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- Marseille-Bilbao (0-1)
Aduriz refroidit l’OM
Il n’aura fallu qu’une demi-occasion à Aduriz pour la mettre au fond. Marseille connaît désormais mieux le Basque et part donc avec le plus petit des handicaps pour le retour à San Mamés.
Olympique de Marseille 0-1 Athletic Bilbao
But : Aduriz (53e) pour Bilbao
Les grands buteurs sont des magiciens. Ils transforment des ballons moisis en buts. Et il n’y a pas à en douter : Aritz Aduriz en est un. Pendant 52 minutes, le vétéran basque est quasi inexistant. Et puis, sans prévenir, il sort un lapin de son chapeau. Une grosse quille de son gardien Herrerín, une déviation maladroite, un ballon en cloche qu’il reprend de volée pour lober Mandanda. C’est tout simplement sublime de la part d’un homme qui a quand même collé un triplé au Barça en début de saison. Et ça vient surtout refroidir des Marseillais plus qu’ils ne l’étaient déjà jusque-là. L’OM s’incline donc 1-0 sur un éclair de génie dans une soirée bien plate. Il va falloir en montrer beaucoup plus dans une semaine pour espérer quoi que ce soit.
Deux interrogations, aucune réponse
La teinture affreuse d’Alessandrini ou la non-titularisation de Batshuayi ? Les grands problèmes impliquent souvent de grands questionnements. Pour l’un des premiers grands soirs de l’OM cette saison, Míchel s’est creusé la tête. Et s’il n’a pas vraiment choisi le blond décoloré d’Alessandrini, l’absence de Michy sur le terrain, elle, signifie beaucoup. Soit Míchel est préoccupé par sa condition physique, mais ça semble illogique de reposer son titulaire en Europe. Soit Míchel est agacé par son impuissance. Et là, c’est un peu plus profond. D’ailleurs, à ce sujet, Fletcher n’apporte pas vraiment de réponses. Sur sa première grosse occasion au quart d’heure de jeu, une feinte et une frappe du gauche à l’entrée de la surface, il est contré par Óscar de Marcos.
Même résultat sur sa seconde action, un caviar de son collègue néo blond, qu’il réussit à amortir de la tête pour les bras d’Herrerín. Et puis, de toute façon, il est signalé hors jeu. Bref, ce n’est pas beaucoup plus glorieux que son concurrent belge et ça n’aide pas vraiment Míchel à résoudre ses problèmes. Sa seule source de réconfort vient de la timidité basque. À part quelques centres de Williams et d’Etxebarria, et quelques appels d’Aduriz, son équipe n’est pas vraiment inquiétée. Bilbao joue bas, défend avec le couteau et ne prend que peu de risques. À l’image de son gardien, Herrerín, qui vient dégager des deux poings, et du genou dans la gueule de Nkoulou, au premier centre dangereux de Barrada. Plus de peur que de mal, et au moment de rentrer aux vestiaires, Míchel reste sur sa faim. Pourquoi donc Romain a-t-il osé cette couleur ?
La classe d’Aritz Aduriz
Finalement, les réponses arrivent avec le temps. Quand la lucidité devient moindre, les jambes plus lourdes et les réflexions simplifiées. Bilbao veut marquer à l’extérieur ? Williams tente sa chance à l’entrée de la surface dès le retour des vestiaires. Lass’ en a marre de ne pas toucher de ballon ? Il va le récupérer lui-même et le remonter de la même manière. Seul Barrada tergiverse encore. À la 52e, quand il se retrouve avec une offrande au point de penalty, il préfère attendre le retour d’Etxeita et ne pas ouvrir le score. Tout l’inverse de cet esthète d’Aritz Aduriz qui ne se pose aucune question quand, aux trente mètres, il reçoit un ballon dévié par un coéquipier et qu’il le frappe de volée. Ça lobe Mandanda, c’est monstrueux et ça fait surtout 1-0.
Derrière, Míchel a beau faire entrer Batshuayi et Thauvin, quelque part, il est déjà trop tard. Les deux bonhommes n’ont que trop peu de temps pour ne plus se poser de question et forcer le verrou basque. Et même toute la bonne foi de Thauvin, dans les dix dernières minutes, vient finalement s’écraser sur le poteau d’Herrerín. Il s’en faut également de peu qu’Aduriz ne vienne doubler la marque d’une autre frappe lointaine. Bref, Marseille se doit de retenir la morale de l’histoire. Ils n’ont de toute façon plus grand-chose à perdre, alors autant foncer d’entrée de jeu, pour le retour, et oublier qu’ils n’ont plus beaucoup de chances.
Résultats et classement de la Ligue EuropaPar Ugo Bocchi