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- 16e journée
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Adama, la flèche de la Masia
Buteur en milieu de semaine face à Huesca, Adama Traoré est la nouvelle pépite à la mode du côté des Ramblas. Ailier aux cuisses à la Pamarot, cet international jeune espagnol a tout pour devenir l'un des grands du Barça de demain. Ou tout du moins l'un des plus rapides.
Un coup de rein et des crochets qui ne sont pas sans rappeler un certain Samuel Eto’o. À la 78e minute du seizième de finale retour de la Coupe du Roi, les 45 000 spectateurs présents au Camp Nou ont assisté à un golazo digne des plus grandes heures de la pointe camerounaise. Les défenseurs de Huesca se sont mués en plots, le jeune Adama Traoré s’est engouffré plein axe suite à une série de crochets, et les filets ont tremblé.
Son but face à Huesca :
Plus que le septième but de la rencontre – qui s’est terminée par un 8-1 –, la nouvelle pépite de la Masia a offert de belles promesses à son auditoire. Pour sa première banderille avec les grands du Barça, ce jeune Espagnol d’origine malienne a vu les choses en grand. Pourtant, en zone mixte, sa voix était posée, ses mots soupesés : « Je suis heureux avec ce but, mais ma formation et mon apprentissage sont des éléments plus importants. » Conscient du chemin qui lui reste à parcourir, Adama s’attache à suivre les conseils de Luis Enrique et d’Eusébio Sacristan, coach de la réserve. Pour suivre une trajectoire aussi fulgurante que son surnom, la « flèche de L’Hospitalet » s’apprête à rejoindre dès ce week-end la filiale azulgrana. Jusqu’à quand ?
Le TGV de la Masia
Contrairement au vrai numéro 9 Samuel Eto’o, Adama Traoré est un ailier de formation élevé au biberon du sempiternel tiki-taka du Mes que. Né en janvier 1996 dans une maternité située à quelques pas du Camp Nou, il fait ses gammes au club de L’Hospitalet, non loin de la capitale catalane. Entre un papa mécano et une maman employée de maison, Adama fait rapidement de la Masia sa seconde maison. Dès son huitième anniversaire, il intègre la fabrique de talents blaugrana pour ne plus jamais en sortir. Les années passent et lorsqu’il débarque sur grand terrain, ses entraîneurs décident de faire de ce latéral ultra-offensif un véritable ailier. Une décision motivée par ce qu’il nomme aujourd’hui « ma force : ma vitesse et ma puissance » . Selon une rumeur persistante qui entoure le centre de formation barcelonais, Adama Traoré est le joueur le plus rapide à avoir foulé les sacro-saintes pelouses de la cantera locale.
Un atout inné, mais pas que selon Andrés Carrasco, l’un de ses formateurs : « (Pour courir aussi vite, ndlr) il est capable de bien positionner ses pieds et ses bras » . Oui, vitesse et puissance se travaillent aussi bien physiquement que techniquement. Trop rapide, ou juste trop fort, Adama Traoré est surclassé chaque année. Ainsi, en 2012, il passe successivement des Cadets A au Juvenil A en passant par le Juvenil B. Une ascension fulgurante qu’il doit à un caractère posé et un cerveau en éponge. Et des dribbles ultra-rapides, forcément. De ses modèles Romário et Ronaldo, il a pris le coup de rein, les passements de jambes et les crochets ravageurs. Pourtant, plus ailier que véritable neuf, il ne rechigne jamais à prendre le couloir et y faire la différence. Ses skills avec les équipes de jeunes azulgrana ont déjà affolé Youtube, ses performances complètes ont attiré l’attention des entraîneurs de l’équipe première.
La propice suspension de la FIFA
Lancé dans le grand bain la saison passée par Tata Martino – lors d’une victoire 4-0 face à Grenade –, Adama a complété toute la pré-saison avec l’escouade de Luis Enrique. Un Luis Enrique pas avare en compliment lorsqu’il s’agit d’évoquer les performances de son jeune poulain : « Pour Adama, cela doit se faire par étape. C’est ça, le Barça. J’ai d’excellents joueurs, et il a réalisé de superbes actions. Il a le niveau pour faire partie de l’équipe première du Barça, sans aucun doute. Mais il doit être patient. » Patient, il l’est avec le Barça B. Au Miniestadi juxtaposé au Camp Nou, il régale chaque week-end au point d’être l’un des joueurs les plus en vue de Liga Adelante. Et ce, malgré un seul petit but marqué depuis le début de saison. Avec la suspension de recrutement imposé par la FIFA au FCB, Adama a, à l’instar de ses comparses de la même génération (Munir, Sandro, Denis Suárez, Deulofeu…), une sacré carte à jouer. Pour le moment, cette confiance s’est traduite par une prolongation de contrat courant novembre jusqu’en 2018. Sa progression constante et ultra-sonique devrait faire qu’il ne s’arrête pas en si bon chemin.
Par Robin Delorme