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Adrien Rabiot, la jeunesse en boucles

Par Mathieu Faure
Adrien Rabiot, la jeunesse en boucles

Mis en lumière à 17 ans face au FC Barcelone avant d'être placardisé deux ans plus tard pour une vulgaire histoire contractuelle, voilà Adrien Rabiot, 20 piges dans un mois, au PSG jusqu'en 2019 et choyé par les dirigeants de son club, alors qu'il était encore tricard il y a trois mois.

On a déjà tout dit sur le public du Parc des Princes. Loin de nous l’idée de comparer l’ancien et le nouveau, puisque Rai a eu droit, lui aussi, à des sifflets dans les années 90. En l’espace de deux semaines, Adrien Rabiot a tout connu porte de Saint-Cloud. Des sifflets – sévères – face à Rennes et une ovation – méritée – lors du match contre Toulouse qu’il termine avec un doublé en poche. « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent » disait Edgar Faure (aucun lien, fils unique). Voilà donc Rabiot, 19 ans, et déjà 5 buts en Ligue 1 au compteur au profit de son club formateur. Seul Bartholomew Ogbeche avait réussi pareille performance dans la capitale. Tout sauf anodin quand on sait que le môme joue milieu de terrain. Après son match de Toulouse, il a d’ailleurs reçu les éloges de Laurent Blanc : « C’est un joueur que j’apprécie beaucoup, qui a une marge de progression intéressante, qui représente le futur du PSG. C’est un garçon sur qui on compte énormément » , mais également de Zoumana Camara : « Comme Marquinhos ou Verratti, il fait partie des joueurs d’avenir du club. Ils sont le futur du club » . C’est beaucoup pour un garçon né en 1995, non ? Pas vraiment. Surtout au vu de son parcours. Au premier regard, Adrien Rabiot fait plus BB Brunes que footballeur. Long, élancé, faussement nonchalant, il donne l’impression d’être à mi-chemin entre l’adolescent de Saint-Germain-en-Laye polo Lacoste au col relevé week-end à La Baule et jeune arrogant à qui la vie n’a jamais souri et qui s’achète une street credibility en s’enfilant du rap US dans les oreilles. La vérité est entre les deux.

À 19 ans, Rabiot a déjà écumé une demi-dizaine de clubs. Alors qu’il fait les beaux jours de Créteil à 12 ans, il se fait draguer par toutes les grosses écuries européennes dont le PSG. C’est finalement Manchester City qui remporte le lot. Le gamin va partir. Loin de la France. Idéal pour oublier le drame qui touche son père, cloué dans un fauteuil à la suite d’un AVC violent et victime du « locked-in syndrome » . Mais tout va vite partir en sucette dans le Nord de l’Angleterre, alors que le gaucher était parti pour un bail de six ans qui va finalement durer… six mois. Les raisons sont multiples : loyer exorbitant, cours d’anglais non pris en charge, une maison qui n’est jamais arrivée, le téléphone coupé, etc. C’en est trop pour le clan Rabiot – lire sa mère, Véronique – qui décide de revenir en France à Pau, chez des amis. C’est là qu’il va se faire rattraper par le PSG avec qui il signe un accord de non-sollicitation de trois saisons. Pour grandir, il intègre le pôle Espoirs de Castelmaurou, près de Toulouse. Il va passer un an sur place avant de filer pour deux saisons au PSG. Le début de sa stabilité. Pour montrer à quel point le môme chevelu est important aux yeux du club de la capitale, le PSG lui sort le tapis rouge. Le club va même jusqu’à organiser un match amical à Auxerre en décembre 2011 – où son père est soigné – entre les jeunes pousses du PSG et celles de l’AJA pour que le pater puisse voir son môme jouer. Ce jour-là, il en colle deux au fond.

Le Barça à 17 ans, le placard à 19

Une fois chez les jeunes Parisiens, difficile de passer à côté de ce coton-tige géant (1,91m, 71 kilos). D’autant que son style détonne au milieu des autres boules de muscles de la préformation : le garçon est fin, élégant, intelligent et technique. Quand il conduit sa balle, il a ce petit truc d’ancien qui consiste à avoir sa main fermée et levée au bout d’un bras décollé du corps. Rabiot peut jouer partout : sentinelle, relayeur, milieu droit, meneur de jeu ou même deuxième attaquant. Il aimante l’œil de tous les observateurs. Oui, il a quelque chose. Quand Carlo Ancelotti débarque en janvier 2012, il va faire un tour du côté des jeunes. Lui aussi ne voit que Rabiot. Le Mister commence par l’inviter à l’entraînement des pros où le garçon est une éponge et reproduit parfaitement tout ce qu’il voit à l’entraînement avec Silva, Ibrahimović ou Motta. Son jour de gloire arrive face au FC Barcelone lors d’un match amical de gala disputé dans un Parc des Princes blindé à l’été 2012. Rabiot joue 45 minutes et bluffe tout le monde. Face à Messi, Xavi ou Iniesta, le gaucher ne se débine pas et joue son jeu. On ne parle que de lui. Pourtant, il va rester en réserve de la République pendant six mois. Oscillant entre le banc de touche et son domicile, puisqu’il ne joue pas en CFA. Pour mettre fin à ce bordel, il file six mois en prêt au TFC. Il a 17 ans et s’incruste dans le onze de départ d’Alain Casanova sans problème. Un départ qui fait des vagues, puisque le garçon et sa mère réclament déjà « du temps de jeu » .

Dans un milieu très aseptisé, les déclarations des Rabiot font du bruit. Pourtant, lorsqu’il débute la saison 2013/2014 dans la rotation parisienne sous Laurent Blanc, il y voit une belle vitrine. Une vitrine qu’il contribue à embellir en enchaînant les titularisations et les bonnes prestations… jusqu’à l’arrivée de Yohan Cabaye en janvier 2014. Le début d’un tunnel de huit mois. Rabiot joue moins, et quand il débute un match, il se rate (cf le match retour contre le Bayer Leverkusen). Alors les Rabiot se font entendre, puisque le gamin est en fin de contrat en juin 2015. Mauvais choix puisqu’entre la reprise de la saison, l’été dernier, et novembre, Rabiot a disparu des radars. Entre blessures et placardisation, il ne joue pas. Le club ne veut pas perdre sa pépite gratuitement et œuvre en sous-marin pour se faire respecter. Du côté de maman Rabiot, on veut un gros contrat et du temps de jeu. On parle de la Roma, de Tottenham. Mais Adrien Rabiot passe plus de temps à se faire déglinguer sur Twitter et à jouer à la PS4 avec son frangin qu’aux entraînements des grands. Il attend, en fait. Il attend son jour de sortie. Qui arrive fin octobre, quand personne n’y croyait plus. Le PSG annonce une prolongation jusqu’en 2019 assortie d’une grosse revalorisation salariale. Le club et les Rabiot ont gagné. Tout le monde est content. Il fallait juste ménager son retour au Parc des Princes. Laisser passer du temps et lui laisser se redorer la cerise. Depuis, le gaucher a joué 15 matchs toutes compétitions confondues dans un style très particulier. Certains auraient pu craquer mentalement. Pas lui. Le drame qui touche son père lui a mis du plomb dans la tête. Dans sa tête justement, outre l’envie de s’imposer au PSG, un objectif évident trotte au quotidien : l’Euro 2016. D’ici là, il aura entendu d’autres sifflets au Parc des Princes. Mais aussi des applaudissements. La routine quand on joue au PSG.

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