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Adrien Cachot : « Les Girondins de Bordeaux me coupent l’appétit la plupart du temps »
Pas besoin d’attendre la finale de la onzième saison de Top Chef pour savoir qui est le grand gagnant dans le cœur des téléspectateurs. Adrien Cachot, le flamboyant cuisinier au flambadou, a roulé sur le concours en imposant son flegme et son génie créatif. Entretien avec le seul Girondin qui a assuré cette saison.
Est-ce que tu t’imaginais, en te lançant dans l’aventure Top Chef, que tu avais le niveau pour atteindre les demi-finales ? Bah forcément, quand tu t’inscris dans un concours comme Top Chef, c’est que tu es censé avoir le niveau. Maintenant, on sait très bien qu’une élimination est vite arrivée, il faut avoir un peu de chance et éviter les sautes d’attention. Je n’ai pas souvenir que ça me soit arrivé, mais bon, on ne sait jamais…
Tu sentais ton potentiel pour devenir le chouchou des téléspectateurs ?Je pense que cette année, on a eu de la chance d’avoir pas mal de personnalités très attachantes, et plusieurs « chouchous » , comme Mory, Justine ou Mallou… Quant à moi, je pense que c’est parce que je suis resté très simple, un petit peu dans ma bulle, et sans doute très à l’opposé de ce qui se fait d’habitude à la télévision. C’est sans doute pour ça que le public s’est rapidement attaché à ma personnalité.
Est-ce que ça taquinait un peu la balle entre les candidats de Top Chef ? Forcément, on a un petit peu joué au ballon avec Diego, Mory et Mallou ; c’était surtout ces quatre-là. Il faut savoir qu’on passe beaucoup de temps ensemble, et on a un peu les mêmes passions, donc il y a quand même beaucoup de conversations qui tournaient autour du foot. Diego, il est supporter de l’OM, Mory, il est pour le PSG, et Mallou, le pauvre, il est pour Bruges… On a rapidement évoqué la demi-finale de Coupe du monde France-Belgique avec lui, mais bon, vite fait, parce qu’on sait bien que ça leur tient à cœur, hein…
Il y a quelques semaines, tu voulais rendre hommage au sandwich merguez que tu dégustais en sortant du Parc Lescure avec ton père. À quelle époque tu as commencé à fréquenter le stade ?J’y suis allé très jeune, je crois que mes premières fois au stade, c’était l’époque du maillot Panzani, avec Zidane et Tholot. Mais mes premiers vrais souvenirs, c’est un peu plus tard, à partir de la saison 1997-1998, avec les retournés de Lilian Laslandes, je kiffais trop ce joueur ! C’était l’époque Pascal Feindouno, Sylvain Wiltord…
Si tu dois choisir entre l’équipe championne en 1999, avec Laslandes, Micoud, Wiltord et Ramé, et celle championne dix ans plus tard, avec Gourcuff, Chamakh, Diawara et encore Ramé ?L’équipe de 2008-2009 est magnifique, mais l’équipe de 1998-1999 est au-dessus, je crois. Tous les joueurs étaient capables de marquer, c’était vraiment une très grosse équipe, et une génération brillante. Je me souviens que quand Feindouno inscrit le but du titre, au Parc des Princes contre le PSG, on a pris la voiture avec mon père pour filer jusqu’au centre-ville, et pour faire la fête tous ensemble. C’est quelque chose qu’on n’a pas souvent l’occasion de faire, à Bordeaux, hein… Et on est restés jusqu’à six heures du matin au Parc Lescure pour attendre l’arrivée des joueurs. Ce sont de super souvenirs.
Tu continues d’aller au stade ?J’y vais malheureusement beaucoup moins aujourd’hui, puisque je suis à Paris. J’essaie d’aller deux fois par an au Matmut…
Et tu ne vas pas au Parc des Princes de temps en temps ?J’y suis allé pour la première fois juste avant le confinement, pour la réception de Bordeaux, justement, et on a perdu 4-3. C’était un super match, on aurait sans doute mérité d’accrocher le nul, voire de gagner. C’est con, c’était notre meilleur match depuis longtemps, et puis le confinement est arrivé au mauvais moment…
Tu penses quoi de la situation des Girondins aujourd’hui, et des conflits qui entourent le club ?C’est tellement compliqué… J’espère qu’ils ne vont pas nous mettre en faillite. On est quand même un grand club du foot français, et c’est triste de nous voir dans une telle situation. Peut-être faudrait-il revenir à des choses plus simples, plus humaines, et à des investisseurs un peu plus compétents. Heureusement, les supporters sont toujours là ; eux ils vivent pour le club. Il y a un très gros manque de respect vis-à-vis d’eux et de leur investissement. Je soutiens complètement leur démarche, quand ils ont décidé, récemment, de faire éclater au grand jour la vérité sur les dirigeants… J’ai un immense respect pour les ultras bordelais.
