- Liga
- 6e journée
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Aduriz, l’alternative de Bielsa
Rentré au bercail, Aduriz se retrouve à partager l’attaque de l’Athletic Bilbao avec Llorente, comme il y a cinq ans. Après avoir attendu ses 25 ans pour s’imposer en Liga, puis goûté brièvement à la sélection et à la C1, le Basque est venu terminer sa carrière à la maison. Où il ne sera pas de trop.
Le feuilleton de l’été à Bilbao s’appelait Fernando Llorente. L’attaquant international n’a pas souhaité renouveler son contrat, a rendu fou Josu Urrutia, son président, en lui annonçant qu’il comptait quitter le Pays-basque, a été mis à l’écart par Bielsa, s’est blessé, tout ça pour finalement rester. Un beau cirque pour pas grand-chose. Pendant tout ce temps, Aritz Aduriz a joué à sa place à la pointe de l’attaque de Bilbao et a fait le boulot. Le gaillard a planté trois buts en cinq matchs de Liga, offrant à l’Athletic quatre de ses cinq points, et a ajouté deux pions en Europa League. Venu terminer sa carrière là où il l’avait commencé, le natif de San Sebastián, où aura lieu le derby basque ce soir, confirme le statut qui lui est attribué depuis une petite décennie en Espagne : un bon attaquant du championnat.
Révélation tardive
La trajectoire d’Aduriz est un peu particulière. Repéré par Bilbao tardivement, il ne débarque dans la capitale de la province de Biscaye qu’à 19 ans, en provenance de son petit club amateur de Vitória. Il doit ensuite attendre presque six saisons pour s’imposer dans l’équipe première de l’Athletic. Entre-temps, il évolue en deuxième et troisième divisions, dans la réserve, à Burgos et à Valladolid, où il domine bien trop les débats pour s’y éterniser. Bilbao le rapatrie et l’aligne aux avant-postes aux côtés d’un Urzaiz sur la fin, avant que le jeune Llorente n’émerge et ne l’envoie sur le banc. Aduriz rebondit à Majorque, où il marque 23 fois en deux ans et alerte le FC Valence, qui le recrute en compagnie de Soldado à l’été 2010. Le Basque flirte alors avec ses limites. Chez les Chés, il est plus la doublure que le partenaire d’attaque de Soldado, qui franchit, lui, un nouveau cap. Valence était un peu trop haut pour le talent certain, mais limité du garçon, qui aura quand même découvert la Ligue des champions, compétition au cours de laquelle il inscrit trois buts en 12 matchs. Pas mal.
Alternative crédible
Pas mal, c’est comme ça que l’on pourrait définir Aduriz. En Liga, le bonhomme a quand même scoré 69 fois en huit saisons. Le genre de joueur dont on n’attend pas de gros coup de folie, mais régulier face au but. À son époque majorquine, il a même goûté le temps d’un match à la sélection espagnole (face à la Lituanie), plus sur un concours de circonstances qu’autre chose (Pedro, Torres, Fàbregas et Navas étaient blessés). Pour sa neuvième saison dans l’élite, le voilà donc de retour à Bilbao. Cinq ans plus tard, il se retrouve à partager le poste de numéro 9 de la maison avec Llorente, ce qui ne semble pas lui poser problème. « On a déjà joué ensemble, et c’est une situation que j’ai connu ailleurs avec d’autres attaquants. C’est toujours bon qu’il y ait des alternatives. Avoir Llorente dans l’équipe est un luxe » , valorise-t-il. Bilbao a besoin du retour à son niveau de son meilleur buteur pour redresser la situation sportive du club, actuel 16e du championnat. Histoire d’en finir avec cet été pourri, Llorente pourrait d’ailleurs être titularisé pour la première fois de la saison ce soir à Anoeta, avec ou sans Aduriz à ses côtés. Bielsa peut enfin faire des choix en attaque, voilà le nouveau « luxe » de l’Athletic. Ça devrait avoir son influence cette saison.
Par Léo Ruiz