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Adrien Silva, le Charentais

Par Florian Cadu
Adrien Silva, le Charentais

Christophe Jallet ne sera pas le seul Charentais de la finale. En face se dressera Adrien Silva. Un garçon né à Angoulême, préformé à Bordeaux et qui a gravi les échelons au Portugal par la force de l'abnégation. Et avec le soutien de sa famille.

Qu’importe ce qui se passera ce dimanche 10 juillet. Victoire ou non, Adrien Silva fera la fête sept jours plus tard. La raison ? Le milieu de la sélection portugaise rassemblera sa famille et ses amis pour célébrer son mariage avec sa dulcinée à Lisbonne. Pour cet événement, certains habitants français vont faire le déplacement. Et pour cause : comme Christophe Jallet, Silva est né en Charente. À Angoulême, plus précisément. Drôle d’histoire que lui a réservée le destin. À 27 ans, Adrien se retrouve donc en finale d’un championnat d’Europe avec son pays contre celui où il a grandi pendant plus de 10 ans.

Pour en arriver là, le joueur a en effet fait ses gammes en France, et notamment au centre de formation de Bordeaux en compagnie de son frère Jérémy – qui a finalement terminé kinésithérapeute –, où il rencontre un certain Mathieu Valbuena. Pour des raisons professionnelles, son papa ramène toute la petite famille au Portugal en 2001. Après avoir suivi des cours pour apprendre une langue qu’il ne connaissait que très peu et tapé le ballon à l’ARC Paçô en parallèle, l’Angoumoisin est repéré par le Sporting, club dans lequel il évolue toujours et où il est même devenu capitaine. Aujourd’hui, Adrien a grandi. Il a même l’occasion de monter sur la plus haute marche continentale. Alors qu’il a regardé les rencontres de poule du banc de touche, il a gagné sa place de titulaire dans l’entrejeu choisi par Fernando Santos depuis le début des matchs couperets. Trois fois dans le onze de départ (contre la Croatie, la Pologne et le pays de Galles), Silva a assuré avec 87 % de passes réussies et devrait de nouveau débuter face à la France.

De père en fils

Cette réussite, le bonhomme la doit avant tout à sa force de caractère entrevue dès son plus jeune âge. Après avoir choisi son costume pour la cérémonie de mariage – « Bah oui, si je suis avec Ronaldo et Rui Patrício, il faut que je sois classe ! » –, Franck Bonnet, son parrain et meilleur ami de son père en Charente, relate ses souvenirs : « Quand les deux frères prenaient le ballon pour s’amuser, on voyait déjà le truc. Jérémy était plus fort techniquement, et Adrien celui qui ne lâchait rien. Rien, rien, rien… C’est un gars qui se bat jusqu’au bout. Un modèle d’abnégation. L’an dernier, je suis allé le voir lors de la finale de la Coupe du Portugal. À la mi-temps, le Sporting perdait 2-0 face à Braga. Bah après la pause, c’est lui qui a sonné la révolte. Personne d’autre. » Résultat : le Sporting parvient à remonter et remporte la coupe aux tirs au but. Mais d’où le garçon tient-il cette qualité ? « J’ai connu son grand-père et son père, répond Franck Bonnet. Et en fait, ils étaient aussi teigneux. » Dans les colonnes de la Charente Libre, Jorge, le papi, confirme ces propos : « Il est comme moi. Et comme son père. C’est un teckel. Il ne lâche jamais rien. C’est lui le patron du milieu de terrain. »

La fidélité familiale

Plus globalement, le parrain insiste sur le caractère de la famille Silva et la notion de travail : « Ce sont des gens humbles qui ont réussi par le travail. Si aujourd’hui, Adrien est à côté de Ronaldo et de Pepe, c’est avant tout grâce aux efforts qu’il a fournis depuis tout petit. Car il en a fait, de la route. » Adrien est ainsi envoyé au Maccabi Haifa en 2010, puis à l’Académica en 2011, avant de véritablement s’imposer au Sporting. Sa carrière, Adrien Silva la doit donc à un investissement sans faille et une passion du ballon rond, mais aussi au soutien indéfectible de son entourage. Qui a tenu malgré le départ au Sporting. « C’est une décision très difficile que nous avons eue à prendre comme parents, rembobine le père pour Le Parisien. Le centre de formation du Sporting se trouvait à 450 km de chez nous. Mais je n’avais pas envie de lui briser son rêve. » « Pour le gamin, ça été dur de partir loin de la maison, à Lisbonne, corrobore Franck Bonnet. Cela n’a pas été évident non plus pour les parents. Mais ils l’ont toujours soutenu. Père, mère, frère, oncle… Vraiment, ils ont toujours été derrière lui. »

Le Portugal dans le cœur

Reste une question : pourquoi avoir opté pour le Portugal plutôt que pour les Bleus ? Avant le duel amical franco-portugais de septembre 2015, celui qui a connu toutes les équipes de jeunes de la Seleção avait d’ailleurs eu ces quelques mots : « Je n’avais jamais connu une pareille sensation de toute ma carrière, aller au match au Stade de France(toujours en amical, en octobre 2014, ndlr), mais elle sera sans doute décuplée si je démarre titulaire dans mon stade. Comme d’habitude en sélection, j’avais entonné l’hymne portugais, puis, au moment de laMarseillaise, je l’avais chantée dans ma tête. » Des déclarations qui interrogent sur le choix du Lusitanien. « Le Portugal l’a appelé avant, tout simplement, s’avance son parrain. Tu ne choisis pas de jouer avec laSelecção. Quand elle t’appelle, tu y vas. Et puis, il a beaucoup de compatriotes sélectionnés qu’il a connus en club. Et ça, ça compte. »

Le principal intéressé, lui, donnait une argumentation plus émotionnelle au Parisien: « La France a une grande place dans mon cœur, mais je vis à Lisbonne depuis quatorze ans, ma femme est portugaise et mon fils aussi. Aujourd’hui, je me sens plus portugais. » Bref, le joueur qui a été courtisé, selon Franck Bonnet, par le Chelsea de José Mourinho première génération, puis par le Monaco de Leonardo Jardim, a beau kiffer son pays natal, il n’hésitera pas à lui faire de la peine au Stade de France. Avec une petite pensée pour Mathieu Valbuena.

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Par Florian Cadu

Propos de FB recueillis par FC

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