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Adrien Ponsard, du Chaudron au tramway

Par Cédric Perrier
Adrien Ponsard, du Chaudron au tramway

Il a vécu comme un rêve la montée des Verts en Ligue 1. C'était en 1998/99, et Adrien Ponsard courait dans tous les sens après avoir marqué. Quelques semaines plus tôt, il se préparait pour une saison avec Le Puy-en-Velay, tout juste promu en CFA2. Aujourd'hui contrôleur pour le réseau de transports stéphanois, l'attaquant continue d'entretenir sa passion pour l'ASSE.

Été 98, la France a un incroyable talent : un président footballeur, un pays black blanc beur et le monde à ses pieds. Pendant ce temps-là, les ouvriers du foot turbinent. La prochaine saison n’attendra pas la fin de la fête. L’ASSE, alors en Ligue 2, fait ses gammes du côté du Puy-en-Velay. Moins glamour qu’un France-Brésil, l’équipe de Robert Nouzaret joue l’équipe de Haute-Loire tout juste promue en CFA2. « Sainté » ne veut pas moisir dans l’antichambre de la Ligue 1 et compte bien tenir les premiers rôles en championnat. À quelques semaines de la reprise, Nestor Subiat, international suisse, leur fait faux bon sur blessure. En panique, le coach stéphanois demande à son adjoint ce qu’il pense « du petit » qu’ils ont affronté quelques jours auparavant avec la formation du Velay, un certain Adrien Ponsard. « La saison précédente, il avait marqué 31 buts en Honneur, participant activement à la montée de son équipe » , se souvient Louis Masclet, acolyte de Nouzaret durant ses passages à la tête des sélections africaines, Guinée, Côte d’Ivoire et République démocratique du Congo. Plus que ça, il assure que, bien encadré, le « petit » peut être intéressant. Banco, Adrien Ponsard paraphe son contrat professionnel.

L’En avant de Guingamp et JPP

Une trentaine de matchs, six buts dont cinq dans le Chaudron, il enflamme le public à chacun de ses buts faisant quatre fois le tour du terrain pour célébrer son bonheur. Ponsard n’était pas prédestiné à devenir footballeur professionnel. Il jouait. Bien, certes, mais de là à embrasser une carrière pro… Un concours de circonstances, pour lui « 80 % de chance » . À 23 ans, il change de vie. Et dire qu’un mois avant, il était dans les gradins de Geoffroy-Guichard… Ce jour-là, l’ASSE reçoit l’En avant de Guingamp. À son entrée sur la pelouse, il croisera un certain Jean-Pierre Papin qui termine sa carrière en Bretagne. « Il m’a dit quelques mots d’encouragement. Ça m’a marqué » , se souvient le natif de Firminy. Puis tout va très vite. En déplacement à Troyes, il remplace Christophe Robert à quinze minutes de la fin et marque, score final 1-1. C’est le début d’une grande aventure, l’épopée des Verts, ceux de la montée en Ligue 1, saison 1998-99.
« C’était incroyable, cette ferveur autour de l’équipe. Le foot n’était pas encore celui d’aujourd’hui. On était accessibles, proches des supporters » , témoigne le protégé de Robert Nouzaret. Une joie qui atteindra son apogée lors du match assurant la montée. « Ajaccio reste mon plus beau souvenir. Il nous fallait le nul pour assurer. On fait 2-2. C’était de la folie dans le stade. Le match n’était pas encore terminé que les supporters passaient par-dessus les grillages. Une fois le coup de sifflet final, on n’a pas eu le temps de rentrer aux vestiaires. Unique » , raconte l’ancien numéro 19. Un conte de fées qui se transforme très vite en citrouille. À peine le temps de savourer que le club recrute sévère avec Alex et Alosio aux avant-postes. Ponsard sait qu’il n’aura pas sa place. Alors commence un parcours aussi chaotique qu’imprévisible. Nîmes, Martigues, des passages en Ligue 2 entachés de blessures, un retour au Puy, un passage à La Roche-sur-Yon et la course contre le temps s’arrête ici, à 27 ans. Il a bien tenté une pige en CFA2 du côté de l’US Feurs dans la Loire, mais nouvelle blessure, celle de trop. « J’ai compris que le foot de haut niveau était définitivement terminé. » Mais pas celui des dimanches après-midi, entre Côte chaude et le Dervaux.

Encore sur les terrains à 40 ans

« Des gars de parole, il n’y en a pas beaucoup dans le foot. Lui, il a tenu ses engagements » , ajoute Louis Masclet, mentor, aujourd’hui entraîneur du GS Dervaux Chambon-Feugerolles en PHR. Et pour cause. « Adrien m’avait assuré qu’il viendrait terminer sa carrière ici, dans son club formateur. Il a signé chez nous et a participé à la montée. Cette saison, il en est à sept buts en cinq matchs. » Pas mal pour un gars à quelques mois d’embrasser ses 40 berges. Mais son compteur restera bloqué. « Encore une blessure, au mollet, mais celle-là dû à l’âge. J’en ai pour plusieurs mois avant de revenir, la saison est finie pour moi. Après, je jouerai avec ceux de mon âge… » , précise celui qui est vice-président de l’Amicale des anciens Verts. Une activité qui lui prend du temps. Aux côtés de Jérémie Janot, le président de l’association, Ponsard rameute les anciennes gloires pour des rencontres de gala, mais toujours pour gagner. Surtout contre le voisin lyonnais.

Pas de place pour les fraudeurs

Le 4 avril prochain, un tournoi est organisé à L’Alpe d’Huez, avec l’OL, une sélection locale et les Verts. « On n’a jamais perdu contre les Lyonnais, pourtant ils ont dans leur rang des joueurs comme Anderson, Laigle, Gava, Maurice… De notre côté, avec, entre autres, Ferhaoui, Janot, Lepeletier, Cyprien, Boudarène, on aligne une belle équipe, ça va encore être chaud. » Le vert collé à la peau, Adrien Ponsard apporte son regard critique une fois par mois dans le journal But. Cette saison, il ne voit pas les Stéphanois faire mieux que la 5e place. Quant à l’énigmatique Ricky van Wolfswinkel, il lui aurait préférer Hoarau. « Les dirigeants font du bon travail, je n’apporte qu’un avis comme beaucoup d’anciens joueurs. » Parce que le foot n’est pas sa seule raison de vivre, il travaille.

Contrôleur à la Société de transports de l’agglomération stéphanoise (Stas), Adrien Ponsard n’est pas vraiment un inconnu. Mais son nouveau public, dans les bus ou le tramway, n’est plus aussi enthousiaste qu’à l’époque de Geoffroy-Guichard. Quand il débarque, personne ne se lève pour scander son nom. Et pas question de passe-droit pour ces fans. « On me reconnaît encore, enfin surtout les anciens (rires). Ce n’est pas vraiment un métier facile parce qu’on verbalise. Parfois ça se passe bien, d’autre moins bien. » Entre son travail, une nouvelle passion pour les chevaux, le ballon rond prend de plus en plus de place dans le placard. S’il suit toujours de près l’actualité du club, il reconnaît aller moins souvent à Geoffroy-Guichard. Dimanche, il n’ira pas voir l’équipe de France contre le Danemark. En revanche, il accompagnera peut-être les supporters des Bleus dans le tramway.

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