afin de faire tourner et accélérer dans les moments opportuns. Avantagés par le succès à l’aller, les hommes de Belmadi ne sauraient effectivement se contenter d’attendre, sans essayer de prendre le jeu à leur compte.
Pour le Cameroun, de légers changements sont à prévoir. Depuis un peu plus d’un mois et l’organisation de la CAN, les Lions indomptables ont en effet pris l’habitude d’évoluer chez eux et de plus ou moins maîtriser leurs adversaires. Perturbée par la solidité algérienne à l’aller, la bande à Song devra donc maintenant se préparer à encaisser et à faire de chaque possession une occasion. Une mission que le trio Toko Ekambi-Aboubakar-Choupo-Moting aura la charge d’accomplir, à moins que la surprise ne vienne du banc et de l’audacieux Leandre Tawamba.
Nigeria – Ghana (0-0 à l’aller)
Cadenassée à Kumasi, l’opposition Ghana-Nigeria ne pourra être que plus ouverte à Abuja. Annoncés favoris, les Nigérians devront se montrer plus entreprenants qu’à l’aller et faire asseoir leur force offensive, eux qui avaient surtout joué la carte de la prudence, malgré la présence de Moses Simon, Kelechi Iheanacho, Samuel Chukwueze et Victor Osimhen.
Un schéma dont profiterait volontiers l’équipe adverse. Toujours en vigueur, la règle du but à l’extérieur pourrait ainsi bénéficier aux Ghanéens, dominateurs, mais pas récompensés loin de leurs bases. Privés d’André Ayew, suspendu, les Black Stars seront d’autant plus appliqués à évoluer en bloc et à tenir le score en cas de nécessité absolue.
Sénégal – Égypte (0-1 à l’aller)
Au Caire, les Sénégalais ont rapidement atteint les limites d’un pragmatisme caractéristique. Vite menés, les hommes d’Aliou Cissé ne se seront montrés dangereux que par à-coups. Un rendement qui avait poussivement payé durant la dernière CAN, mais dont le rival égyptien a, cette fois-ci, rapidement su prendre la mesure. Dos au mur, les Lions de la Téranga seront donc dans l’obligation de se livrer afin de prendre (enfin) le match en main.
De quoi déstabiliser l’Égypte ? Pas sûr. Il faut dire que les Pharaons sont revanchards, eux qui ont su montrer un visage séduisant à domicile, loin de leur stéréotype minimaliste. Les dispositions idéales, finalement, d’une équipe habituée à laisser le ballon et dont le chronomètre ne sera qu’un allié supplémentaire. Ultime arme : les contres de Mohamed Salah et Trezeguet, positionnés en ailier exclusif lors de la manche aller.
Tunisie – Mali (1-0 à l’aller)
À l’instar du Maroc, la Tunisie semble également avoir réalisé le plus grand pas en l’emportant à Bamako. Rarement inquiétés par des Maliens peu vernis à l’aller (Moussa Sissako a marqué contre son camp avant d’être expulsé), les Aigles de Carthage se sont contentés de trottiner au retour des vestiaires. Des Tunisiens sereins, possédant désormais toutes les cartes en main pour plier l’affaire.
Méconnaissables et décevants, les Vert et Jaune sont quant à eux forcés de montrer un tout autre visage. Difficile néanmoins d’y voir une révolte réelle tant le chemin à parcourir semble fastidieux, qui plus est avec un groupe assez jeune. Pour ce faire, il faudra alors éviter d’encaisser le premier but et presser haut afin de prendre l’avantage. Pas une mince affaire, au vu de l’expérience présente en face.
Par Adel Bentaha