- Décès de Doña Maradona
Adieu Santa Maradona
Politiques, sportifs, artistes, anonymes : toute l’Argentine a rendu un hommage mystique à la mère de Diego Maradona, démontrant au passage que sa cote de popularité reste incomparable.
De la présidente de la République Cristina Kirchner à Léo Messi, en passant par le tennisman Juan Martin Del Potro, l’acteur Ricardo Darin, le goleador Martin Palermo ou encore Mauricio Macri, le maire de Buenos Aires et ex-président de Boca Juniors, de nombreuses personnalités argentines ont salué la disparition de Doña Tota, celle qui donna naissance au plus connu de tous les Argentins, en lui présentant leur soutien par téléphone ou encore via Twitter. L’hashtag « #FuerzaDiego » était omniprésent lundi sur les réseaux argentins. En lever de rideau de la rencontre décisive face au Racing, Juan Roman Riquelme, pourtant fâché avec son père spirituel depuis 2009 et le passage de celui-ci à la tête de la sélection, choisit de remettre à plus tard les festivités prévues en l’honneur du quinzième anniversaire de ses débuts à Boca Juniors, laissant place à une humble minute de silence.
Union sacrée nationale
L’hommage signé de la main de Joaquin Balbis, chroniqueur au quotidien La Voz del Interior, résume le sentiment des compatriotes du Pibe de Oro. « L’Argentine et son football sont en deuil : celle grâce à qui notre pays est connu dans chaque recoin du monde est décédé. Merci Doña Maradona » . Le divin enfant, qui s’est précipité dans le premier avion pour Buenos Aires lorsqu’il a pris connaissance de l’état de santé aggravé de sa mère, est arrivé trop tard. Avant de s’envoler pour les Emirats Arabes Unis pour honorer son contrat avec Al-Wasl, il s’était fait tatouer une rose sur l’épaule droite avec l’inscription « Tota, je t’aime » .
L’amour dans la peau
El Diez a toujours conservé une relation très forte avec celle qui le mit au monde dans le quartier déshérité de Villa Fiorito, dans la banlieue de Buenos Aires, et se sacrifia pour le bien-être de sa famille. « Elle ne mangeait pas en prétextant des douleurs d’estomac. J’ai découvert plus tard qu’elle n’avait jamais eu de problème. Elle disait cela car nous n’avions pas assez à manger pour toute la famille et qu’elle ne voulait pas nous priver. C’est pour cela que je l’aime » , a souvent répété Diego Maradona. Ses complices d’autrefois étaient présents à ses côtés, mardi, lors de l’enterrement. Claudia Villafañe, son ex-femme, et Jorge Cysterpiller, son premier représentant, ont accompagné le cercueil porté par Diego et ses frères. Abattu, on l’imagine mal retourner à Al-Wasl prochainement. Fille d’immigrants italiens du sud, Doña Tota lui a transmis tout son amour et son sang chaud. On raconte qu’elle voulait qu’il devienne comptable. D’autres se chargèrent de tenir à jour les buts qu’il enfila durant sa carrière, ce qui ne fut finalement pas pour déplaire à la « Madre de Dios » .
Par Florent Torchut, à Buenos Aires