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Aduriz, l’agréable millésime basque

Par Robin Delorme, à Madrid
Aduriz, l’agréable millésime basque

Il a de la bouteille, mais ne perd pas en saveur. Mieux, à 34 ans, Aritz Aduriz réalise le plus bel exercice de sa carrière. À l'instar d'un grand cru. La pointe de l'Athletic Bilbao est le maillon fondamental des hommes de Valverde. Retour sur la carrière du Benjamin Button basque.

L’habitude n’est pas synonyme de lassitude. Les supporters de l’Athletic Bilbao ne le savent que trop bien. Finalistes de la Copa del Rey pour la troisième fois depuis 2009, les Leones ne cessent de prolonger leur idylle avec la coupe nationale. Avec 23 breloques dorées et 13 argentées, ils forment le club le plus habitué aux finales de la compétition. Pour cet opus, ils retrouvent une vieille connaissance, le grand Barcelone et ses 26 titres, après avoir éliminé en demies le petit Barcelone… L’autre fanion de la capitale catalane, l’Espanyol, espérait s’offrir un derby face à son gênant voisin. Raté, la faute à un attaquant à la trentaine bien avancée : Aritz Aduriz. Auteur de l’ouverture du score à San Mamés (1-1), il avait récidivé au retour, dans un Cornellà El-Prat qu’il avait rendu muet (0-2). À 34 ans, donc, la pointe basque est dans la forme de sa vie. Avec ses 19 pions, il s’offre le meilleur total de sa déjà longue carrière. Mieux, le club l’a prolongé jusqu’en 2017. « Je n’ai pour autant pas la sensation que ce soit mon dernier contrat, mon âge est une chose très relative. » Car oui, Aduriz est l’égal d’un grand cru.

Entre Moon Boots, chisteras et planche de surf

Cette longévité surprend. Lui l’explique par un amour, à défaut d’être atténué, changé : « Je profite toujours, mais d’une manière différente. Quand tu es petit, c’est un sport que tu fais avec tes amis et qui se vit plus directement. Ensuite, cela devient une chose plus professionnelle, des intérêts nouveaux arrivent. Les étapes sont différentes, mais le sport garde la même essence. » Petit, justement, Aritz Aduriz ne s’imagine guère en footballeur. Lui, son dada, c’est l’altitude et le froid. Natif de San Sebastián, il se découvre un amour précoce pour le ski de fond. Il en devient même le vice-champion d’Espagne à ses neuf ans. Quelques touches avec le surf puis avec la pelote basque plus tard, il délaisse combinaisons et chisteras pour des crampons. Ses centres d’intérêts ne sont pas tous liés au ballon rond et se transforment en formidables échappatoires. Alors qu’il intègre la cantera de Bilbao, il poursuit toujours son cursus universitaire. Et ce, jusqu’à la saison 2002/03. Alors membre de la réserve basque, il doit quitter ses études pour le sport. Jupp Heynckes, alors sur le banc de San Mamés, le lance dans le grand bain de la Liga.

« C’était une personne qui aimait écouter les autres et qui se laissait conseiller, se souvient Aitor Ocio, son ancien coéquipier, dans les colonnes du Pais. Il a toujours été conscient de ses possibilités et a travaillé pour améliorer son rendement. Quand nous nous sommes retrouvés, il n’avait pas changé. » Lui, l’enfant d’Euskadi, n’hésite pas à s’exiler. Plus contraint et forcé que par soif de découverte, il s’engage dans un périple espagnol qui le mène de Burgos à Majorque, de Valence à Valladolid. Son premier arrêt rime avec Segunda Division B. Au troisième échelon national, au Burgos C.F., il se parfait aux exigences physiques du niveau professionnel. 16 banderilles plus tard, il grimpe d’un échelon et atterrit chez les Pucelas. Une étape qui ne dure qu’un an et demi. En difficulté financière, Valladolid accepte la proposition de l’Athletic qui le rapatrie dans ses rangs. Un fait rare dans l’histoire des Leones. Problème financier toujours, Bilbao dégraisse son effectif à l’été 2008 et envoie Aduriz à Majorque. Une opération contestée par les supporters qui voient en lui leur relève offensive.

Manzano : « C’est un garçon normal »

« Quand nous avons décidé de le recruter, nous n’avions aucun doute, raconte Gregorio Manzano, alors technicien de l’équipe des Baléares. C’est un garçon normal, qui a beaucoup donné pour atteindre l’élite. Tout le monde l’aime, il n’a pas de goût exquis ni de prétention, c’est un exemple. » Un exemple qui n’hésite pas à s’évader du monde du ballon rond et à voir un peu plus long que le bout de son tarin : « Il y a beaucoup de choses plus importantes que nous devrions améliorer. De fait, il y beaucoup de gens qui placent toutes leurs colères sur le football, comme une manière de se défouler. » Inversement, il laisse de bons souvenirs partout et connaît les joies des ovations à distance. Lors de la dernière journée de l’exercice 2010/11, alors qu’il défend les couleurs chés, il plante face au Deportivo La Corogne, alors en concurrence pour le maintien avec Majorque. Au fait de ce pion, le stade de Son Moix scande son nom pendant plusieurs minutes… Après deux saisons à Valence, Aritz effectue son ultime come-back à San Mamés en 2012. Le bon. Ses deux exercices aux 18 buts chacun sont suivis de ses 19 actuels. « Cela n’est pas la fin, jure-t-il. Je veux continuer au plus haut niveau et apprendre chaque jour plus. » Les rides ne sont pas pour aujourd’hui.

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