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Adrien Rabiot à la Juventus Turin : la victoire de Rabiot, la défaite de Paris
Au placard depuis plus de six mois, Adrien Rabiot a finalement atteint son objectif : il vient de signer dans un plus grand club, à savoir la Juventus, et donc de passer un cap conforme à ses ambitions. L'épilogue d'une longue défaite pour le PSG.
Les mauvaises langues, et certains supporters du PSG, avaient fini par croire, voire par souhaiter, qu’Adrien atterrirait dans un club de second rang, moins huppé que Paris et loin de ses ambitions initiales. Qu’il finirait même par se bouffer les doigts d’avoir soi-disant refusé Tottenham, au prétexte que ce n’était pas assez bien pour lui qui visait un club du standing du Barça, du Bayern ou du Real. Une chose est sûre, Adrien Rabiot doit bien se marrer actuellement : le milieu de terrain parisien vient de signer librement à la Juventus. Ce qui dessine quand même un plan de carrière pas mal du tout, voire carrément sexy, hein.
Déjà l’un des meilleurs coups du mercato
Une super affaire pour presque tout le monde. Pour le joueur, d’abord, qui rejoint l’un des plus grands clubs d’Europe et qui touchera sans doute le salaire qu’il voulait toucher voire une belle prime à la signature. Pour la Juventus, ensuite, qui récupère un jeune joueur (24 ans) dont l’indemnité de transfert aurait légitimement pu se situer autour des 50, 60, 70 millions d’euros selon la gueule du client vu les prix du marché à l’heure actuelle (47 millions d’euros pour Leandro Paredes, simple rappel), et dont l’âge laisse même présager qu’il pourrait représenter une belle plus-value en cas de revente plus tard (si la Juventus gère mieux les affaires de revalorisation et de prolongation que le PSG, notamment). Et pour Maurizio Sarri, le nouveau coach des Turinois, évidemment, qui récupère l’un des milieux de terrain les plus complets et intéressants d’Europe, capable de redonner un nouveau souffle à un secteur qui a montré de réelles limites en Ligue des champions la saison passée, et qui se souvient qu’il y a encore quelques saisons, il pouvait compter sur Pirlo, Pogba, Vidal, Marchisio…
Le Paria Saint-Germain
Le grand perdant s’appelle évidemment le Paris Saint-Germain. Et ce, au-delà même de l’image que toute cette affaire, de sa conclusion heureuse pour le joueur et d’un club qui perd son bras de fer, renvoie. Déjà parce que la perte d’Adrien Rabiot représente un manque à gagner sec et évident, qui aurait forcément fait du bien dans un contexte de relations tendues avec le fair-play financier. Ensuite, parce qu’il montre que le joueur a eu raison d’aller au bout de sa logique face à son club formateur, et que par extension les footballeurs ont encore leur destin sportif et contractuel entre leurs pieds. Enfin, parce qu’on a quand même quelque part envie de se dire que sa mise à l’écart a fait plus de mal que de bien au PSG, qu’il aurait pu jouer même sans prolonger et sans doute être plus qu’utile dans certaines rencontres (oui, oui, vous voyez très bien de quel match on parle). Surtout quand l’entraîneur se plaint avec insistance de la profondeur de son effectif en deuxième partie saison.
Retrouver le vrai niveau d’Adrien Rabiot
N’en déplaise à ses détracteurs, Adrien Rabiot passera bien un cap cet été, sur tous les plans et avant tout sportivement. Il devra imposer ses bouclettes dans l’entrejeu turinois. À court de compétition – et de forme ? –, il devra retrouver ses sensations et son pied gauche au plus vite, en même temps que sa capacité de projection, sa propension à casser des lignes comme à frapper de loin pour s’imposer dans un entrejeu fourni qui compte évidemment Pjanić et Matuidi, mais aussi Can, Khedira ou Bentancur, et qui vient d’accueillir également Aaron Ramsey. Mais peut-être acceptera-t-il de jouer plus bas si on le lui demande, qui sait, pour le clin d’œil, histoire de se rappeler au bon souvenir de ceux qui ne le voyaient pas rejoindre un grand d’Europe.
Par Pierre Maturana