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Adebayor, un Épervier ne meurt jamais
Après avoir validé sa deuxième place en championnat, İstanbul Başakşehir dispute ce mercredi la deuxième finale de Coupe de Turquie de son histoire. Face à Konyaspor, les Stambouliotes pourront à nouveau compter sur leur attaquant, Emmanuel Adebayor, qui retrouve une seconde jeunesse dans le Bosphore.
10 avril 2017. 27e journée de Süper Lig, İstanbul Başakşehir FK – Galatasaray. Titularisé sur le front de l’attaque des locaux, Emmanuel Adebayor offre un récital au public du stade Fatih-Terim. Affûté, le Togolais, toujours chaud à l’heure des derbys, claque un triplé en 56 minutes pour offrir la victoire à Başakşehir (4-0). Deux jours plus tôt, l’équipe A’ de l’Olympique lyonnais s’inclinait au Parc OL face à Lorient (1-4). Histoire d’être en forme pour le quart de finale de Ligue Europa, Alexandre Lacazette débutait la rencontre sur le banc, laissant la pointe de l’attaque à un Nabil Fekir loin d’être à son aise à ce poste.
Le râteau de l’OL
Pourtant, à la place de Nabil Fekir, l’OL aurait très bien pu aligner un vrai numéro 9, Emmanuel Adebayor. Malheureusement, alors que le Togolais trouve un accord avec Jean-Michel Aulas en septembre 2016, Bruno Génésio, lui, veut discuter avec l’ancien buteur de Tottenham : « Ce n’est pas un entretien d’embauche, mais un entretien de confiance pour me faire une idée de qui est le joueur, ce qui est très important, et l’homme qu’il y a derrière, ce qui est tout aussi important. J’ai plein de choses à voir avec lui en tête-à-tête. » Une conversation qui aboutira a un veto de l’entraîneur rhodanien. La raison principale ? La participation à la CAN 2017 du capitaine des Éperviers.
Vexé par cette décision, Emmanuel Adebayor contre-attaque et commence un rap contenders avec Bruno Génésio dans les colonnes de L’Équipe : « Ils sont venus me chercher après la qualification, donc ils savaient que j’allais disputer la CAN. Le coach m’a posé des questions surprenantes… Il voulait savoir si j’étais marié, si j’avais un enfant. Mais il n’avait qu’à regarder sur internet. Quel est le rapport avec le terrain ? En plus, c’est un entraîneur qui a peur de Florian Maurice. Je lui ai demandé de voir les vestiaires, mais il a dit qu’il fallait qu’il demande à Florian Maurice. Imaginez Wenger demander à quelqu’un s’il peut me faire visiter les installations d’Arsenal. »
La Turquie, l’eldorado des trentenaires
Sans club, Emmanuel Adebayor rentre au Togo et s’entraîne dans son coin comme il le révèle à Taxi FM, une radio locale : « Je m’entraîne pour moi-même, pour garder la forme, pour être prêt parce que dans les jours à venir, j’aurai la chance de signer quelque part. Et donc je m’entraîne pour être prêt. » Plus que pour un contrat, l’ancien Gunner se prépare surtout pour la CAN 2017 qui commence le 14 janvier au Gabon. Malgré sa motivation, l’attaquant de 33 ans repartira avec une élimination au premier tour et aucun but marqué. Suffisant tout de même pour rassurer les dirigeants d’Istanbul Başakşehir, étonnant deuxième de Süper Lig, de lui offrir un contrat de dix-huit mois.
À l’image d’autres attaquants trentenaires – Samuel Eto’o, Vágner Love, Robin van Persie ou encore Ryan Babel – Emmanuel Adebayor s’offre une seconde jeunesse en Turquie. Pour sa première titularisation, le Togolais déploie son mètre 91 pour débloquer son compteur but lors de la victoire des siens sur la pelouse de Konyaspor (0-3). Treize mois, jour pour jour, après sa dernière réalisation en club avec Crystal Palace lors d’une défaite face à Watford (1-2). Avec six pions inscrits dans le championnat turc, l’attaquant togolais a doublé son total de buts des deux dernières saisons, en seulement dix petites journées. Et, grâce à l’apport offensif de son Épervier, Istanbul Başakşehir valide sa seconde place, synonyme de qualification au tour préliminaire de Ligue des champions. Une compétition au cours laquelle Emmanuel Adebayor ne risque pas de croiser Bruno Génésio la saison prochaine.
Par Steven Oliveira