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Adios, Guarani

Alexandre Pauwels
Adios, Guarani

C’est quasiment la fin de la phase aller des éliminatoires de la zone AmSud pour le Mondial, et une surprise : le Paraguay, qu’on annonçait « future grande nation du foot », est dernier de sa poule. Entre crise sportive et politique, description d’un fiasco.

Il va en falloir, du courage, aux Guarani. Si ces derniers veulent encore se qualifier pour le Mondial 2014 au Brésil, il leur faudra refaire un retard de 8 points. Ils leur restent dix matchs, ok, mais leurs récentes prestations et l’équilibre de la poule ne poussent pas à l’enthousiasme. Pourtant, avant que les qualifications ne débutent, le Paraguay, c’était une nation qui avait manqué de faire chuter l’Espagne à la Coupe du monde 2010, et un finaliste de la Copa América 2011 (quand bien même il n’a pas gagné la moindre rencontre durant la compétition, une première…). C’était aussi un traditionnel représentant sud-américain aux Mondiaux, une compétition qu’il ne manquait pas depuis 1998. Cette fois-ci, donc, la qualification est déjà compromise, et les chiffres sont durs à encaisser, comme à comprendre : dernier de poule derrière la Bolivie avec 4 petits points, pire attaque et pire défense du continent. Comment est-ce possible, sachant que la génération dorée du football paraguayen est toujours en place ? Bah, en fait, cette génération « dorée » s’essouffle. Et tandis que la suivante se fait toujours attendre, la sélection doit composer avec un environnement compliqué. Parce que c’est le bordel, au Paraguay.

Défilé de coachs et stars sur le déclin

Ce mardi, l’Albirroja a perdu face au Venezuela. 2-0. À Asunción. Sans enlever le mérite de la victoire à la Vinotinto, le Paraguay, qui n’avait jamais perdu en match officiel à domicile face à cet adversaire, a clairement déjoué. Après avoir dominé dans un premier temps, les Guarani ont fait n’importe quoi dans le jeu, jusqu’à offrir sur un plateau les buts au Venezuela. La faute à la pression, la pression de devoir gagner à tout prix pour rester dans le coup. Et la faute à un coaching du désespoir, aussi. Depuis la formation battue en Argentine (3-1) quatre jours plus tôt, le coach Gerardo Pelusso a effectué 7 changements dans son onze type. Signe que quelque chose ne va pas, quand même. Parce que sur le banc, depuis le départ de Gerardo « Tata » Martino au terme de la dernière Copa América, on cherche encore un successeur de qualité. Francisco Arce, ancien joueur de l’Albirroja, devait être celui-là. Il fut cependant le précurseur de l’échec paraguayen durant les qualifications, avec une petite victoire, un nul et trois défaites. Il a été licencié en juin dernier, après le revers de l’humiliation face à la Bolivie (3-1).

Son successeur, Pelusso donc, n’est pas parti sur de meilleures bases, avec les défaites contre l’Argentine et le Venezuela. Mais si les coachs ne sont pas au top, il est facile d’établir un parallèle avec les joueurs stars de l’effectif. Ces derniers se situent naturellement en attaque, puisque le meilleur buteur de l’histoire de la sélection, Roque Santa Cruz, et son successeur Óscar Cardozo sont encore convoqués. Alors, leur bilan comptable après 7 matchs ? Un zéro pointé. Comme le troisième larron, Haedo Valdez, d’ailleurs. En vrai, c’est un changement générationnel qui se profile au Paraguay. Mais la situation est encore en stand-by. Ajoutez-y l’instabilité sur le banc, la perte de motivation et d’efficacité, et la pression que cela peut engendrer, et on trouve les raisons techniques évidentes de l’échec du Paraguay. Mais si, justement, on doit s’éloigner de ce contexte, on peut aussi trouver d’autres explications.

Un « coup d’État » au pays

Parce que si la sélection traverse une période de disette, elle le doit sans doute aussi, un peu, au contexte politique actuel au pays. Un climat de tension logique, au regard des récents bouleversements qui ont eu lieu. En juin dernier, dans le Nord du pays, une tentative de la police pour déloger des paysans sans terre vire au cauchemar, faisant 17 morts (les conflits terriens sont récurrents au Paraguay, où 2% de la population possède 80% des terres). Avec les agissements réguliers de l’Armée du peuple paraguayen (EPP, bande armée clandestine), les problèmes s’accentuent d’autant plus. Conséquence irréelle : le 22 juin, le premier président de gauche du pays, Fernando Lugo, est destitué de son poste par le Sénat, pour « avoir mal rempli ses fonctions » . Les médias, partout dans le monde, s’insurgent. D’autant qu’aucune élection ne sera organisée avant le 21 avril prochain, en attente de quoi le centriste Federico Franco (qui réclamait déjà, bizarrement, la démission du président quelques années auparavant) assurera l’intérim…

Là où certains décrivent un « coup d’État constitutionnel » , le peuple, qui avait justement fait confiance à Lugo parce qu’il était un défenseur de la cause paysanne, souffre. Et les joueurs de la sélection, dans tout ça, ne peuvent être que concernés. La page politique refermée (mais nécessaire, puisque faisant partie de l’environnement de l’Albirroja), on peut résumer la situation de la sélection paraguayenne en un mot : instabilité. Alors oui, en ces heures sombres pour les Guarani et le Paraguay, le terme de crise peut être employé. La détresse est palpable alors que le Mondial s’éloigne, mais subsiste l’incompréhension, malgré tout, du président de la fédé Juan Ángel Napout : « C’est la première fois en 17 ans que nous sommes dans une telle situation. Nous avons les meilleurs joueurs possibles, mais les résultats ne viennent pas. » Autrement dit, ce n’est pas demain la veille qu’on reverra les lolos de Larissa Riquelme.

Milan-Liverpool, de nouveaux chapitres à écrire

Alexandre Pauwels

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