Que pensez-vous de l’actuel parcours des Pays-Bas en Coupe du monde ?
C’est un peu étonnant. Au début de la Coupe du monde, le pays n’était pas très optimiste concernant le parcours de l’équipe nationale, notamment du fait de la qualité de l’effectif hollandais. Finalement, Monsieur Van Gaal a quand même réussi à créer quelque chose en opérant des changements et plusieurs repositionnements tactiques. Ce qui m’impressionne le plus, c’est surtout le niveau de jeu d’Arjen Robben. Pratiquement tous les ballons qu’il touche au sein de la moitié de terrain adverse se convertissent en occasions de buts. Ce qui a vraiment changé, c’est que désormais la Hollande évolue avec un style de jeu défensif. Là encore, c’est une des décisions de Louis van Gaal. Il a estimé que c’est de cette manière que l’on devait jouer si l’on voulait finir par gagner quelque chose. Et pour le moment, cela nous réussit plutôt bien.
Par rapport aux autres Coupes du monde, les Pays-Bas étaient moins attendus. Cette réussite pour le moment, c’est en grande partie celle de Louis van Gaal ?
C’est quelque chose qu’il sait faire. Il l’a démontré avec l’Ajax et Barcelone, en réussissant à lancer de jeunes joueurs sur la scène européenne et en gagnant de nombreux titres de cette façon. C’est bien sûr la réussite de Louis van Gaal, mais c’est évidemment aussi celle d’un groupe. Van Gaal peut faire ce qu’il veut, si le groupe décide de ne pas le suivre, cela ne peut pas fonctionner. Si l’on regarde bien, le parcours des Pays-Bas est semblable à celui de l’équipe de France.
Deux équipes qui ont préféré axer leur travail sur un groupe plutôt que sur des individualités…
Les deux sélectionneurs ont compris ce qu’il faut pour constituer une bonne équipe et la mener jusqu’au bout. Plutôt que de sélectionner les meilleurs joueurs, ils ont préféré accentuer leur travail principalement sur le groupe. On l’a vu avec le repositionnement de Kuyt contre le Mexique, qui a joué partout, à la fois arrière droit comme arrière gauche. Il s’est donné pour le groupe, et a fait son travail jusqu’au bout. Cette combativité, c’est Louis van Gaal qui l’a instaurée.
Quels sont les chances des Pays-Bas face au Costa Rica ?
Il ne faut pas se le cacher, les Pays-Bas sont favoris. Comme l’Allemagne l’est face à la France. Mais on l’a vu en huitièmes, la différence de niveau entre les équipes encore en lice est infime. Alors oui, nous sommes favoris, mais comme chaque quart de finale, on est plutôt dans du 52/48 que dans du 70/30. Le Costa Rica l’a démontré par son parcours, c’est une équipe qu’il faut craindre.
On a longtemps pointé du doigt le niveau de la défense des Pays-Bas. Peuvent-ils être trahi par leur arrière-garde ?
C’est clairement le point faible des Pays-Bas. Il y a quatre, cinq joueurs qui, pour moi, ne sont pas au niveau. Mais comme c’est un bon collectif, ils arrivent à s’aligner avec le reste de l’équipe. Notre réussite va surtout dépendre des prestations de Robben et de Van Persie. Ils affichent un niveau de jeu énorme. Pour Sneijder, je suis un peu mitigé. Il fait du Pirlo, mais il n’est pas au niveau de l’Italien. Van Persie et Robben, dès qu’ils ont le ballon, le danger est imminent. Je me répète, mais leur niveau de jeu est vraiment étonnant, surtout Robben. On ne pensait pas qu’il pourrait évoluer à un tel niveau.
Le possible forfait de Sneijder contre le Costa Rica ne vous inquiète pas ?
Absolument pas. Regardez l’équipe de France, Ribéry n’est pas là et cela ne semble pas poser de problème. Sneijder, il ne m’a pas impressionné. Au milieu, on a ce qu’il faut pour le remplacer. J’aime beaucoup Wijnaldum. Contre le Mexique, je l’ai trouvé très bon. Depay a été très bon aussi, à chaque fois qu’il est entré en jeu, il a beaucoup apporté. Les jeunes joueurs sont désormais prêts à montrer de quoi ils sont capables.
Les Pays-Bas vont-ils encore échouer en finale ou peuvent-ils enfin décrocher leur première Coupe du monde ?
On a beaucoup appris de ces défaites, que ce soit en 1974, 1978 ou 2010. Désormais, nous ne sommes plus cette Hollande qui produit un football offensif au style de jeu attractif. Lors des trois matchs de poule, on a eu 35% de possession. Et finalement, on l’a quand même emporté à chaque fois. Cette Hollande-là est beaucoup plus réaliste. La défense reste le point faible, qui pour moi n’a pas encore fait ses preuves. Mais ils ont les moyens d’aller au bout, même si ce sera très difficile. Si on passe face au Costa Rica, on prend l’Argentine en demi-finales, il va falloir aller chercher la qualification.
C’est une équipe que les Pays-Bas ont souvent eu à rencontrer en phase finale de Coupe du monde, vous appréhendez une possible demie face à l’Albiceleste ?
Pour moi, les favoris restent le Brésil et l’Argentine. Mais on l’a vu avec l’Allemagne qui a eu du mal contre l’Algérie, tout peut arriver. C’est une très belle Coupe du monde, on ne sait vraiment pas qui réussira à atteindre la finale. Pour moi, toutes les équipes engagées en quarts de finale ont la possibilité d’aller au bout, même le Costa Rica ou la Colombie. La Belgique, c’est performant aussi, ils viennent de remporter leur quatrième victoire en quatre rencontres. Sur un match, tout peut arriver. Ce que l’on remarque, c’est qu’après les huitièmes de finale, tous les favoris sont au rendez-vous. Il faudra réussir à être plus fort que toutes ces équipes si nous voulons espérer enfin l’emporter.
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