Tu as joué au foot toi-même, quand tu étais plus jeune ? J’ai joué au foot jusqu’à ma période d’apprentissage, donc jusqu’à mes 15 ans. J’ai joué pour des petits clubs de banlieue bordelaise, à Cenon et à Lormont. J’étais attaquant, j’aimais bien rester devant… Bon, aujourd’hui, j’ai pris quelques kilos, donc il faudrait peut-être que je joue un peu plus bas sur le terrain, au milieu. On a justement prévu de se faire des Five avec Diego…
Il y a un parallèle à faire entre la créativité du joueur sur le terrain et celle du cuistot aux fourneaux ? Oui, je pense. En fait ce qui est compliqué, c’est de savoir être créatif avec une certaine régularité. Quand tu joues au foot, tu dois être créatif une fois par semaine, le jour du match, alors qu’en cuisine, il faut être capable de l’être tous les jours, midi et soir. C’est nettement plus intensif…
Le sandwich, tu le prends à la buvette à la mi-temps, ou plutôt avant la rencontre, au camion, avant d’entrer dans le stade ?Toujours après le match, au camion. Jamais à la buvette. Et je prends toujours le sandwich merguez moutarde. Sans rien d’autre dedans, un peu sec… Quand j’étais plus jeune, je buvais un Coca, et maintenant c’est plutôt une bière. Voire trois ou quatre.
Ce serait quoi, pour toi, le sandwich idéal à déguster au stade ?Je crois que je ferais un mélange entre un bánh mì et un merguez moutarde. Un bánh mì, c’est un sandwich vietnamien, avec des pickles, de la coriandre, de la menthe, du piment oiseau. Ça permettrait d’ajouter un peu de fraîcheur…
Et pour regarder un match à la télé ?Comme je supporte les Girondins, généralement je ne mange jamais rien pendant les matchs. La plupart du temps, ils jouent mal, alors je suis blasé, ça me coupe l’appétit, alors je ne mange rien.
Tu perds du poids grâce aux Girondins, alors…Bah non, parce que je bois de la bière !
Paul Pairet, c’est quel type de coach ? Physiquement, il a un petit côté Laurent Blanc, mais je le vois plutôt comme le Jürgen Klopp de la cuisine, il se prend vachement au jeu, c’est un très bon technicien. Quand Paul Pairet est arrivé à Top Chef, personne ne le connaissait, et tu peux demander à n’importe qui aujourd’hui, tout le monde l’adore, même les candidats qui n’étaient pas dans sa brigade. Je me dis que j’ai eu beaucoup de chance, il est vraiment super sympa…
Si tu devais associer chacun des trois demi-finalistes à un joueur de foot, tu choisirais qui ?Ouhla, c’est pas facile… Alors Mallou, je dirais Yannick Ferreira Carrasco : c’est un très bon joueur, mais plus personne ne sait où il est aujourd’hui. David, je dirais Fabrice Fiorèse. Ouais, bon, c’est pas très gentil, en fait… Et pour moi, on va dire Mario Balotelli, pour ce côté un peu « bats les couilles » : je n’exprime pas beaucoup mes sentiments, et comme lui, je suis capable de faire des trucs très bien ou de partir un peu en vrille.
Comme quand tu t’en vas pisser en plein milieu d’une épreuve ?Ah ah ! Alors il faut savoir que c’était mon premier jour dans le concours, et moi j’aime beaucoup quand on m’offre des trucs ; or ce jour-là, il y avait du café à volonté, et j’en ai bu énormément, je sais même pas combien, j’ai vidé la Senseo… Quand l’épreuve a commencé, je ne tenais plus, les chefs sont passés me voir une première fois, j’ai cru que mon tour était passé, alors je suis parti aux toilettes, et ils se demandaient où j’étais parti. Bon, c’était pas très conventionnel, normalement on évite de faire ce genre de choses pendant un concours…
Propos recueillis par Julien Mahieu